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Urgences: les mesures gouvernementales n’ont ni apaisé, ni convaincu…

Malgré les promesses du gouvernement, début septembre, pour éteindre le feu parti des urgences et menaçant de se propager à l’ensemble de l’hôpital, la situation ne semble pas s’être améliorée.

Urgences: les mesures gouvernementales n’ont ni apaisé, ni convaincu

Les personnels hospitaliers vont mal, les Français le savent, et les mesures annoncées par la ministre de la Santé pour répondre à la crise des urgences n’y ont pas changé grand-chose. Tel est le triste enseignement du dernier «Baromètre Carnet de Santé» réalisé par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) avec Le Figaro Santé et France Info*.

Alors que les trois quarts (77%) des Français se disent satisfaient de leur emploi, les personnels hospitaliers ne sont que 52% dans ce cas. Et le plan annoncé par Agnès Buzyn le 9 septembre pour résoudre la crise des urgences n’a pas amélioré la situation: ils étaient à peine plus (54%) d’insatisfaits lors d’un précédent sondage réalisé au mois de juin, et autant (46%) en décembre 2018. Le malaise semble d’ailleurs plus profond qu’une crise qui serait limitée aux urgences: l’insatisfaction des personnels soignants est la même, qu’ils travaillent souvent ou jamais dans ces services.

Les Français, eux, restent inquiets sur la situation: près de 7 sur 10 (9 sur 10 parmi les personnels hospitaliers) ont le sentiment que les services d’urgences se sont détériorés ces dernières années. Même si 44% des sondés ayant eu un problème de santé au cours du dernier mois sont d’abord allés voir un médecin généraliste, plus d’un quart (27%) des Français interrogés avoue s’être déjà rendu aux urgences pour une raison jugée non légitime… Parmi eux, 18% l’ont fait parce qu’ils n’arrivaient pas à obtenir de rendez-vous chez leur médecin, 14% parce qu’ils trouvaient ça plus pratique, et 7% pour ne pas avoir à avancer de frais.

Là encore, les annonces de la ministre de la Santé n’ont pas nettement convaincu: la proportion de Français qui soutiennent les grèves n’a quasiment pas baissé (89% contre 92% en juin, avec une marge d’erreur d’un peu moins de 2 points); idem pour les personnels hospitaliers (93% soutiennent les grèves contre 96% en juin). Et pour cause: la majorité des Français (64%) et plus encore des personnels hospitaliers (86%) jugent que le plan en 12 mesures annoncé par Agnès Buzyn, tout comme le budget dédié de 750 millions d’euros jusqu’en 2022, ne sont pas satisfaisants.

* Sondages réalisés du 18 au 24 septembre, auprès de 1005 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, et 1082 professionnels de santé hospitaliers (dont 530 infirmiers et 264 aides-soignants).

Source LE FIGARO.

Hôpital de Mulhouse : démissions en cascade de médecins aux urgences…!!!!

Après un été en sous-effectif, la rentrée aux urgences de l’hôpital de Mulhouse s’annonce encore très délicate.

En septembre, il n’y aura plus qu’une dizaine de postes de médecins équivalent temps plein, contre 26 l’an passé.

Ces démissions s’expliquent par la dégradation des conditions de travail.

En un an, les urgences de Mulhouse sont passées de 26 postes de médecin équivalent temps plein à une dizaine.

La crise aux urgences ne faiblit pas. Alors que les syndicats des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg rencontre la direction ce lundi 26 août après la violente agression du personnel par un patient jeudi dernier, la grève est toujours en cours dans les urgences de Mulhouse, où les démissions se multiplient. En une année, on est passé de 26 postes de médecin équivalent temps plein, à une dizaine : il n’y en aura plus que sept en septembre selon les syndicats, 12,4 d’après la direction du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse Sud-Alsace.

Comment expliquer cette hémorragie ?

L’urgentiste Julie Schaeffer fait partie des médecins sur le départ, elle quittera le service le 7 octobre prochain. _ »La médecine d’urgence ne correspond pas, ou plus, à ce vers quoi je pensais m’engager quand j’ai pris ma décision de carrière ».  Un « effet domino« , selon ses termes, qu’elle explique en partie par une forme de désillusion. « On ne peut pas continuer à exercer quand on n’est pas sûr d’être capable de faire encore son métier, » justifie Julie Schaeffer. « Les collègues partent pour des tas de raisons,_ ajoute Sami Kacem, qui travaille dans le service des urgences à Mulhouse depuis 1989. Il y a des gens qui sont usés ici. »

Et pour cause : rien que cet été, les médecins ont accepté de faire des heures supplémentaires afin de combler les premiers départs et faire face au flux de patients toujours plus important. « Au vu de la situation actuelle, on était d’accord pour augmenter notre temps de travail à 53 heures minimum, sachant que certains d’entre nous en font beaucoup plus, » détaille Julie Schaeffer. Sans parler des pauses, qui sont considérablement réduites, ou bien qui sautent, la plupart du temps.

