À Palavas, un programme de vacances pour les familles de gendarmes avec un enfant autiste…

La Fondation Saint-Pierre de Palavas-les-Flots (Hérault) lance son programme « Bulles de Répit ». Chaque semaine, pendant tout le mois de juillet, elle accueille en vacances des familles de gendarmes avec un enfant atteint d’autisme.

La journée, les enfants sont accompagnés lors d’ateliers.

Les généraux Jean-Valéry Lettermann et Philippe Correoso étaient présents au lancement du programme "Bulles de Répit" pour apporter leur soutien aux familles d'aidants.

 

Permettre aux aidant familiaux d’enfants autistes de profiter d’un peu de repos, c’est la mission que s’est fixée la Fondation Saint-Pierre, à Palavas-les-Flots (Hérault). Elle a lancé lundi 5 juillet son programme expérimental, « Bulles de Répit ». Pendant tout le mois de juillet, chaque semaine, quatre à cinq familles viennent passer cinq jours de vacances à l’Institut Saint-Pierre, situé au bord de la plage. Pour l’instant, le programme se déroule en partenariat avec la gendarmerie et ce sont donc des familles de gendarmes qui sont les premières à en profiter.

Venu de Marseille avec sa femme et son fils Marceau, atteint d’autisme, Éric est ravi de ce début de vacances : « On a rencontré les accompagnants pour les enfants et ils sont très volontaires. C’est super positif, ça nous a beaucoup plu. Et puis ici à Palavas on est dans un cadre idyllique. On pourra retrouver Marceau le soir et profiter avec lui de la mer« .

Offrir du répit aux aidants

La journée, les enfants se retrouvent entre eux avec des accompagnants. Plusieurs activités sont organisées comme des jeux de société ou des ateliers de relaxation. Cette prise en charge leur permet de se socialiser, mais surtout elle offre aux parents un repos plus que nécessaire. Et devenu beaucoup trop rare pour les aidants familiaux, selon Hervé Durand, président de la Fondation Saint-Pierre : « De plus en plus, la société demande à ce que les enfants handicapés restent dans les familles, on appelle ça l’insertion. Le contre-coup c’est que les familles sont de moins en moins libres de leur temps et de plus en plus occupées par le soin de leurs enfants. Les enfants et les familles sont dans une grande difficulté sociale et c’est notre rôle de les aider. »

Le répit offert aux parents durant ces cinq jours de vacances est plus que bienvenu pour Éric et sa compagne : « On va pouvoir se retrouver. Le problème quand on a un enfant handicapé, c’est qu’à un moment donné on se perd nous-mêmes. Dans la famille, ça devient de plus en plus compliqué et on espère qu’avec ces instants de répit, Marceau va pouvoir s’épanouir avec différentes activités et des professionnels qui pourront lui donner des conseils. Nous-mêmes, on va pouvoir se reposer et avoir des bases et repartir avec des outils pour pouvoir l’aider au quotidien ».

Herbert, venu de Bretagne avec sa femme et son fils de 16 ans, a lui aussi grandement besoin de ce répit : « Parent d’enfant handicapé, c’est un travail à plein-temps, c’est continu. Les parents doivent souvent se relayer, ils ne prennent pas forcément leurs vacances et leurs repos ensemble et c’est usant. Mais c’est pour la bonne cause ». Il a encore tout de même du mal à profiter de ses vacances et à lâcher prise pendant que son fils est pris en charge par les accompagnants : « La première chose qu’on se demande, c’est si ça se passe bien. On n’a pas décroché encore ».

Des difficultés pour partir en vacances

Le programme « Bulles de répit » répond également à une autre problématique que rencontrent ces familles : il est très compliqué de partir en vacances quand on a un enfant handicapé. « Partir en vacances dans un cadre classique, ça n’est pas toujours facile, regrette Herbert. Quand vous arrivez dans un camping, il y a souvent des jeux mais vous ne pouvez pas laisser votre enfant jouer avec les autres systématiquement. Pas parce que ça se passera mal mais parce que les autres ne comprendront pas forcément et n’auront pas les bonnes paroles ou pourront dire des choses blessantes. Et un enfant autiste, ça capte tout, ça comprend tout et ça absorbe tout. »

Quand on souhaite partir en vacances avec un enfant handicapé, les difficultés peuvent également être financières. C’est pour cette raison que les frais de séjour des familles participant au programme « Bulles de Répit » sont quasiment entièrement pris en charge par la gendarmerie. À la conférence de presse de lancement du programme, trois gendarmes haut-gradés étaient d’ailleurs présents. « C’est important d’aider nos gendarmes qui sont aussi aidants familiaux à trouver un peu de répit et un peu de sérénité dans leur quotidien, explique le général Philippe Correoso, sous-directeur de l’accompagnement du personnel. Ils peuvent se ressourcer et ça les aide à être disponibles dans la mission qui est la nôtre, à savoir la sécurité des Français ».

Un projet qui vise à s’étendre à d’autres formes de handicap

Selon lui, il est important que le partenariat entre la Fondation Saint-Pierre et la gendarmerie se développe et soit adapté à d’autres formes de handicap alors qu’environ 2.000 familles de gendarmes ont un enfant concerné. Durant le mois de juillet, la Fondation Saint-Pierre va d’ailleurs accueillir pendant une semaine entre sept et huit familles avec un enfant porteur de myopathie. L’objectif est de continuer à développer et améliorer le programme « Bulles de Répit » ainsi que de le décliner pour les enfants atteints d’un handicap différent de l’autisme. Puis l’étendre également à d’autres familles que celles de gendarmes.

Source FRANCE BLEU.

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