Lancée en janvier 2021, Vocaléo est une application mobile qui permet d’associer un enregistrement vocal personnalisé à un lieu ou un objet grâce à des balises.
Pour écouter son enregistrement, il suffit d’approcher son téléphone d’une balise, la détection est instantanée.
Une idée en phase avec son temps, simple et qui surfe sur la miniaturisation des composants : associer un objet à un son, en lui collant une puce électronique. « Par exemple, les utilisateurs de Vocaléo étiquettent vocalement les médicaments avec leur prescription médicale, les aliments avec leur date de péremption ou encore les appareils électroménagers avec leur mode d’emploi. » expliquent Marion Dufrenne et Marion Thièrion, les deux fondatrices lyonnaises de cette jeune entreprise, à la suite de leurs études à l’INSEEC en 2018. « On a fait cinq années ensemble dans le marketing digital » confirment-elles.
Cette histoire, c’est d’abord celle de Léo, le père de Marion Dufrenne, atteint de la maladie de Stargardt, maladie génétique qui provoque une altération progressive de la rétine. « De fait, j’ai été sensibilisée très jeune au handicap visuel et à toutes les choses auxquelles il faut faire attention au quotidien pour s’assurer du confort de vie des gens concernés par ce handicap » explique Marion.
Le jour où est venue l’opportunité de créer un projet, lors de leur dernière année d’étude, elles ont été naturellement inspirées par ce vécu. Elles se sont donc mis en tête d’améliorer les dispositifs déjà existants.
Une manipulation facile en 3 étapes
Dans la vie de tous les jours, un aveugle utilise un lecteur d’écran qui lit vocalement tout ce qui se trouve sur son écran. Il s’agit d’une fonctionnalité native sur les téléphones. L’application Vocaléo est donc conçue pour une navigation optimale avec ces lecteurs d’écran.
L’usager déficient visuel (ou un aidant) crée sur l’application Vocaléo des enregistrements vocaux qu’il associe aux balises Vocaléo. « Ces balises sont en fait des petites gommettes autocollantes » précise Marion Thièrion. Il positionne ensuite les balises sur un objet ou un dispositif physique grâce à un adhésif. Pour écouter l’enregistrement vocal, l’usager approche son téléphone à proximité de la balise. Il est automatiquement diffusé sur son téléphone.
Une petite entreprise qui progresse
Les deux fondatrices assument de travailler en équipe à égalité. Elles ont prospecté ensemble pour choisir le meilleur système « sans contact » à utiliser pour leurs fameuses balises. « Il existe de nombreuses technologies, comme le bluetooth, les puces RFID, les QR codes ou les code-barres. On a retenu la technique la plus simple pour l’utilisateur, soit les puces NFC (Near Field Communication, soit communication à champs rapproché) dont l’épaisseur était plus appropriée à la manipulation » commente Marion Thièrion.
Ces balises sont réutilisables, il suffit de créer un nouvel enregistrement vocal sur une puce et il remplace automatiquement l’ancien. La capacité maximum d’un enregistrement est de 10 min.
Si l’idée est née en 2018, le projet a dû attendre deux ans pour voir vraiment le jour. L’application, disponible sous Android et Apple, a été créée en janvier 2021. Les puces électroniques sont fabriquées en Europe. La vente a déjà convaincu près de 350 utilisateurs de l’application. « Notre objectif serait d’atteindre 1000 utilisateurs la première année » commentent-elles.
Particuliers, entreprise: des utilisations déclinables propres à chacun
Dans la sphère privée, les utilisateurs peuvent utiliser Vocaléo pour étiqueter vocalement les médicaments avec des informations essentielles comme le nom, la posologie, ou les contre-indications. Mais aussi les modes d’emploi d’appareils électroménagers avec des conseils d’utilisation, ou encore les aliments avec le nom, la date de péremption et des indications de préparation.
Dans la sphère publique, les entreprises peuvent potentiellement améliorer leur dispositif de communication et rendre accessibles leurs produits et services en étiquetant vocalement les produits et services qu’elles proposent avec le nom du produit et les conseils d’utilisation.
Autre exemple : les bâtiments recevant du public peuvent ainsi indiquer la fonction, les horaires d’ouvertures et les informations d’accessibilité du bâtiment. « Imaginez un vigneron, qui pourrait apposer une puce sur ses bouteilles, et y associer les informations concernant le vin, son prix, les conseils du vigneron, ou de dégustation« , imagine Marion Dufrenne.
A leur grande surprise, une entreprise de botanique « les compagnons du Bonsaï« , basée dans le nord de la France, a déjà eu l’idée d’utiliser ces balises de manière originale. « Ils récupèrent des arbres malades pour les remettre en forme. Ensuite ils les revendent en pépinière. Désormais, ils ajoutent à chaque petit arbre une balise qui permet d’écouter l’histoire de la plante, les conseils d’entretien, etc... »
L’imagination peut faire le reste.
Source FR3.