« Je reste dans le service pour reconstruire » – Sami Kacem, urgentiste à Mulhouse

Le défi de taille qui se profile pour les urgentistes qui restent, ce sera donc celui de reconstruire du service. « La direction et les tutelles mettent le paquet depuis cet été pour redresser les urgences et surtout faire venir des médecins, qui est notre grand problème. On n’arrête pas de mettre des annonces, de chercher à gauche à droite, dans le vivier des médecins et notamment des collègues généralistes pour traiter toute la partie bobologie, » rapporte Sami Kacem. Une demande pour faire appel à la réserve sanitaire est également en cours de traitement.

Mais pour rendre le site plus attractif, les efforts doivent se concentrer sur l’amélioration des conditions de travail. « Ce n’est pas seulement le fric qui nous intéresse. On veut avoir des horaires corrects, pour pouvoir profiter de sa famille, assure Sami Kacem. Si on dit aux jeunes venez au service, vous êtes formés, on vous accompagne, vous avez des horaires fixes, y’a de l’ambiance, de la cohésion de groupe : les gens viennent ». 

« On va se relever ! »

Sami Kacem et Julie Schaeffer veulent tout de même rester optimistes sur la situation de crise que traversent les urgences de Mulhouse.  « Il faut rassurer la population : on est pour la vie. Tous ce qui menace la vie, on sait faire, et ce sera assuré », promettent-ils. « On va se remettre debout, insiste Sami Kacem. Comme on dit en alsacien : un bon trébucheur ne tombe jamais, il se relève toujours. On est des bons trébucheurs, donc on va se relever. » 

Source FRANCE BLEU.

My Urgence, l’application qui vise à désengorger les hôpitaux…

Cette appli, imaginée par un ancien urgentiste d’Argenteuil, est gratuite et vous indique le temps d’attente dans les différents services d’urgences de France.

 My Urgence, l’application qui vise à désengorger les hôpitaux

Mercredi 14 août, devant les Urgences d’Argenteuil. Il est près de 19 heures et Grégory Demoy, 27 ans, boit un énième soda en attendant sa petite amie. « On est arrivés à 15 heures. Ma copine vient seulement d’être prise en consultation », souffle Grégory. « Je suis ambulancier, l’attente aux Urgences, je connais bien… Un peu trop même. » Et si une application lui permettait de connaître, pour chaque établissement de santé, le temps d’attente ? « ça serait une bonne chose. C’est pénible de venir et de ne pas savoir quand on va être pris en charge. Ça pourrait être utile pour plein de monde. »

Cette application gratuite existe depuis quelques semaines et est disponible sur les Apple et Google Store. Son nom? My Urgence. « Le principe est simple : l’application vous donne le temps d’attente des 24 000 établissements de santé de France, Corse et DOM-TOM compris, et propose, près de chez vous, les alternatives possibles en fonction de votre souci de santé », détaille le Dr Abdelkader Louiz, 56 ans, médecin psychiatre à Argenteuil et… ex-urgentiste, à l’origine de cette application.

L’idée lui est venue il y a quelques années : « Je travaillais aux urgences et je trouvais intéressant l’idée d’une application pour informer en temps réel les utilisateurs des délais dans les établissements de santé. »

My Urgence, l’application qui vise à désengorger les hôpitaux. LP/A.G.

« En cas d’urgence vitale, les utilisateurs sont invités à joindre le Samu »

Sur le papier, l’idée est séduisante, restait à la mettre en forme. Le Dr Louiz s’entoure de deux jeunes hommes : Youssouf Mahdjour, 32 ans, entrepreneur et Thomas Vernhes, 22 ans, étudiant et chef du projet pour la partie technique. Pendant deux ans, les trois hommes vont enrichir le principe de base : « On a été frappé de voir qu’il existe des alternatives aux urgences avec les maisons de santé de garde », explique Youssouf Mahdjour. « Bon nombre d’usagers des urgences pourraient y aller mais ils n’y vont pas car ils ne les connaissent pas. »

L’application, intuitive, localise autour de vous ces alternatives. Elle indique également les spécialités des établissements. « Attention, notre application ne fait pas de diagnostic. En cas d’urgence vitale, les utilisateurs sont invités à joindre le Samu », précise le Dr Louiz. Une simple pression sur l’application et le téléphone appelle le 15.

Ils ont investi près de 100 000 €

Autre développement né de leurs réflexions : « on voulait une application participative », souligne Thomas Vernhes. « Aujourd’hui, l’application donne le temps d’attente moyen par établissement en fonction de données officielles. À terme, ce temps sera le fruit de la participation des utilisateurs, qui, en cliquant, indiqueront l’heure d’arrivée et l’heure de prise en charge.» Pour l’heure, l’application compte un millier d’utilisateurs.

