Deux mères d’enfant autiste de Compiègne et Noyon se mobilisent pour faire ouvrir des classes spécialisées…

Dans l’Oise, deux mamans ont créé un collectif de parents pour faire ouvrir des classes d’Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) à Noyon et Compiègne.

C’est via les réseaux sociaux qu’elles ont pu rassembler autour de cette initiative une trentaine d’autres parents.

Céline et Laëticia ont décidé de se battre pour faire scolariser leur enfant autiste, Corentin et Nolas, dans des classes spécialisées. / © Céline Pournin Fontaine/Laëticia Gallet

« Je n’allais pas punir mon fils parce que le système n’est pas adapté »

« On en a marre de batailler pour scolariser nos enfants dans des écoles classiques. On veut des classes adaptées avec du personnel formé« . Dans la voix de Céline Fontaine Pournin pointe le ton énergique des personnes déterminées. Et elle l’est, cette maman de Compiègne dont le petit dernier, Corentin, 4 ans, a été diagnostiqué autiste.

Son cheval de bataille ? Faire ouvrir des classes d’Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) dans le secteur de Compiègne et de Noyon. Elle a trouvé comme compagnon de route une autre maman d’un enfant autiste : Laëticia Gallet habite Noyon et son fils, Nolan, 5 ans, est également autiste.

Leurs enfants sont scolarisés en maternelle dans des écoles classiques mais sans Assistant de Vie Scolaire. « L’année dernière, j’ai failli déscolariser Corentin, raconte Céline. Il n’avait pas d’AVS et les enseignants ne savaient pas comment faire avec lui. Et finalement, je me suis dit que non, je n’allais pas punir mon fils parce que le système n’est pas adapté. » 

Laëticia Gallet connaît le même parcours du combattant pour faire scolariser Nolan à Noyon. « Beaucoup d’enfants autistes finissent dans des IME alors qu’ils sont parfaitement capables de suivre une scolarité classique. Il faut leur laisser leur chance. Ce sont des enfants extraordinaires », s’emporte Céline.

Une page Facebook pour fédérer les parents

Devant les lacunes de l’Éducation nationale et son inertie en matière de prise en charge des enfants handicapés, Céline et Laëticia ont décidé de prendre les choses en main : elles ont lancé un appel sur leur page Facebook pour trouver des parents d’enfants autistes qui voudraient les faire scolariser en Ulis.
À Compiègne, il y a 4 classes Ulis et une seule à Noyon mais pas assez pour le nombre d’enfants qui ont besoin d’être suivis dans un dispositif Ulis. Et les plus proches sont à plusieurs dizaines de kilomètres à Senlis, Pont-Sainte-Maxence et Crépy-en-Valois. Au total, l’Oise compte 69 classes Ulis. Elles accueillent près de 800 enfants dans le premier degré soit une moyenne de 11 enfants par classe. Ces classes prennent en charge des petits effectifs des enfants en situation en handicap avec du personnel spécialement formé.

En quelques jours à peine, elles ont été contactées par des dizaines de parents. « Aujourd’hui, on a une liste d’au moins 35 élèves possibles », se réjouit Céline.

Sur leur chemin, Céline et Laëticia ont rencontré David Teixeira, le président de l’association Eclosion Bleue à Compiègne. Son fils, autiste, est scolarisé en Ulis. Il n’a pu qu’abonder dans le sens des deux mamans. David Texeira a ainsi contacté Philippe Marini. Le maire de Compiègne soutient l’initiative de Céline et Laëticia.

Elles aimeraient qu’au moins une classe Ulis soit ouverte à la prochaine rentrée soit à Compiègne soit à Noyon. Une décision qui incombe au Rectorat et à la Maison départementale des personnes handicapées de l’Oise.

Source FR3.

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