Prendre le large malgré un handicap visuel ? C’est possible avec SARA…

Déficient visuel, Olivier Ducruix est un passionné de navigation, source d’épanouissement et de liberté. Pour partager cette sensation, il a créé avec Mathieu Simonnet, l’application SARA (Sail And Race Audioguide) qui permet aux personnes malvoyantes ou aveugles de naviguer en – presque – toute autonomie.

 

SARA ou la liberté de naviguer

« Le voilier est le seul véhicule que l’on peut piloter sans voir car les plans d’eau sont suffisamment vastes », explique Olivier Ducruix, déficient visuel. À condition de pouvoir être accompagné d’un voyant, ou mieux d’une application qui fournirait toutes les informations relatives à la glisse du bateau, son cap, sa vitesse.

C’est toute l’ambition de SARA, l’application qu’Olivier Ducruix a co-créé avec Mathieu Simonnet, président de l’association Orion qui a déjà travaillé sur un projet d’outil d’aide à la navigation pour les personnes déficientes visuelles.
Le concept naît en 2009 de leur rencontre sur un plan d’eau. L’idée de SARA est déjà là mais il n’existe pas encore de technologie suffisamment évoluée pour la concrétiser. La première version de l’application attendra 2016, pour la régate. Développée au sein du centre de compétences en accessibilité (CCA) numérique d’Orange et en partenariat avec la Fédération Française de Voile, SARA donne vocalement toutes les informations relatives à la position de départ, au parcours et à l’avancée du bateau. « Les voyants qui participaient à une course les yeux bandés ont avoué avoir découvert des sensations inédites liées à la glisse sur l’eau », se réjouit Olivier Ducruix. L’application est un succès et deux ans plus tard sort la version croisière qui délivre les mêmes fonctionnalités et peut être connectée avec les instruments de bord. Avec cette version croisière, Olivier et Mathieu ont remporté un appel à projets de l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV).

Depuis mai 2021, l’application est disponible gratuitement sur l’Apple Store en plusieurs langues : français, anglais, espagnol, italien et bientôt japonais.

En outre, cette application pourrait être utilisée dans le cadre d’autres pratiques sportives (aviron, paddle, kayak). Olivier Ducruix a d’ailleurs reçu plusieurs sollicitations venues du monde entier. Une ouverture vers des perspectives plus larges…

Olivier Ducruix et Mathieu Simonnet

L’implication d’Orange sur les questions d’accessibilité numérique

« Depuis le lancement du projet, Orange a été un vrai moteur pour sa concrétisation », explique Olivier Ducruix. Alors salarié du Groupe, il bénéficie d’une part des conseils informatiques et ergonomiques du CCA numérique et de la DSI, et, d’autre part, de moyens techniques pour tester la solution in situ sur les bateaux en navigation. De plus, la Fondation Orange a contribué au financement de SARA. Un projet gagnant-gagnant puisqu’en s’y associant, Orange a profité de la créativité d’Olivier Ducruix et revisité sa conception de l’innovation et de collaboration notamment en matière de numérique inclusif.
Les sites et les applications devraient toutes respecter les règles d’accessibilité telles que définies par les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG). Olivier intervient d’ailleurs pour le compte du CCA numérique afin de sensibiliser les ingénieurs et les développeurs à la nécessité de s’adapter aux handicaps et de penser accessibilité. Orange lui a aussi permis d’être détaché à l’UNADEV au service du projet Cécivoile qui veut faire découvrir la voile aux personnes atteintes d’une déficience visuelle.

Selon Olivier Ducruix, le handicap ne doit pas être un prétexte pour innover : le seul échec étant de ne pas essayer. Même si la route est compliquée, le travail en équipe permet d’avancer car la faiblesse de l’un peut être le point fort d’un autre. C’est aussi cela, la diversité.

Source ORANGE.

Gourdon : les problèmes de vue des seniors passés à la loupe…

Une fois par trimestre, l’association d’Aide au maintien à domicile du Gourdonnais (AMDG) rencontrera la population pour des actions de prévention concernant les problèmes de vue liés au vieillissement.

La première rencontre sera ce samedi 17 avril à l’espace dédié aux associations, lors du marché alimentaire et de la foire, de 8 h 30 à 12 h 30.

Pierre Boudé, directeur de l’AMDG ; une action de prévention sera menée samedi avec l’Unadev.

Pierre Boudé, directeur de la structure, détaille cette première intervention et l’utilité de ces sorties dédiées au grand public.

« L’AMDG a signé une convention avec l’Union nationale des aveugles et déficients visuels (Unadev) qui met en œuvre des actions au quotidien, au plus près des personnes, pour favoriser leur autonomie, leur épanouissement et l’accès à une pleine citoyenneté. Des actions très proches de celles de l’AMDG qui se consacre au bien-être de ses aidé(e) s », estime Pierre Boudé.

« Il est certain que de nombreuses personnes bénéficiant des services de l’AMDG n’ont pour seule visite que celle des aides ménagères. Les salariées de l’AMDG ont donc reçu une formation qui leur permet de détecter les prémices d’une déficience visuelle, comme le glaucome et la cataracte, poursuit le directeur de l’AMDG. Mais qu’en est-il des proches ? Ce sera justement la finalité de ces rencontres : permettre aux familles ou aux proches de détecter par de simples observations ce genre de déficiences très handicapantes. »

Une personne sera reconnue déficiente visuelle dans la mesure où son handicap entraîne une modification de son comportement et une perte partielle d’autonomie dans les domaines de la lecture, l’écriture, les activités de la vie quotidienne, la communication, l’appréhension de l’espace et des déplacements, la poursuite d’une activité professionnelle.

Les actions de l’Unadev et de l’AMDG permettent aux personnes déficientes visuelles de bénéficier d’une aide financière pour des prestations d’auxiliaire de vie ou d’aide ménagère. La mission consiste à compenser le handicap visuel dans la vie quotidienne et à maintenir l’autonomie de la personne sur un projet de vie qui est élaboré de manière individualisée en fonction des besoins et capacités de la personne.

Source LA DEPÊCHE.