Mais les trois hommes, qui ont investi près de 100 000 € dans l’application, ont de l’ambition : « L’Etat travaille actuellement au plan Santé 2022. On aimerait que notre appli puisse être utile. On pourrait imaginer que les infirmières d’accueil et d’orientation, qui sont chargés de dispatcher les patients dans les hôpitaux, soient celles qui indiquent, via leur ordinateur, les temps d’attente. » Fort de son expérience et du retour de collègues urgentistes, le Dr Louiz y croit.

« À la rentrée, on va se mettre en relation avec le ministère de la Santé, l’agence régionale de santé (ARS) pour voir si un partenariat est possible. Tout le personnel médical que je rencontre me dit que c’est une excellente idée, il n’y a pas de raison que l’application ne séduise pas les instances nationales. »

Source LE PARISIEN.

Grève aux urgences: trois raisons qui annoncent une rentrée musclée…

SOCIAL Depuis mars, certains paramédicaux dans des services d’urgences sont en grève, un mouvement social inédit qui pourrait s’élargir encore car certains médecins menacent de rejoindre la mobilisation.

Grève aux urgences: trois raisons qui annoncent une rentrée musclée...

  • Certains paramédicaux sont en grève depuis la mi-mars pour demander plus de moyens pour les urgences.
  • Malgré des promesses d’Agnès Buzyn, une mission qui doit rendre ses conclusions à l’automne et les vacances d’été, ce mouvement social perdure et même s’accroit.
  • A leur tour, des médecins, par le biais de l’Association des médecins urgentistes de France font entendre leurs revendications et menacent de se mettre à leur tour en grève.

Les vacances d’été n’ont pas sonné la fin de la mobilisation dans les urgences de France… bien au contraire. Entamé mi-mars, le mouvement de grève des infirmières, aides-soignants, brancardiers, parti de l’hôpital Saint-Antoine à Paris a essaimé en régions pour atteindre 217 services d’urgences ce lundi 12 août. Si les paramédicaux continuent de clamer leur colère, affiches et brassards « en grève » au bras (étant tenu à un service minimum, ils assurent leur travail mais avec un brassard en grève), mais aussi via un tout nouveau site internet du collectif Inter-Urgences, c’est au tour des médecins urgentistes de menacer de rejoindre la fronde. Tous et toutes promettent à la ministre de la Santé une rentrée musclée…

Pourtant, Agnès Buzyn avait espéré calmer la colère en juin, en promettant 70 millions d’euros dans l’immédiat. Une enveloppe qui devait permettre d’augmenter les effectifs pendant l’été (15 millions d’euros) mais aussi d’assurer une prime de 100 euros net par mois pour les paramédicaux sous l’eau. Loin des revendications du collectif Inter-urgences, qui structure la mobilisation depuis mars, qui demandait 10.000 postes supplémentaires et 300 euros de prime mensuelle.

Les paramédicaux toujours mobilisés

La ministre s’était aussi engagée à prendre des mesures concrètes à l’automne, après qu’une mission pilotée par Thomas Mesnier, député LREM et ancien urgentiste et Pierre Carli, président du Conseil national de l’urgence hospitalière et chef du Samu de Paris aura rendu ses conclusions. Une mission à laquelle des représentants du collectif Inter-Urgences doivent participer, avec une réunion le 2 septembre.

« Ils veulent nous écouter, très bien, mais nous on souhaite de vrais échanges, pas des effets d’annonce, se méfie Abdel Dougha, aide-soignant aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine. Les revendications sont les mêmes depuis le début et resteront les mêmes. On veut du concret, du lisible. Et savoir comment et où les moyens seront affectés. Pour cet été, la ministre nous avait promis des renforts, or, sur le terrain, dans certains endroits, on n’a pas vu de changement. Mais peut-être que la période estivale dure longtemps pour la ministre… », ironise le trésorier du collectif Inter-Urgences. L’été n’a pas essoré ce mouvement inédit, parti de la base et de plus en plus structuré. Dans certaines communes, le ras-le-bol des soignants est relayé et soutenu par la population. Ainsi, médecins, paramédicaux et citoyens s’activent pour demander la réouverture de la maternité du Blanc ou celle  des urgences de Sistéron fermées toutes les nuits à partir de 20h30 depuis le 15 juillet.

« C’est l’espoir qui alimente la mobilisation »

Mais les situations ne sont pas semblables dans tous les services d’urgences. Ainsi, localement, certaines situations s’améliorent. A Paris, sept services d’urgence ont levé la grève après avoir obtenu des postes de l’AP-HP, même s’ils restent solidaires de leurs compagnons. « Au niveau national, on est loin d’avoir obtenu gain de cause, regrette Abdel Dougha. Et avec certaines Agences régionales de santé, on se heurte à un mur. » Pourquoi, selon lui, ce mouvement social perdure ? « On fait face à une maltraitance institutionnelle, c’est l’espoir de faire changer les choses par le biais du collectif qui alimente la mobilisation », assure Abdel Dougha.

Les médecins vont-ils rejoindre le mouvement ?

