Il est tombé malade, a perdu son travail… en un an, le Covid-19 a bouleversé sa vie, il témoigne…

Au printemps 2020, Lionel, 52 ans, contractait le Covid-19. Un an après, ce Breton, victime d’un « covid long », n’a pas encore récupéré toutes ses facultés et a été licencié par son entreprise après 27 ans de métier.

Il doit aujourd’hui réinventer totalement sa vie.

Témoignage.

Il est tombé malade, a perdu son travail... en un an, le Covid-19 a bouleversé sa vie, il témoigne

 

« Si je fais le bilan de cette année qui vient de s’écouler, je dirais que ça a été la pire de ma vie ! Pour rien au monde, je ne voudrais la revivre. » Lionel a vu son quotidien totalement bouleversé par le Covid-19. À tout point de vue.

En mars l’an dernier, aux prémices de la pandémie en France, ce Breton de 52 ans contracte le virus. « C’était le week-end après les élections municipales » se souvient cet habitant de Domloup, à 15 kilomètres de Rennes en Ille-et-Vilaine. Les symptômes sont classiques : fièvre, fatigue, toux, douleurs pulmonaires. Le diagnostic est rapidement posé et confirmé.

Des exercices pour retrouver l’odorat

« J’ai été malade une dizaine de jours, je pensais que tout allait rapidement rentrer dans l’ordre. » Mais le goût et l’odorat qu’il a perdu dès les premiers jours ne reviennent pas. « Au bout de six mois, j’ai commencé à m’inquiéter » raconte cet ancien pâtissier qui accepte alors de participer à un programme de rééducation olfactive, pour les patients atteint de ce mal appelé anosmie, au centre hospitalier de Pontchaillou.

« Trois mois durant, j’avais des exercices, sous forme de jeux, à faire matin et soir. Des flacons de différents parfums à respirer », relate le quinquagénaire. Les progrès sont lents : « Je suis passé de 12 % de mes capacités au début de l’étude à 21 % aujourd’hui. J’arrive seulement à sentir les odeurs fortes comme le tabac. Je dois continuer à m’exercer et je verrai l’évolution dans douze semaines, quand l’étude reprendra. »

Mais il ne se fait pas trop d’illusions. Les médecins ne lui laissent pas vraiment d’espoir : il ne retrouvera sans doute jamais le même odorat qu’avant le coronavirus.

Symptômes persistants

Un coup dur amplifié par d’autres désagréments. Ce « sportif sans problème de santé particulier ni antécédent », appuie son épouse, doit aussi apprendre à vivre avec de nouveaux maux. Lionel fait partie de ces patients atteints d’un « covid long ».

Tachycardie, poumons qui brûlent, fatigue… D’autres symptômes persistant l’obligent à lever le pied. Notamment sa pratique soutenue de la course à pied, sa passion. « Je suis fatigué pour un rien. En courant, je n’ai plus la même cadence ni le même plaisir qu’avant. Je réalisais 10 kilomètres en 46 minutes, aujourd’hui je dépasse l’heure pour effectuer cette distance ! Dès que je cherche à accélérer, j’ai l’impression de manquer d’oxygène et j’ai une sensation d’oppression au niveau des poumons. »

Une nouvelle voie professionnelle à trouver

Côté travail, la situation n’est pas plus réjouissante. Le Covid-19 n’épargne pas son activité professionnelle, dans l’industrie agroalimentaire.

En juin, il est mis au chômage partiel. Il ne reprendra jamais son métier en production qu’il exerçait depuis 27 ans. « Je travaillais dans une entreprise de fabrication de biscuits pour le marché international. Avec la pandémie et la fermeture des frontières, les commandes ont été annulées et les contrats rompus par nos principaux clients. Dans ce contexte, impossible de retrouver de nouveaux marchés. Nous n’avions plus de travail dès le début de l’épidémie. »
Les mois passent et la perspective de reprendre son activité s’éloigne. « Je ne me faisais plus d’illusion depuis décembre. »

Son entreprise a finalement fermé en janvier dernier et l’ensemble du personnel a été licencié. « Ça fait bizarre ! C’est une page qui se tourne… Certains de mes collègues l’ont très mal vécu, ils ne s’y attendaient pas. » Lui s’y était préparé.

Et pas question pour lui de se morfondre. D’un naturel optimiste, il saisit l’occasion pour changer totalement de voie. « J’ai toujours pris la vie du bon côté. Je me dis que c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. » Un chapitre totalement différent du précédent. La semaine prochaine, il démarre une formation d’un an pour devenir agent hospitalier. « J’ai toujours aimé aider les autres. J’ai longtemps été investi dans le milieu associatif, j’aime le contact humain » argumente Lionel, qui ambitionne de devenir brancardier.

Son seul souhait maintenant : « Retrouver sa santé d’avant. Perdre son travail, ce n’est pas très grave. Avec de la volonté, on en retrouve. La santé, c’est une autre affaire. C’est ce qui est le plus dur ! » Mais il ne baisse pas les bras. La semaine prochaine, il intègre un autre programme de rééducation au CHU de Pontchaillou, au service cardio-pulmonaire cette fois.

Source OUEST FRANCE.
Il est tombé malade, a perdu son travail... en un an, le Covid-19 a bouleversé sa vie, il témoigne
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