Handicap: le défi de l’insertion professionnelle…

A l’occasion de la Semaine Euroépenne pour l’emploi des personnes handicapées, ce documentaire poignant d’Hélène Mourot démonte bien des préjugés.

Handicap: le défi de l’insertion professionnelle

 

«À partir du moment où je me concentre sur ma forge, je n’ai quasiment pas de tics. Mon handicap, je me dis qu’il est au vestiaire», confie Umberto. Ce jeune homme de 20 ans souffre depuis l’âge de 7 ans du syndrome de Gilles de la Tourette. Pas simple de trouver un emploi pour quelqu’un qui, tous les jours, est assailli de tics, pousse sans le vouloir des cris et lance des injures. Le documentaire en deux parties d’Hélène Mourot, proposé dans le cadre du magazine «Extraordinaires!», est poignant. Diffusé à l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, ce film donne la parole à des personnes atteintes de troubles neurologiques qui rencontrent de grandes difficultés à être acceptées dans le monde du travail.

«J’ai mal du regard des autres»

«En ce qui concerne la recherche de travail, ce n’est pas le syndrome de Gilles de la Tourette qui m’entrave, ce sont les préjugés», explique Umberto. La force de ce témoignage est de montrer que, malgré son talent de forgeron et tous ses diplômes – un bac et trois CAP -, trouver un emploi reste une mission presque impossible pour cet artisan en devenir. La preuve, après avoir envoyé plus de 80 CV, le jeune homme n’a décroché aucun rendez-vous. Frédéric, le papa d’Umberto, ne cache pas sa souffrance: «J’ai mal du regard des autres. Il y a des gens qui prennent mon fils pour une bête. Une bête dangereuse. Et qui le jugent mal, pas pour ce qu’il est mais sur les apparences

Entretien d’embauche

Compliqué également pour Éléna, 25 ans, atteinte d’un trouble du spectre autistique (TSA), de s’insérer professionnellement. Pourtant, cette jeune femme au sourire éclatant, qui rêve de trouver un emploi dans lequel le relationnel serait décisif, ne parvient pas, elle non plus, à décrocher un entretien. Ceci malgré un parcours scolaire réussi. «Éléna a passé son brevet des collèges, ensuite elle a suivi une formation dans le domaine du service à la personne et elle a passé son bac professionnel. Il ne lui manque plus qu’un travail», confie Yolande, sa maman.

Le tournage du documentaire aidant probablement, Umberto et Éléna décrochent finalement un entretien d’embauche. Le premier dans une coutellerie, à Thiers. Après avoir testé les capacités du postulant, le patron lui propose un contrat d’apprentissage de deux ans, avec la possibilité ensuite d’être définitivement engagé. Umberto est aux anges, son talent est enfin reconnu. Quant à Éléna, son entretien dans un refuge animalier se passe très bien. Le directeur lui propose un stage en immersion qui pourra déboucher sur un emploi. «Éléna est extrêmement motivée», glisse-t-il. Ces deux exemples montrent qu’il est temps de donner leur chance à ces personnes dont les différences sont en réalité des richesses.

Source LE FIGARO.

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