Mais ce mouvement social pourrait vivre un tournant à la rentrée pour deux raisons. La première, c’est que Thomas Mesnier, député chargé de cette mission sur les urgences, assure chez nos confrères du Parisien que des mesures pourraient être annoncées dès septembre. Surtout, les médecins pourraient venir grossir les rangs des grévistes. Vendredi dernier, l’Association des médecins urgentistes (AMUF) a publié un communiqué en ce sens.

Afin d’éviter la fuite de nombre de médecins urgentistes vers le privé, l’association demande deux mesures : aligner l’indemnité de garde des praticiens hospitaliers sur celles des universitaires, soit la passer d’environ 265 euros à 480 euros. Deuxième pan : l’octroi systématique de la prime d’activité multisites dont le montant est d’un peu plus de 400 euros. « Aujourd’hui la notion de site n’est plus pertinente avec la fusion des hôpitaux et la mise en place des Groupements hospitaliers de territoire (GHT), justifie Christophe Prudhomme, porte-parole de l’AMUF. Par exemple, quatre hôpitaux sont regroupés dans le GHT Nord-Seine-et-Marne, vous pouvez donc travailler à Meaux et à Coulommiers sans toucher cette prime multisites. »

Des exigences ambitieuses ? « On a bloqué les rémunérations à l’hôpital public depuis 2010, il y a une concurrence forte du privé et de l’intérim, les médecins s’en vont, prévient Christophe Prudhomme. On ne peut pas continuer comme ça. L’argent, il y en a, mais pas pour les services publics ! » Et l’urgentiste de souffler une solution pour financer ces mesures : supprimer la taxe sur les salaires, qui rapporterait 4 milliards aux hôpitaux publics, selon lui. Un amendement dans ce sens devrait être déposé lors du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’automne. Une piste que ne manqueront pas de suggérer les représentants de l’Amuf qui doivent rencontrer le directeur adjoint d’Agnès Buzyn fin août.

Une rentrée tendue

La ministre de la Santé risque donc d’avoir une rentrée assez mouvementée. Avec, déjà, une journée de grève prévue le 11 septembre à l’appel de la CGT Santé Action Sociale. D’ici là, le collectif Inter-Urgences, qui prévoit une assemblée générale le 10 septembre, saura si l’hypothèse d’une grève des médecins se vérifie. « On a accompagné le mouvement des paramédicaux, leurs revendications nous paraissaient prioritaires et on ne voulait pas leur faire concurrence, assure Christophe Prudhomme. Mais devant le blocage du gouvernement, l’ampleur des enjeux, la colère de nos collègues et la dégradation de la situation ces derniers mois, nous avons décidé de nous faire entendre. Si pour se faire comprendre, il faut mettre le souk, on le fera ! », tempête l’urgentiste.

De son côté, le collectif Inter-Urgences espère qu’un éventuel mouvement social des médecins urgentistes accroisse leur légitimité et visibilité. Et Abdel Dougha de prévenir : « On ne refuse aucun soutien, mais il ne faudrait pas que la colère des paramédicaux soit effacée par les médecins, souvent plus écoutés par la hiérarchie, alors qu’on est à l’origine de la contestation. »

Source 20 MINUTES.

« La télémédecine m’a sauvé la vie ! » : en Bavière, un service d’urgence expérimente cette technologie pour faire face au manque de médecins…

Comment résoudre le problème des déserts médicaux et au manque de médecins tout en gagnant en efficacité ?

L’une des pistes suivie est le développement de la télémédecine.

En Allemagne, une douzaine d’expérimentations sont menées sur tout le territoire, notamment dans le service d’urgence de Straubing, en Bavière.

"La télémédecine m’a sauvé la vie !" : en Bavière, un service d'urgence expérimente cette technologie pour faire face au manque de médecins.

Un service d’urgence complet avec 21 ambulances, équipé par la télémédecine : en Bavière, en Allemagne, la ville de Straubing est en pleine expérimentation, comme une douzaine d’autres villes allemandes. Objectif : faire face au manque de médecins, et gagner en efficacité.

Premier diagnostic en direct

Jürgen, secouriste, l’expérimente tous les jours. Appelé pour une chute dans l’escalier d’une entreprise, il se connecte directement sur le lieu de l’accident avec un médecin, à l’aide de ce qui ressemble à un gros téléphone portable. Au bout du fil, on lui donne un premier diagnostic et les gestes d’urgence à effectuer. Une fois le patient transporté dans l’ambulance, la communication est permanente entre l’urgentiste et le secouriste.

Avec ce stéthoscope, je peux, via wifi, retransmettre au docteur les battements du cœur ou le souffle du patient en directJürgen, secouristeà franceinfo

À l’autre bout de la ville, devant six écrans d’ordinateur, le médecin de permanence dirige les secours, parfois deux ou trois équipes en même temps. « Quand tout va bien, le patient reçoit son médicament en 5 minutes », explique l’urgentiste Bettina Schmeller. « Quand il faut parfois plus de 20 minutes pour que le médecin arrive sur place, surtout dans la campagne reculée, ce sont 20 minutes précieuses de gagnées », ajoute-t-elle.

