Sedan : le don d’une main en résine, sortie d’une imprimante 3D, donne le sourire à Lou-Ange…

En France, ils sont plus de 450 à appartenir à l’association  » e-Nable ».

L’Ardennais Patrick Brancos est de ceux-là.

La générosité de ce « maker » change aujourd’hui la vie d’une enfant de bientôt dix ans.

Lou-Ange peut désormais s'appuyer sur sa main.

 

Lou-Ange aura dix ans le 27 mars 2022. A quelques jours de son anniversaire, Patrick Brancos, « un Ardennais pur et dur« , comme il aime se présenter, lui a fait un superbe cadeau : une main en résine sortie de son imprimante 3D. Lou-Ange est née avec une malformation à la main droite. Elle n’avait qu’un pouce.

Sa maman, Farida Saidi, a consulté au CHU de Reims. « On nous a expliqué que pour qu’elle puisse attraper des choses avec sa main, il fallait l’opérer, lui prélever un orteil pour en faire une pince. J’ai refusé. Je ne voulais pas qu’elle ait un handicap au pied. Plus tard à Nancy, Lou-Ange a aussi refusé l’intervention« .

C’est en surfant sur internet que le frère aîné de Lou-Ange, Wilfried a découvert l’existence des « makers« , et c’est lui qui a contacté Patrick Brancos, pour sa petite sœur.

La main de résine fabriquée par Patrick Brancos.

Le plaisir de rendre service

A Brieulles-sur-Bar, où il réside, Patrick Brancos est un bricoleur généreux. Son « hobby« , c’est de réaliser des mains. Celle qu’il a offerte à Lou-Ange est la troisième qu’il a fabriquée avec son imprimante 3D. Avant cela, il avait équipé un homme de 72 ans victime d’un accident de travail, 25 ans auparavant, et un petit garçon de Namur.

« J’aime rendre service, et ça fait plaisir de les voir heureux, de leur permettre d’avoir une vie presque comme les autres« , dit-il. Comme lui, dans le département des Ardennes, deux « makers » appartiennent à l’association « e-Nable » qui compte 15.000 bénévoles dans le monde.

« Je vais pouvoir faire mes lacets, attraper des verres, faire plus de choses. C’est un beau cadeau. »

Lou-Ange.

Patrick Brancos aimerait faire connaître d’avantage ce mouvement venu des Etats-Unis. Il l’a découvert sur internet, a réalisé une main test, avant d’être accepté comme un membre de cette communauté qui intervient gratuitement auprès de personnes ayant besoin d’un équipement.

Parick Brancos a offert une main à Lou-Ange.

Près de 50 euros la main

Quand  Patrick Brancos doit réaliser une main, il commence par mettre la main à la dimension voulue, grâce à un logiciel. Un fichier mis à disposition sur le site d’ »e-Nable » permet ensuite, de couler des couches successives de filament en bobine, ou de résine, d’un dixième de millimètre, avant que la pièce ne parte à l‘impression.

« Il faut une trentaine d’heures pour terminer la main avec ses accessoires, la mousse, les scratchs, les élastiques. Il y en a pour une cinquantaine d’euros, mais ça ne coûte rien aux personnes à qui on offre la main. Le « maker » intervient avec ses propres fonds. Pour fabriquer celle de Lou-Ange, j’ai utilisé de la résine, un litre environ. L’aspect est plus lisse. L’imprimante a fait le plus gros du travail« , raconte modestement Patrick Brancos qui a ensuite passé 4 à 5 heures pour le montage.

« J’aime rendre service, et ça fait plaisir de les voir heureux, de leur permettre d’avoir une vie presque comme les autres. »

Patrick Brancos, « maker ».

« En bougeant le poignet, on tire sur les câbles reliés aux doigts et ça les fait tourner, comme des tendons. On ne peut pas dire que ces mains artificielles  sont des prothèses médicales, mais avec les doigts qui bougent, elles ont préhensibles« .

Lou-Ange peut saisir un verre.

Heureuse à l’école

Avant de lui remettre sa petite main, à Sedan, où elle habite, Patrick Brancos avait procédé à un essai. « Elle était trop grande au début », explique sa maman. Mais le jour J, trois semaines avant l’anniversaire  de Lou-Ange, le généreux bricoleur est arrivé avec un joli paquet contenant la main de résine. Elle a pu l’enfiler comme un gant. Après quelques réglages, cette main sortie d’une imprimante 3D est devenue une alliée pour la vie quotidienne. « Elle est partie à l’école, heureuse. Elle a pu jouer, a essayé d’écrire. Cela lui change la vie« , dit Farida Saidi.

« Elle est bien, elle me plaît« , dit Lou-Ange. « J’en avais envie. Je vais pouvoir faire mes lacets, attraper des verres, faire plus de choses. C’est un beau cadeau« . Mais sa maman confie : « Son rêve, c’est d’avoir de vrais doigts« .

Source FR3.

 

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