Un espoir contre le COVID-19 : un candidat-médicament contre la mucoviscidose, développé à Lyon, agit aussi sur le virus…

Alaxia, une start-up lyonnaise, annonce que son candidat-médicament « ALX-009 », actuellement en expérimentation pour les malades atteints de mucoviscidose, démontre également une action in vitro contre le SARS-CoV-2.

Un article scientifique sera soumis d’ici la fin de l’année.

Le traitement serait administré par inhalation.

L’ALX-009, c’est le nom du produit développé par Alaxia, start-up lyonnaise. Il s’agit d’un antimicrobien développé, à l’origine pour les patients atteints de mucoviscidose, qui cible particulièrement les bactéries multi-résistantes aux antibiotiques.

Il est composé de deux molécules : l’hypothiocyanite et la lactoferrine, deux composés antimicrobiens qui sont naturellement générés par les poumons d’une personne saine, mais qu’un malade atteint de mucoviscidose, ne fabrique pas.

Les tests in vitro et ex vivo réalisés par Alaxia ont montré une efficacité de 100% sur plusieurs souches bactériennes résistantes, responsables de l’encombrement des bronches des malades de mucoviscidose.

Des tests préliminaires concluants sur les virus

Alaxia annonce aujourd’hui une coopération avec le laboratoire P3 du Département de Médecine Moléculaire (DMM) de l’Université de Padoue en Italie afin de tester in vitro l’effet virucide de son candidat médicament contre le SARS-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19. En 2013, la start-up avait déjà collaboré avec le laboratoire italien et avait démontré une activité virucide claire contre le virus de la grippe A/H1N1.

Selon Luca Cegolon – le médecin épidémiologiste qui a piloté les recherches sur le H1N1 et le SARS-CoV-2 -, « ce composé a un potentiel considérable. Non seulement il est très prometteur pour le traitement des patients atteints de mucoviscidose, mais il a également une activité microbicide à large spectre. En effet, comme l’OSCN (l’hypothiocyanite) est une molécule endogène qui fait partie du système immunitaire humain inné permettant de lutter contre les pathogènes, le risque d’effets secondaires chez l’homme est inévitablement faible. »

Cet été, Alaxia et le laboratoire DMM ont commencé à étudier les effets d’ALX-009 contre le SARS-CoV-2. Des tests supplémentaires in vitro vont être réalisés pour confirmer l’activité virucide de ce candidat-médicament, et un article scientifique sera soumis d’ici la fin de cette année.

L’expérimentation contre la mucoviscidose continue en parallèle

En février 2020, Alaxia a complété une étude clinique de phase 1a (sur des volontaires sains) qui a démontré la totale innocuité du produit. La start-up a commencé à recruter des patients atteints de mucoviscidose et de bronchectasie (maladie pulmonaire) sur plusieurs sites hospitaliers de l’Union Européenne pour finaliser cette étude en phase 1b (qui permet de tester la tolérance du candidat-médicament sur un petit nombre de malades).

« L’effet prometteur sur le SARS-CoV-2 suggère que l’ALX-009 pourrait être un antimicrobien avec des propriétés virucides. Grâce aux données de l’essai clinique de phase 1, nous avons pu déterminer que l’ALX-009 est un candidat-médicament antimicrobien sans danger lorsqu’il est administré par inhalation. Il pourrait être un outil essentiel pour le traitement d’un large éventail d’agents pathogènes potentiellement mortels dans la mucoviscidose », déclare Philippe Bordeau, vice-président en charge de l’innovation et du développement chez Alaxia. « Nous espérons intéresser plus de monde et trouver un ou plusieurs partenaires pour accélérer nos programmes de développement de l’ALX-009. »

Source FR3.

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