Manque de médecins et fermeture d’hôpitaux

Gain de temps et organisation plus efficace, des atouts incontestables dans une région où le manque de médecin et la fermeture des petits hôpitaux se font de plus en plus sentir. Devant l’hôpital de Straubing, près d’un an après le début du test, les patients se disent plutôt convaincus. Anna, âgée d’une cinquantaine d’années, a même échappé à la mort grâce à la télémédecine, quand elle a été victime d’un AVC : « Normalement, il aurait fallu que je parte en hélicoptère alors que là, avec le diagnostic à distance, j’ai pu être prise en charge tout de suite sur place. La télémédecine m’a sauvé la vie ! »

J’ai été prise en charge près chez moi, et me voilà, toujours en vie !Anna, une patiente à franceinfo.

Le ministère régional de l’Intérieur qui pilote ce projet doit décider à la fin de l’été s’il est maintenu et le cas échéant étendu au reste de la région. L’obstacle principal, hormis le coût des équipements : la couverture internet, souvent déplorable, dans la campagne allemande.

Source FRANCE INFO.

Colère aux urgences de l’hôpital Nord Franche-Comté : « Les soignants ne sont pas des robots » …

Le personnel paramédical des urgences de Trévenans rejoint le collectif inter urgence en grève illimité depuis le 28 juin.

Parce que les « lits brancards », c’est insupportable.

Les grévistes de l’hôpital Nord Franche Comté réclament lits, effectifs, moyens et revalorisation salariale.

En noir et blanc, comme des robots, les soignants dénoncent une qualité d'accueil déplorable aux urgences de l'hôpital Nord Franche-Comté

Trévenans (90), France

T-Shirts noirs, pancartes sur le torse et masques sur le visage. Une trentaine de soignants des urgences de l’Hôpital Nord Franche Comté à Trévenans se sont rassemblés devant leur service ce mercredi matin. Ils ont souhaité rejoindre le collectif inter urgences en grève illimité depuis la semaine dernière.

Des masques sur un T-shirt noir et pantalon blanc, pour refuser ce statut de « robot » dans lequel ils se sentent enfermés. « Aux urgences de Trévenans, on est à presque 90 000 entrées par an. 240 patients par jour. Et même 270 ce week-end avec la canicule. On nous demande d’être des machines et de travailler à la chaîne. Ce n’est plus possible, ni pour nous, ni pour les patients. » explique Céline Durosay, vice présidente CNI à l’hôpital du Nord Franche-Comté.

Aux urgences de Trévenans, le personnel paramédical réclame la création de lits aval pour arrêter les « hospitalisation brancards ». « Ces gens qui à plus de 90 ans restent plus de 24 heures sur des brancards, c’est intolérable », explique Véronique, infirmière. Les grévistes réclament également une augmentation des effectifs pour éviter le boulot en « robot », tout comme une revalorisation des salaires de 300 euros pour tous, ainsi que des moyens en matériel et pharmacie supplémentaires.

"Batterie à plat" chez les soignants des Urgences de Trévenans - Radio France

« La prise en charge des patients aux urgences est une préoccupation constante » (la direction)

Dans un communiqué publié ce mardi, la direction de l’hôpital Nord Franche-Comté rappelle que « l’amélioration de la prise en charge des patients aux urgences est une préoccupation constante et centrale ». La direction précise que _ »_deux postes d’infirmières supplémentaires ont été créées aux urgences dès le mois d’août 2018, un poste supplémentaire de secrétaire médicale a également été créé au 1er juillet 2018 afin de renforcer l’équipe d’accueil ».

Par ailleurs, « un salon de sortie a été créé au rez-de-chaussée du bâtiment principal où les patients sont installés, dans l’attente d’une ambulance, avant leur retour à domicile » et « un logiciel informatique a été déployé dans tous les services de l’Hôpital » pour permettre « de gérer les admissions programmées de malades et les admissions non programmées via les urgences » (vous pouvez retrouver le communiqué ci-dessous).

Source FRANCE BLEU.

 

Cliniques, centres de santé, téléconsultations… ces alternatives aux urgences saturées…

Trop de patients se pressent quasiment par réflexe à l’hôpital public.

Pourtant, il existe d’autres solutions rapides et efficaces.

22 millions de consultations chaque année et des urgences qui explosent. Comment l’éviter ? Et surtout comment être pris en charge sans subir l’engorgement ? Ce vendredi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé une enveloppe de 70 M€ pour financer, dès le 1er juillet, une prime de 100 € nets par mois aux personnels des urgences (hors médecins), 15 M€ servant à l’embauche dans les services en surtension. Pas de quoi renverser la vapeur, à peine de quoi calmer la crise sociale qui gronde.

