Blois : une famille tire la sonnette d’alarme sur la situation des jeunes handicapés…

Rosalie est une jeune fille handicapée physique. Elle a 15 ans et habite le Loir-et-Cher.

Dans son département, il n’existe pas de structure pour l’accueillir, elle se rend toutes les semaines à côté de Limoges, à trois heures de route de son domicile pour y être scolarisée.

Blois : une famille tire la sonnette d'alarme sur la situation des jeunes handicapés

Rosalie est une jeune fille qui a aujourd’hui 15 ans. Elle est née à Orléans en novembre 2002, avec trois mois d’avance. Elle pèse alors 1 kg 100. Grande prématurée, elle va rester trois mois en couveuse. Ses parents, Claude et Martine la ramène à leur domicile de St-Viâtre en Loir-et-Cher. Ses poumons étant immatures, Rosalie est reliée à l’oxygène. Quelques mois plus tard, Martine, sa maman a des doutes ; elle retourne au service des prématurés à Orléans. Le couperet tombe : Rosalie est handicapée moteur. Elle ne souffre d’aucun handicap mental mais ne marchera jamais.
Elle va suivre une scolarité quasi normale en milieu ordinaire. A l’école, elle est aidée d’une AVS, une Auxiliaire de Vie Scolaire. Ensuite c’est le collège, en classe Ulis (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire). Entre les cours et les séances de kinésithérapeute, d’orthophoniste et d’ergothérapeute, la vie de Rosalie est bien remplie. Mais voilà, en fin de classe de 5ème, on fait comprendre à ses parents que l’état physique de Rosalie ne lui permet pas de poursuivre en 4ème et il leur demandé de l’inscrire dans un IEM, un Institut Educatif de Motricité.

C’est à ce moment-là que les choses se corsent : en Loir-et-Cher, il n’existe pas d’IEM pouvant accueillir Rosalie et tous les jeunes adolescents concernés. Ils sont obligés d’aller dans d’autres départements de la région s’il y a de la place ou si la structure est adaptée à leur handicap. Pour les parents de Rosalie, commence alors un long combat. Ils ne trouvent pas de place pour leur fille dans la région et sont donc obligés de l’inscrire à plus de 200 km de leur domicile. A Couzeix exactement, à côté de Limoges… Tous les lundis, un taxi l’emmène dans le Limousin. Le trajet dure trois heures. Même punition le vendredi pour le retour.

En Loir-et-Cher, le cas de Rosalie n’est pas isolé. L’établissement qui l’accueille dans le Limousin prend en charge pas moins de 12 adolescents loir-et-chériens.

Rosalie se plait dans son établissement d’accueil. Elle peut rester dans cette structure jusqu’à l’âge de 20 ans. Mais ensuite ? que se passera-t-il ? Ses parents sont inquiets pour l’avenir de leur fille mais aussi pour tous les autres jeunes dans son cas. Ils essaient d’alerter les pouvoirs publics, ils ont écrit au président de la République, au président du conseil départemental du Loir-et-Cher, au médiateur de la République, et ont rencontré le député de leur circonscription. Tous disent prendre en compte leur courrier… sans donner de solution.
Le chef du cabinet du Président de la République a répondu en ces termes :

« Monsieur Emmanuel Macron a pris connaissance avec une grande attention de votre correspondance. Croyez bien qu’il entend votre inquiétude concernant l’orientation en Institut d’éducation motrice de votre fille (…). A sa demande, je n’ai pas manqué de relayer votre démarche auprès de la secrétaire d’Etat chargée de personnes handicapées afin que soient examinées les aides et les conseils susceptibles de vous être apportés. »

Le président de la République avait fait du handicap une priorité de son mandat. Edouard Philippe l’avait même rappelé lors du premier Comité interministériel du handicap, le 20 septembre 2017 : « Le président de la République a voulu que la politique du handicap constitue la priorité du quinquennat. Dont acte.

« Les pouvoirs publics ne font rien, ils se renvoient la balle, personne ne s’engage. Je suis inquiet et en colère, je souhaiterais qu’une structure soit construite en Loir-et-Cher pouvant accueillir les jeunes adultes qui, comme Rosalie, sont dépendants et ne peuvent vivre seuls. Ma fille a besoin d’aide tous les jours dans tous les gestes du quotidien : pour se lever, s’habiller, manger.
C’est à nous, personnes valides, d’interpeller les politiques, les pouvoirs publics, les médias pour faire bouger les choses. Que diraient des parents d’enfants valides si on leur annonçait qu’en septembre leurs enfants seront scolarisés à trois heures de route de chez eux… simplement parce qu’il n’y a plus de place à côté de chez eux ? Claude, le père Rosalie.  »

Source FR3.

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