Le rejet d’un texte sur les élèves handicapés à l’Assemblée est-il une « infamie » ? Explication sur le contexte de la colère de François Ruffin…

Jeudi, le député de La France insoumise a eu des mots durs à l’égard des députés LREM, après le rejet d’une proposition de loi en faveur de l’accompagnement des enfants en situation de handicap.

Le député de La France insoumise, François Ruffin, à l\'Assemblée nationale à Paris, le 2 octobre 2018.

« Vous n’avez pas honte ? Honte de votre paresse ? Honte de votre sectarisme ? » Debout dans l’hémicycle, face au micro, François Ruffin s’adresse directement aux députés de la majorité. Son intervention dure un peu plus de deux minutes. Le temps pour le député de La France insoumise de dire ce qu’il pense du rejet, jeudi 11 octobre, d’une proposition de loi relative à l’inclusion des élèves en situation de handicap, portée par un député Les Républicains. « J’espère que le pays ne vous le pardonnera pas », a lancé l’élu de la Somme aux parlementaires LREM. Vendredi, l’élu a d’ailleurs publié la liste des parlementaires qui se sont opposés à cette mesure. Pourquoi s’est-il ainsi énervé ? La réponse de la majorité est-elle convaincante ? Explications.

C’était quoi, cette proposition de loi ?

Portée par le député LR Aurélien Pradié, la proposition de loi avait pour but de favoriser l’inclusion des enfants et des adolescents en situation de handicap au sein de l’école. Elle prévoyait notamment la création d’un statut unique pour l’ensemble des auxiliaires de vie scolaire (AVS) ou les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). « Il ne s’agit pas de créer un énième statut, mais bien de remplacer tous les autres afin de redonner de la clarté et d’effacer les contraintes néfastes que porte le système actuel, peut-on lire dans le texteIls seront dorénavant tous soumis au droit commun applicable aux contractuels de la fonction publique. »

La proposition de loi prévoit également une revalorisation salariale. « A ce titre, il est fondamental qu’ils ne fassent pas l’objet d’une simple reconnaissance juridique, mais aussi d’une rémunération à la pleine hauteur de leur mission », lit-on plus loin. Pour l’élu du Lot, il y a urgence. « Il y a des académies où c’est le désastre », expliquait-il dans les colonnes de La Dépêche du Midi. En une décennie, le nombre d’élèves en situation de handicap a triplé, passant de 100 000 [en 2004] à 320 000 en 2014″. Il est aujourd’hui de 340 000.

Personne ne peut décemment regarder dans les yeux ces familles, ces enfants, ces adolescents, ces accompagnants et leur dire que l’urgence est ailleurs.Aurélien Pradié, député LRà l’Assemblée nationale

La proposition de loi d’Aurélien Pradié n’ira pas plus loin. Déposée par le député LREM Gilles Le Gendre, la motion de rejet préalable a été adoptée par 70 voix contre 54. Dans le détail, 58 députés de la majorité ont voté en faveur de son rejet.

Comment a réagi l’opposition ?

Pour les députés LR, ce rejet du texte avant même l’examen de ses articles est « une trahison ». Des élus d’autres groupes se sont aussi dits « attristés ». Mais l’intervention la plus frappante est celle de François Ruffin. Il a expliqué aux « marcheurs » que ce vote leur collerait « à la peau comme une infamie », il leur reproche aussi d’avoir voté « contre, contre, contre, comme des Playmobil ».

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Source France Info.

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