Car plusieurs difficultés font obstacle à une fluidification des urgences. D’abord, à raison de 250 € payés par l’Assurance maladie par consultation, les directions des hôpitaux n’ont pas intérêt à pousser vers la sortie les patients qui peuvent attendre. Ensuite, le 15, numéro unique d’appel, a souvent pour réflexe d’envoyer les patients à l’hôpital. Enfin, « Bien que l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, l’ait recommandé en 2018, rappelle le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG-France, le gouvernement ne se décide pas à créer le 116-117, numéro unique pour les consultations non programmées en ville ». Selon lui, il faut favoriser le passage devant le médecin traitant. « 80 % des consultations aux urgences se font aux heures d’ouverture de nos cabinets… ».

Moins de temps d’attente, des urgences soulagées et des économies pour la Sécu

En attendant, il existe déjà des solutions. Peu le savent mais aux urgences privées, souvent fluides, les patients ne déboursent rien. Plusieurs centres de santé sont aussi dotés de « services de consultations sans rendez-vous », des urgences qui ne disent pas leur nom. Sans oublier les 100 maisons médicales de garde, réparties sur tout le territoire, qui assurent la permanence des soins. Enfin, il ne faut pas négliger les plateformes de prise de rendez-vous en ligne qui permettent de dénicher des rendez-vous au dernier moment chez un médecin.

Enfin, de plus en plus de start-up proposent des téléconsultations en ligne. Selon leur nouvelle fédération, Les entreprises de télémédecine, elles sont déjà une quarantaine. Mais attention : l’Assurance maladie ne prend en charge que si le parcours de soins est respecté. Nombre de plateformes ont donc passé des accords avec des complémentaires santé pour qu’elles « offrent » ce service. C’est le cas, de Qare ou de Mesdocteurs.com par exemple. « 20 millions de personnes sont éligibles à notre téléconsultation 24h/7j, sans frais. La mise en relation avec un médecin se fait en une minute, assure Marie-Laure Saillard, directrice générale de Mesdocteurs.com

Favoriser ces solutions permet de faire coup triple : moins de temps d’attente, des urgences hospitalières soulagées et de très substantielles économies pour l’assurance maladie. Une autre urgence.

Source LE PARISIEN.

Cliniques, centres de santé, téléconsultations… ces alternatives aux urgences saturées…

Trop de patients se pressent quasiment par réflexe à l’hôpital public.

Pourtant, il existe d’autres solutions rapides et efficaces.

22 millions de consultations chaque année et des urgences qui explosent. Comment l’éviter ? Et surtout comment être pris en charge sans subir l’engorgement ? Ce vendredi, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé une enveloppe de 70 M€ pour financer, dès le 1er juillet, une prime de 100 € nets par mois aux personnels des urgences (hors médecins), 15 M€ servant à l’embauche dans les services en surtension. Pas de quoi renverser la vapeur, à peine de quoi calmer la crise sociale qui gronde.

Car plusieurs difficultés font obstacle à une fluidification des urgences. D’abord, à raison de 250 € payés par l’Assurance maladie par consultation, les directions des hôpitaux n’ont pas intérêt à pousser vers la sortie les patients qui peuvent attendre. Ensuite, le 15, numéro unique d’appel, a souvent pour réflexe d’envoyer les patients à l’hôpital. Enfin, « Bien que l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, l’ait recommandé en 2018, rappelle le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG-France, le gouvernement ne se décide pas à créer le 116-117, numéro unique pour les consultations non programmées en ville ». Selon lui, il faut favoriser le passage devant le médecin traitant. « 80 % des consultations aux urgences se font aux heures d’ouverture de nos cabinets… ».

Moins de temps d’attente, des urgences soulagées et des économies pour la Sécu

En attendant, il existe déjà des solutions. Peu le savent mais aux urgences privées, souvent fluides, les patients ne déboursent rien. Plusieurs centres de santé sont aussi dotés de « services de consultations sans rendez-vous », des urgences qui ne disent pas leur nom. Sans oublier les 100 maisons médicales de garde, réparties sur tout le territoire, qui assurent la permanence des soins. Enfin, il ne faut pas négliger les plateformes de prise de rendez-vous en ligne qui permettent de dénicher des rendez-vous au dernier moment chez un médecin.

Enfin, de plus en plus de start-up proposent des téléconsultations en ligne. Selon leur nouvelle fédération, Les entreprises de télémédecine, elles sont déjà une quarantaine. Mais attention : l’Assurance maladie ne prend en charge que si le parcours de soins est respecté. Nombre de plateformes ont donc passé des accords avec des complémentaires santé pour qu’elles « offrent » ce service. C’est le cas, de Qare ou de Mesdocteurs.com par exemple. « 20 millions de personnes sont éligibles à notre téléconsultation 24h/7j, sans frais. La mise en relation avec un médecin se fait en une minute, assure Marie-Laure Faillard, directrice générale de Mesdocteurs.com

Favoriser ces solutions permet de faire coup triple : moins de temps d’attente, des urgences hospitalières soulagées et de très substantielles économies pour l’assurance maladie. Une autre urgence.

