Les femmes handicapées ont des grossesses plus compliquées (et ce n’est pas normal)…

Alors que très peu d’études ont été publiées sur les grossesses des femmes handicapées, une nouvelle recherche démontre que les risques de complications sont plus importants au sein de cette population. 

Les femmes handicapées ont des grossesses plus compliquées (et ce n'est pas normal)

 

L’ESSENTIEL
  • 9 % de la population française est considérée comme handicapée (hors enfants de 15 ans ou moins).
  • Au 31 décembre 2018, environ 165 000 personnes étaient accueillies dans des structures pour enfants handicapés et 346 000 dans des structures pour adultes handicapés.

Selon une nouvelle étude, les femmes handicapées ont plus de risques que les autres d’avoir des complications pendant ou après leur grossesse.

« Les femmes handicapées ont longtemps été ignorées »

Plus de 12% des femmes en âge de procréer présentent un handicap physique, sensoriel ou intellectuel, et les données de l’enquête américaine Medical Expenditure Panel Survey montrent que les femmes handicapées ont des taux de grossesse similaires à ceux des femmes valides. Pourtant, « les femmes handicapées ont longtemps été ignorées par la recherche obstétrique et la pratique clinique. Leur invisibilité dans ce domaine découle d’abord des pratiques eugéniques imposées aux personnes handicapées tout au long du 20e siècle, mais aussi des préjugés qui persistent aujourd’hui concernant la sexualité, la grossesse et les capacités éducatives des personnes handicapées, et ce malgré la Convention des Nations Unies qui protège leurs droits reproductifs », déplorent les scientifiques dans un éditorial.

Pour pallier ce manque de données, les chercheurs ont étudié le parcours obstétrique de 223 385 Américaines, dont 2 074 (0,9%) femmes handicapées. Parmi les femmes souffrant d’un handicap, 1733 (83,5 %) étaient diminuées physiquement, 91 (4,4%) intellectuellement et 250 (12,1 %) souffraient de problèmes sensoriels.

Diabète gestationnel, prééclampsie, hémorragie….

Après analyse, comparativement aux femmes valides, les femmes handicapées présentaient un risque plus élevé de diabète gestationnel, de placenta praevia, de rupture prématurée des membranes, de fièvre post-partum, de décès maternel, de prééclampsie/éclampsie sévère et d’hémorragie, le péril le plus élevé étant observé pour les thromboembolies, les problèmes cardiovasculaires et les infections. Les femmes souffrant d’un handicap, quel qu’il soit, présentaient également une probabilité plus élevée d’interventions chirurgicales pendant leur grossesse, comme les césariennes.

« Ces données montrent qu’il est nécessaire de disposer d’informations sur les grossesses des femmes handicapées afin d’éclairer la pratique clinique, d’autant plus qu’elles sont confrontées à d’importants problèmes sociaux et sanitaires avant la conception de leur (s) enfant (s) (taux élevés de pauvreté, de maladies chroniques, de dépression, d’anxiété, ect… », concluent les chercheurs.

Source POURQUOI DOCTEUR.

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