À Amiens, l’unité d’enseignement autisme est « une pépite à modéliser » pour la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel…

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées a visité ce jeudi l’école Louise-Michel d’Amiens, où 17 enfants autistes sont scolarisés aux côtés d’élèves « ordinaires ».

Pour Sophie Cluzel, cette unité doit servir de modèle sur l’ensemble du territoire national.

La secrétaire d'Etat est allée à la rencontre des jeunes autistes dans leur salle de classe.

Pour le gouvernement, c’est un modèle dont il faudrait s’inspirer au niveau national. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, était ce jeudi à l’école Louise-Michel d’Amiens, un établissement du quartier Etouvie où des élèves autistes bénéficient d’un encadrement complet et côtoient des enfants « ordinaires ». Dans cette école, 17 jeunes souffrant de troubles autistiques sont scolarisés : 10 dans une unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA), et 7 en unité d’enseignement maternel.

« C’est une pépite, a estimé Sophie Cluzel à l’issue de la visite de l’établissement, par ailleurs classé REP+. Il est indéniable que ce système fonctionne, donc ça nous conforte qu’il faut développer ces unités. » 

La plupart des enfants autistes scolarisés ici ont d’abord été dans des écoles classiques, avec l’accompagnement ponctuel d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS), pas forcément apte à gérer les troubles autistiques.

A Louise-Michel, les autistes passent une partie de leur journée – 50% pour certains – dans une classe spécialisée, accompagnés par des professionnels formés à l’autisme : des enseignants, des éducateurs spécialisés, ou encore des psychologues.

« Le fait d’avoir une prise en charge globale, avec tous les professionnels dans un même lieu, c’est un vrai avantage, assure Alexia, la maman de Malo, un jeune autiste de 6 ans et demi. Avant, on devait jongler entre un suivi d’orthophonie quelque part, un suivi psychomoteur autre part. » 

Dans la cour de récréation de l'école Louise-Michel, tous les enfants se côtoient, par-delà le handicap.  - Radio France

Le reste du temps, les jeunes autistes sont en classe « normale » avec des enfants « ordinaires » de leur âge. Ils se côtoient aussi à la cantine, ou pendant la récréation. Une inclusion essentielle, pour Dorothée, la mère de Sacha, 4 ans. « Le regard des autres est différent et malgré leur handicap, ils sont acceptés comme enfants classiques. »

Des progrès quotidiens

Résultat, à en croire les parents et les professionnels, les progrès sont constants. « Ça peut paraître futile, mais récemment j’ai eu droit à mon premier ‘bonne fête maman’, reprend Alexia. Alors, certes, je suis certainement la seule à pouvoir comprendre ce que Malo a écrit, mais qu’importe. Son comportement a aussi changé, il communique mieux et arrive à se faire comprendre à l’aide d’un classeur à images. »

Comme les enfants « normaux », ces jeunes handicapés vont à l’école toute la journée, ce qui permet aussi aux familles d’avoir un quotidien ordinaire. « J’ai par exemple repris une activité professionnelle, ce que je n’avais pas pu faire depuis sa naissance, explique Séverine, la maman de Lisa-Rose, 8 ans. On la dépose le matin, et on vient la chercher le soir, comme tous les parents ! »

L’objectif, à terme, c’est que ces élèves handicapés réintègrent un milieu « ordinaire », éventuellement avec une auxiliaire de vie scolaire. Preuve que ça porte ses fruits : l’an prochain, Lisa-Rose va rentrer en CE2 à temps complet dans une classe ordinaire. Ce sera aussi le cas d’un autre élève à Louise-Michel.

Dans le cadre du 4e plan autisme lancé l’an dernier – 340 millions d’euros sur 5 ans-  le gouvernement souhaite multiplier ce type d’unité. En 2022, il y en aura environ 350 en France, contre 120 actuellement.

Source FRANCE BLEU.

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