Écoles. Une classe de maternelle pour enfants autistes à Saint-Malo…

Elles ne sont que trois dans le département. À Saint-Malo, la maternelle Bel-Air dispose désormais d’une classe pour les enfants présentant des troubles du spectre autistique.

Une classe pour enfants autistes, à l’école maternelle Bel-Air, présentée par Bérengère Chevalier, l’institutrice spécialisée.

Une troisième classe a été inaugurée, mardi 3 décembre, à l’école maternelle publique Bel-Air, à Saint-Malo. Pas tout à fait comme les autres, elle accueille des enfants autistes. C’est la troisième maternelle du genre à ouvrir en Ille-et-Vilaine, après celles de Bourgchevreuil à Cesson-Sévigné, en 2014, et Jean-Rostand à Rennes, en 2016. Une quatrième pourrait suivre à Redon. « Des classes initiées par le Plan autisme 2013-2017, dont il nous faut mailler le territoire », explique Christian Willhelm, inspecteur académique.

« Résultats prometteurs »

Depuis le 18 novembre, deux enfants de 3 et 4 ans y prennent leurs marques. À terme, ils seront sept. Un tout petit effectif, adapté à ces enfants dont l’autisme, plus ou moins sévère, s’accompagne « de troubles du comportement, sensoriels comme une hypersensibilité, au bruit, à la lumière, au toucher ». Des enfants qui peuvent avoir du mal à se repérer dans le temps ou dans l’espace, communiquent difficilement voire ne parlent pas, éprouvent des difficultés à traiter l’information.

« Après trois semaines de fonctionnement, on peut dire que les résultats sont très prometteurs », sourit Bérengère Chevalier, l’institutrice. Spécialisée, elle a déjà enseigné auprès d’enfants autistes dans une classe élémentaire Ulis, à Rennes, « Une structure qui dépend de l’Éducation nationale. » Les UEMA, elles, sont rattachées à un Institut médico-éducatif (IME), ici les Hautes-Roches, géré par l’association Pep Brétill’Armor.

« Ne pas perdre le fil »

Dans la classe, « assez blanche pour limiter la stimulation visuelle », tout est adapté à la pédagogie comportementale : repères visuels, spatio-temporels, pictogrammes, timers « pour comprendre le temps qui passe. On a aussi ces petites planches qui séquencent chaque apprentissage, comme se laver les mains ».

Chaque enfant peut visualiser et suivre son emploi du temps personnalisé, la grande table où se partage le goûter est systématiquement recouverte d’une nappe, « encore un signe qui va les aider à se repérer ».

Une autre classe a été aménagée en divers espaces et bureaux et lorsqu’il se déplace d’un lieu à un autre, l’enfant peut emmener sa petite figurine, « qui l’aidera à ne pas perdre le fil, entre deux activités ».

Le but de ces classes intégrées dans l’école ? « Favoriser l’inclusion de ces enfants, la plus rapide possible, dans des classes ordinaires. Une ambition politique mais aussi un souhait des associations de parents », explique Marie-Claire Gautier, directrice de l’IME.

Un projet monté en huit mois

Monté en huit mois, « un record », l’UEMA malouin a mobilisé plusieurs partenaires. La Ville de Saint-Malo, qui a mis deux classes à disposition et financé leur aménagement, l’Agence régionale de santé, qui débloque une enveloppe de 280 000 € pour financer les mi-temps de psychologue, éducateur spécialisé, orthophoniste, psychomotricien et l’infirmière. L’Éducation nationale prend en charge les postes d’instituteur et d’AESH (Accompagnant d’élèves en situation de handicap).

Quant à l’orientation, elle est validée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), après diagnostic soit par l’équipe de pédopsychiatrie de l’hôpital, soit par le service diagnostic du centre d’action médico-sociale précoce, « où l’enfant, dès 18 mois, peut être orienté le plus souvent par le médecin ou pédiatre, parfois par les parents eux-mêmes ». Accompagnés dès l’âge de 3 ans, ces enfants « multiplient les chances d’évolution favorable. À cet âge, les neurones miroirs fonctionnent parfaitement et la plasticité cérébrale offre de meilleures perspectives ».

En Bretagne, 1 600 enfants de 3 à 16 ans souffrent de troubles autistiques, dont 600 en Ille-et-Vilaine, scolarisés de 3 à 16 ans et à 82 % dans des classes ordinaires. Les autres le sont en IME, classes Ulis ou UEMA.

Source OUEST FRANCE.

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