Une Concarnoise handicapée en appelle à plus de bienveillance…!

Désarroi, cri d’alarme, révolte, besoin de comprendre… Plusieurs sentiments se mêlent, dans un courrier adressé au maire et au commandant du commissariat de police par une Concarnoise en situation de handicap, après une mésaventure subie quai Carnot.

Impossible pour une personne en situation de handicap de pénétrer dans sa voiture (à droite), pourtant stationnée sur une place réservée. Et ce n’est pas la première fois que Monique Lennon est victime

La lettre que Monique Lennon, une Concarnoise âgée de 53 ans, vient d’adresser à Marc Bigot, le maire, et à Patrice Foustoul, qui commande le commissariat de Concarneau, commence par une longue description des faits. Une mésaventure vécue le 16 octobre dernier, vers midi, par cette quinquagénaire au handicap lourd, reconnu depuis plus de vingt ans.

Ce jour-là, elle gare son véhicule comme il se doit sur une place réservée aux personnes en situation de handicap, quai Carnot. Mais quand elle revient, impossible pour elle de rentrer dans sa voiture : sa portière est bloquée par « un autre véhicule stationné en empiétant largement sur la bande zébrée de la place handicapée ». Et son handicap ne lui permet pas de passer par le côté passager pour retrouver son siège côté conducteur.

« C’est la troisième fois… »

« C’est la troisième fois que cette femme se trouve dans cette situation à Concarneau ces dernières années », écrit Monique Lennon, en utilisant la troisième personne, avant de révéler, plus loin, que c’est bien elle « qui a vécu cet épisode ». Mais les fois précédentes, elle avait obtenu l’aide de fonctionnaires de police, qui avait pu déplacer la voiture à sa place. Et d’autres fois encore, son époux, qui était avec elle, avait pu entrer dans la voiture et la sortir de ce mauvais pas.

« Doit-on accepter que certains aient sans cesse à se justifier pour trouver ou conserver leur place dans la société ? »

Ce 16 octobre, Monique Lennon est bien seule. Elle va donc une nouvelle fois solliciter de l’aide au commissariat. Mais là, en dépit de son insistance, « rien n’y fait. Fin de non-recevoir », écrit-elle, se disant alors « désabusée, blessée et dans l’incompréhension de ce refus ». Un refus justifié par le policier, à l’accueil, selon Monique, par le fait que « si le véhicule n’est pas en double file, il n’est pas verbalisable ». C’est finalement un autre conducteur qui sortira sa voiture de cette fâcheuse posture.

« Sans cesse se justifier »

Avec le recul, elle le reconnaît : « En l’absence de retour d’aide que je sollicitais, j’ai déposé une partie de la colère qui m’envahissait à l’agent de permanence d’accueil. Or cette personne n’a pas à porter la responsabilité des insuffisances de moyens de son service et de sa profession ». Elle n’en invite pas moins les destinataires de son courrier à agir, « chacun dans votre fonction, en éventuelle collaboration, ou auprès des autorités compétentes ». Avant de développer sur le traitement trop souvent réservé aux « personnes en situation de fragilité ». Et d’interroger : « Doit-on accepter que certains aient sans cesse à se justifier pour trouver ou conserver leur place dans la société ? ».

À noter

Interrogé à ce sujet, le commandant Foustoul indique qu’une « enquête interne est en cours pour identifier le fonctionnaire de permanence ce jour-là et entendre sa version des faits ». Et il s’engage à répondre à Monique Lennon.

Source LE TELEGRAMME.

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