Source LE PARISIEN.

Santé mentale: une urgence qui nous concerne tous !…

Selon Didier Meillerand, fondateur de l’association Psychodon, les hôpitaux psychiatriques manquent de ressources pour soigner les 12 millions de Français touchés par un trouble psychiatrique.

Santé mentale: une urgence qui nous concerne tous !

Peur, tabou, repli, déni… Voilà le champ lexical actuel sur la maladie psychique. Et tant que nous en resterons là, il incarnera une réalité biaisée, stigmatisante, blessante. La maladie psychique représente un défi majeur pour notre société. Les chiffres sont là, suffisamment alarmants pour qu’on ne détourne plus les yeux: selon l’OMS, les troubles de la santé mentale (dépression, bipolarité, anxiété, addictions, schizophrénie…) touchent une personne sur cinq dans le monde, et la dépression sera la deuxième cause de maladie et d’arrêts de travail en 2020.

Dans l’Hexagone, 12 millions de Français sont aujourd’hui touchés par un trouble psychique. On estime également que 1 personne sur 5 sera atteinte un jour d’une maladie psychique en France. Le «traitement» de la maladie mentale pèse par ailleurs très lourd, 113 milliards d’euros par an. Il s’agit du premier poste de dépenses sociales de notre pays.

Avec de tels indicateurs, et même si nos pouvoirs publics semblent vouloir davantage prendre le sujet à bras-le-corps, comment se fait-il qu’il n’y ait pas de réelle prise de conscience collective? Car qui ne connaît pas quelqu’un ayant souffert d’un burn-out, vivant une dépression, touché par des troubles bipolaires ou troubles schizophréniques? Aujourd’hui, de près ou de loin, tout le monde est concerné! Il faut donc cesser d’avoir peur, dépasser les idées reçues et stéréotypes pour enfin changer le regard sur la santé psychique.

Le « traitement » de la maladie mentale pèse par ailleurs très lourd, 113 milliards d’euros par an. Il s’agit du premier poste de dépenses sociales de notre pays.

Familles épuisées

NON, la personne touchée par la maladie psychique n’est pas «mauvaise par nature» comme on l’entend couramment. NON, elle n’est pas non plus un malade mental qui met le feu. NON, la dépression n’est pas la faiblesse de quelqu’un qui «ferait bien de se secouer un peu». NON, les troubles psychiques ne sont pas une fatalité! Il s’agit de maladies que l’on peut prévenir, soigner et accompagner pour permettre à ceux qui sont touchés de mieux vivre et de réussir une intégration sociale et professionnelle.

Les familles l’expriment régulièrement: elles sont épuisées et ne peuvent plus pallier le manque de ressources des hôpitaux psychiatriques. Les personnels soignants sont à bout de souffle et sursollicités vu l’ampleur des troubles psychiques dans notre société. La dérive ambulatoire n’est pas une solution: les personnes malades rentrent chez eux avec des médicaments, et ensuite? Comment font les proches ?

Des moyens pour la recherche

À ce tableau dramatique s’ajoute le manque criant de moyens alloués à la recherche sur ces pathologies psychiques: seulement 3 % du budget national de la recherche leur est dédié. Avec les enjeux que l’on sait désormais, c’est à peine croyable. Certains de nos voisins européens, comme la Finlande, nous donnent une leçon de réalisme, en y consacrant 10 % de leur budget.

En plus des moyens supplémentaires qu’il est plus que jamais nécessaire de consacrer à la recherche pour améliorer la compréhension et le traitement de ces pathologies complexes, l’accompagnement des malades et des aidants familiaux, des soignants, partout en France, mais aussi la prévention, doivent aussi être une priorité.

Sensibiliser le plus grand nombre, les rassembler autour de cette cause des maladies psychiques, collecter des dons: c’est tout l’enjeu du Psychodon (psychodon.org), événement qui se tiendra le 12 juin à l’Olympia en présence d’artistes comme Yannick Noah, parrain de cette édition, Gringe, Chimène Badi, Oldelaf, Les Fatals Picards, Didier Gustin… La soirée accueillera également des entreprises et les acteurs de terrain: Fondation de France, Fondation FondaMental, Fondation Pierre Deniker, Fondation Falret, Unafam, les entreprises Sisley et Vivendi… qui agissent au quotidien, que ce soit sur le terrain de la recherche, du soin ou de l’accompagnement.

Nous devons suivre la voie montrée par le Téléthon ou le Sidaction, deux initiatives formidables qui chaque année redonnent de l’espoir et de la dignité à des millions de personnes et leur famille. Avec pour seul mot d’ordre désormais: STOP au tabou sur la maladie psychique et place à la mobilisation citoyenne pour vivre AVEC la maladie psychique de nos proches, de nos amis !

Source LE FIGARO.

