Le Parlement adopte définitivement le projet de loi étendant le passe sanitaire…

Les députés ont mis fin au marathon parlementaire entamé mardi par un large vote, avec 156 voix pour, 60 contre, et 14 abstentions.

Le Parlement adopte définitivement le projet de loi étendant le passe sanitaire...

 

Paris, Tokyo, Tahiti et partout la même angoisse : la nouvelle flambée de l’épidémie. Jusqu’à l’obsession. Avant de descendre sur le tarmac pour une cérémonie officielle un peu allégée à cause, justement, des mesures sanitaires, Emmanuel Macron, qui s’est vu remettre un collier de fleurs blanches, avait fait un test PCR et un test antigénique.

À peine arrivé, il a fustigé «l’irresponsabilité et l’égoïsme des non-vaccinés» et exhorté les Polynésiens, comme l’ensemble des Français, «à se faire vacciner ». Il a aussi immédiatement lancé une charge contre antivax et anti-passe sanitaire. «Je veux lancer un message très fort pour appeler chacune et chacun à se faire vacciner, parce qu’on le voit sous toutes les latitudes: quand on est vacciné, on est protégé et on ne diffuse quasiment plus, en tout cas beaucoup moins, le virus», a encore insisté le président devant les soignants du centre hospitalier de la Polynésie française. Et s’est félicité que la France se prépare à passer dans la soirée «le cap des 40 millions de primo-vaccinés». Bien sûr, il est aussi revenu, sur la nouvelle journée de mobilisation des opposants au passe sanitaire et à la vaccination qui a rassemblé, samedi, plus de 160.000 personnes. «Chacune et chacun est libre de s’exprimer dans le calme, dans le respect de l’autre», a-t-il souligné. Mais «la liberté où je ne dois rien à personne n’existe pas» et celle-ci «repose sur un sens du devoir réciproque».

Bras de fer

Enfin, Emmanuel Macron a demandé que le débat parlementaire «se fasse dans l’apaisement et l’efficacité». Las, à 16.000 kilomètres de là, ce n’était pas vraiment le cas. Dans un Sénat certes studieux, les échanges se faisaient dans la douleur au sein de la commission mixte paritaire composée de 7 sénateurs et de 7 députés. Âprement discutés, les points de crispation ont été plus nombreux que prévu et la fumée blanche s’est fait attendre plus de trois longues heures autour de quatre questions. Le passe sanitaire en terrasses d’abord. Les sages de la Chambre haute n’en voulaient pas. Ils ont perdu. La mesure est maintenue. Second blocage : l’échéance de l’État d’urgence sanitaire voulu au 31 octobre par le Sénat et au 31 décembre pour la majorité. Résultat du duel : ce sera le 15 novembre. Même pas de deux sur le passe sanitaire des mineurs (de 12 à 17 ans) qui interviendra au 30 septembre.

En revanche, obligation vaccinale aussi pour les soignants. Quant aux établissements recevant du public qui n’appliqueraient pas les mesures, ils subiront des mises en demeure puis des fermetures administratives définitives. Un amendement gouvernemental de dernière minute a habilité de manière très encadrée les préfets à imposer le passe pour certains centres commerciaux, une mesure dont ne voulaient pas les sénateurs et qui avait disparu en commission mixte. Une chose est sûre en revanche, les employés des bars et restaurants non vaccinés ne pourront être licenciés. Enfin, les sanctions administratives seront privilégiées aux sanctions judiciaires. Dans la nuit, le texte a été définitivement adopté par l’Assemblée et par le Sénat. L’exécutif était soulagé ce dimanche mais une fois encore, le Sénat sort renforcé de ce bras de fer.

Dans la foulée, le gouvernement saisira ce lundi le Conseil constitutionnel, dernier juge de paix avant la promulgation de la loi d’ici 7 à 8 jours qui sera suivie de la mise en œuvre des mesures. Le scénario d’une commission paritaire conclusive était privilégié par l’exécutif, car un désaccord aurait fait dérailler un calendrier parlementaire très contraint. Depuis le début, tout fut plus compliqué que prévu. Comme ils furent longs ces treize jours, entre l’allocution du président, le lundi 12 juillet à 20 heures, pour annoncer de nouvelles mesures censées juguler la reprise de l’épidémie de Covid-19, et la décision de dimanche soir : une opposition revigorée et combative, une majorité déchirée et, surtout, deux samedis de manifestations qui, pour l’exécutif, ne sont pas sans rappeler les pires journées de rassemblement des « gilets jaunes ».

Manifestement, le président avait un peu vite misé sur un rapide consensus qui n’est pas venu. Selon un sondage Ifop pour le JDD, 35% des Français affirment «soutenir» ou éprouver de la sympathie pour le mouvement. Au contraire, 49% des Français s’y disent opposés, 16% y sont indifférents. Autant dire que le dossier est loin d’être clos.

Source LE FIGARO.

 

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