Seniors : les travaux d’adaptation du domicile coûtent cher…

Refaire une salle de bains, une cuisine, transformer un garage en chambre : cela coûte plusieurs milliers d’euros.

Vieillir le plus longtemps possible à domicile plutôt qu’en maison de retraite. Dès les premières lignes, le rapport Libault sur la dépendance, remis en mars à la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, souligne ce souhait d’une grande partie de la population. Mais pour les seniors, rester chez soi a un coût. Car il faut bien souvent faire des travaux d’adaptation pour sécuriser le logement. Le cas typique : revoir l’agencement de la maison familiale, à étages.

« Si la personne ne souhaite pas changer d’habitation, l’aménagement d’un studio au rez-de-chaussée est une option », indique Sylvie Gomez Châtaignier, architecte d’intérieur du cabinet Modulor Design, spécialiste de l’accessibilité. Un aménagement courant ? La transformation du garage en chambre. « Cela coûte 10 000 € à 15 000 € en moyenne », dit Élise Charrière, responsable du service études et opérations dans l’Est parisien chez Soliha, un mouvement associatif d’amélioration de l’habitat.

Continuer à vivre à l’étage reste envisageable en installant un monte-escalier. Un choix à quelques milliers, voire dizaines de milliers d’euros en fonction des modèles.

Les pièces déjà existantes peuvent aussi faire l’objet de modifications. Parmi elles, la salle de bains est au cœur des préoccupations. « Avec les W.-C., elle représente 95 % des demandes de travaux d’adaptation dans mon secteur », relate Élise Charrière.

Les raisons ? La présence souvent d’une vieille baignoire et un fort risque de chute. Conséquence, « c’est souvent la pièce la plus chère à refaire », ajoute l’architecte Sylvie Gomez Châtaignier. À partir de 5 000 € et jusqu’à 12 000 €, selon les professionnels que nous avons interrogés, pour le passage d’une baignoire à une douche avec un receveur très bas, l’installation d’un W.-C. surélevé et d’un lavabo évidé pour pouvoir s’asseoir en se lavant.

Des travaux peuvent aussi être entrepris dans la cuisine et la chambre. « Concernant la cuisine, le coût peut atteindre entre 5 000 € et 10 000 € si l’on décide de réagencer la pièce en installant des rangements adaptés, en rehaussant les meubles et en posant un revêtement antidérapant », estime Sylvie Gomez Châtaignier.

Entre 1 000 € et 1 400 € de travaux par m2

Dans la chambre, il faut aussi compter quelques milliers d’euros pour l’achat d’un lit électrique. « On peut aussi compter jusqu’à 10 000 € maximum en ajoutant un revêtement antidérapant, des volets électriques et une penderie adéquate », poursuit l’architecte.

« Les travaux d’adaptation coûtent entre 1 000 € et 1 400 € par mètre carré, résume Franck Poncin, architecte et ergothérapeute du regroupement d’indépendants Créateurs d’intérieur. Mais des aménagements moins coûteux peuvent suffire dans la cuisine et la chambre, par exemple en surélevant le lit plutôt qu’en le remplaçant. »

En complément des travaux d’adaptation, des technologies peuvent aussi servir en cas de chute. La structure associative Présence verte propose par exemple une solution de téléassistance à domicile autour de 25 € par mois (en plus d’une trentaine d’euros de frais d’installation). En cas de difficulté, le senior appuie sur un bracelet, ce qui alerte un centre d’appels en capacité de contacter ses proches, voire les secours si besoin.

Source LE PARISIEN.

Tribunal – Toulouse: Une locataire handicapée privée d’accès à sa terrasse gagne au tribunal…!

Tribunal – Une Toulousaine handicapée vient de faire condamner son bailleur. Depuis 2013, une marche de 30 cm l’empêchait d’accéder à sa terrasse…

Une locataire handicapée privée d’accès à sa terrasse gagne au tribunal

  • Privée d’accès à sa terrasse par une marche de 30 cm, une locataire handicapée, avait saisi la justice.
  • Le tribunal d’instance de Toulouse vient de se prononcer en sa faveur.
  • Il a condamné son bailleur à lui verser 2.000 euros pour la perte de jouissance de sa loggia.

Voilà quatre ans que Carina Lebbad, une quinquagénaire de Toulouse, se contente de regarder sa loggia depuis l’intérieur de son appartement neuf du quartier des Tibaous. Et pour cause, une marche d’une bonne trentaine de centimètres l’empêche d’y accéder.

Elle avait visité un appartement témoin du 1er étage avant de signer le bail, mais elle ignorait que le sien, encore en travaux au rez-de-chaussée, ne serait pas aux normes d’accessibilité.

L’obstacle ne s’est pas effacé par miracle mais elle vient d’obtenir réparation devant la justice. Le tribunal d’instance de Toulouse a en effet condamné son bailleur, Toulouse Métropole Habitat (TMH), à verser 2.000 euros d’indemnisation à la locataire pour perte de jouissance et 1.000 euros pour les frais de justice.

« C’est une bonne nouvelle, peut-être qu’ils vont arrêter de construire n’importe comment », réagit Odile Maurin, la présidente de l’association Handi-Social​, qui soutenait Carina Lebbad dans sa démarche. La militante, qui a connaissance d’autres cas similaires, espère que cette décision « fera jurisprudence » et appelle d’ailleurs les locataires handicapés qui connaissent des problèmes similaires, et dont le logement a été construit entre 2010 et 2016, à se manifester.

Le bailleur ne fera pas appel

Le bailleur, dont c’est la première condamnation de ce type, indique de son côté qu’il ne fera pas appel de la décision du tribunal. Car ce dernier a aussi « estimé que le bâtiment est conforme aux normes exigées au moment de sa construction ». Pour TMH, « cette condamnation repose uniquement sur la perte de jouissance d’une partie du logement ». Or, l’organisme a proposé à Carina Lebbad de la reloger ou d’aménager les lieux.

Mais elle a tenu bon pour le principe. Et désormais, elle attend une nouvelle proposition d’appartement.

Source 20 Minutes.