Des urgences à l’hospitalisation, une attente à risque…!

Passer la nuit sur un brancard en attendant qu’une place se libère dans un service d’aval est un risque supplémentaire de décès.

Des urgences à l’hospitalisation, une attente à risque

Des malades qui attendent plusieurs heures, voire la nuit entière sur des brancards, des médecins débordés passant des dizaines de coups de fil à la recherche d’un lit pour les accueillir… De nombreux services d’urgences vivent quotidiennement cette saturation. Pour dénoncer cet engorgement chronique, un syndicat d’urgentistes (Samu-Urgences de France) a même créé le «no-bed challenge»: tous les matins, une centaine de services d’urgences recensent le nombre de personnes ayant passé la nuit sur un brancard, faute de lit d’hospitalisation. Le vendredi 10 mai 2019, elles étaient 61…

Cette attente n’est pas seulement désagréable: elle augmenterait le risque de mourir, comme le révèle une étude française menée au service des urgences du centre hospitalier de Nîmes. Les chercheurs ont travaillé sur l’ensemble des patients admis en 2017, soit plus de 60.000 personnes. Parmi elles, 15.000 ont dû être hospitalisées pour raison médicale. 36 % l’ont été sans attente et 64 % après attente. Après pondération, le taux de mortalité à l’hôpital était de 7,8  % chez ceux qui avaient attendu, contre 6,3 % chez des patients comparables hospitalisés rapidement. «Autrement dit, cela représente un décès tous les 60 patients à cause de cette attente», explique le Dr Pierre-Geraud Claret, l’un des auteurs de l’étude publiée en avril dans les Annales françaises de médecine d’urgence.

Prêtons-nous à un petit calcul morbide. Puisque le «no-bed challenge» a comptabilisé en un an 50.000 personnes ayant passé la nuit sur un brancard, le nombre de décès a pu être de 3900 alors qu’il aurait été 3150 sans attente. Soit 750 décès liés à cette attente! Pour quelles raisons? Les explications sont multiples.

«Les patients vont bénéficier plus tardivement de la prise en charge spécialisée nécessaire à leur pathologie initiale. Par ailleurs, si vous ne trouvez pas de lit pour hospitaliser un patient, c’est que le service dans lequel il devrait aller est lui-même saturé. Il risque donc d’atterrir dans un service qui n’a rien à voir avec sa pathologie. La prise en charge peut alors ne pas être optimale dans les premiers jours», explique le Pr Pierre-Yves Gueugniaud, chef de service des urgences de l’hôpital Édouard-Herriot à Lyon.

Les personnes âgées, premières victimes

Des retards de prises en charge qui vont se révéler particulièrement délétères pour les plus vulnérables. C’est-à-dire les personnes âgées. Car ce sont aussi celles qui vont le plus souvent nécessiter une admission: alors que 20 % de l’ensemble des passages aux urgences débouchent sur une hospitalisation, ce taux grimpe à 56 % chez les plus de 75 ans. «Or ce sont aussi celles qui attendent le plus», souligne le Dr Pierre-Geraud Claret. Leur prise en charge est en effet au moins deux fois plus longue, comme le rappelait la Cour des comptes en février dernier.

Pourquoi? Parce qu’elles nécessitent plus d’examens complémentaires, mais aussi parce que les délais pour leur obtenir si besoin un lit d’aval sont plus importants. Des lits d’autant plus difficiles à trouver que les patients sont, en raison de leur grand âge, très souvent polypathologiques. «Nous nous heurtons à un hôpital découpé en bastions hyperspécialisés. Résultat: la plupart du temps, on considère que la place des personnes de plus de 75 ans est en gériatrie», constate le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France.

De plus, comme le soulignent les urgentistes interrogés par Le Figaro, un certain nombre des personnes âgées atterrit aux urgences alors qu’elles n’ont rien à y faire. «La majorité des patients qui viennent des Ephad ne devraient pas passer par les urgences. Mais ces établissements souffrent aussi d’une sous-médicalisation», affirme François Braun.

Même lorsque l’hospitalisation est indispensable, mieux vaudrait donc être accueilli dans un service en évitant les urgences. «Malheureusement, l’hôpital moderne n’est plus dimensionné pour les soins non programmés», constate le Pr Patrick Goldstein, chef du service des urgences du CHRU de Lille. Pourtant, certains hôpitaux se sont organisés pour mieux accueillir les personnes âgées. Le CHU de Nancy, par exemple, a ouvert en 2014 une quinzaine de lits pour hospitaliser directement les plus de 75 ans à la demande du médecin traitant.

Lorsque le passage aux urgences est inévitable, pour trouver plus facilement des lits d’aval il suffirait, selon les urgentistes, de revoir l’organisation des services. «Il s’agirait de créer des services de médecine polyvalents qui accueilleraient les patients des urgences», explique le Pr Goldstein. Décloisonner l’hôpital, en quelque sorte.

Source LE FIGARO.