Nadège, près de Dinan, vit avec le handicap depuis ses 12 ans.Témoignage…

Nadège Simon, de Saint-Carné, est handicapée depuis ses 12 ans, à la suite d’une tumeur.

Elle a créé une antenne des paralysés de France pour les aider à sortir de la solitude.

Nadège Simon, Paralysés de France

 

Nadège Simon, 44 ans, n’est pas du genre à se plaindre. Elle dit même qu’elle a de la chance d’avoir ses parents à côté, à Saint-Carné, commune où elle réside. Dans l’impossibilité de passer son permis de conduire, en raison d’un œil quasi aveugle, elle est dépendante de sa mère qui l’amène faire ses courses.

« Sinon, je pourrais les faire toute seule », assure-t-elle, puisqu’elle est en mesure de marcher. Enfin, pas longtemps.

Je me promène un peu mais j’ai des problèmes d’équilibre, de coordination et je tremble, donc je ne peux pas trop faire d’efforts.

Une tumeur à 12 ans

C’est ainsi depuis ses douze ans. Nadège Simon venait d’entrer en 6e, au collège Broussais, à Dinan, lorsqu’elle fut victime d’une tumeur :

« Un caillot de sang s’était formé au niveau de mon cervelet ».

Elle n’est pas sortie indemne de son opération :

« Il a fallu réapprendre à manger, à marcher, à parler, à écrire. J’étais comme un bébé. »

Volonté de fer

D’une volonté de fer, elle n’est pas restée longtemps sur son fauteuil roulant et a refusé d’utiliser un déambulateur.

Sa scolarité a continué par les cours à distance mais la jeune fille « voulait être comme tout le monde et aller à l’école. Je suis revenue au collège jusqu’à la 3e à raison d’une heure ou deux heures quotidiennes car je fatiguais. J’ai passé le brevet dans une salle à part avec un professeur ».

Mais elle a déchanté.

« Au lycée de la Fontaine des Eaux, où je comptais intégrer la filière des langues, le proviseur m’a invitée à trouver un plus petit établissement car je risquais de me faire bousculer. Je me suis donc retrouvée à Sainte-Marie à Broons, à suivre un BEP secrétariat qui ne me plaisait pas. »

Elle s’y rendait quelques heures par jour, en ambulance, jusqu’à ce que la section ferme.

« On ne m’a pas invitée à poursuivre ailleurs. De toute façon, mon handicap m’a empêchée d’avoir la vie que je voulais. »

Nadège Simon a cependant su transférer son énergie vers le bénévolat. Elle s’était même installée à Saint-Brieuc pour apporter son aide aux Paralysés de France. « Dans la même rue ! »

Elle donne des conseils de lecture aux écoliers et aux abonnés de la bibliothèque de Saint-Carné. Lire, c’est son plaisir, limité par la taille des caractères : « Si c’est trop petit, je prends la loupe. »

Il y a aussi l’activité physique.

Elle a créé Din’Handisports avant de rejoindre Handisports Loisirs Aucaleuc, fondé par Luc Hamoniaux.

Elle y pratique, assise, la sabarcane et la boccia, un jeu de boules en cuir de couleur. Une discipline qui fera l’objet d’une présentation, à l’antenne des paralysés de France qu’elle vient de créer dans la région de Dinan.

Besoin des valides

« Nous ne sommes pour l’instant qu’une dizaine parmi lesquels des bénévoles. »

Autrement dit des personnes valides car les handicapés ont besoin d’être aidés pour certains de leurs gestes :

 » Parfois pour porter une fourchette à la bouche, parfois pour aller aux toilettes ou en ce qui me concerne pour couper la viande. »

Mais aussi pour les transports car le bus Dinamo ne va pas jusqu’à Saint-Carné, où se dérouleront, une ou deux fois par mois des réunions pour aborder des thématiques, faire des jeux de société, de petits repas. Et sortir de la solitude !

« Certaines personnes handicapées sont vraiment seules. Je ne sais pas comment elles font. Imaginez vous ainsi dans un fauteuil, sans aide. »

Nadège Simon, paralysés de France

Nadège Simon connaît, elle aussi, cette solitude :

« Après ma tumeur, j’ai perdu beaucoup d’amis. J’en ai aujourd’hui trois véritables rencontrés depuis. »

Elle s’est notamment reconstruite avec le théâtre :

« J’en ai fait pendant plus de quinze ans. C’était un défi car je m’étais repliée sur moi-même. Là, j’ai pu jouer en public. »

La déception fut de s’entendre dire qu’elle ne devait pas faire d’improvisation car il faut réagir de façon physique et rapide. La quadragénaire ne joue plus depuis la Covid. Son esprit est désormais branché sur l’antenne des Paralysés de France.

Contact : 06 82 11 44 61. Renseignements sur l’APF au 06 96 33 00 75

Source ACTU.

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