« Même avec un handicap on peut s’en sortir », témoigne un chef d’entreprise de Lunéville…

Victime d’une hémorragie méningée lorsqu’il était encore bébé, Romain Galasso a connu les difficultés de grandir avec un handicap.

Aujourd’hui chef d’entreprise à Lunéville, il veut montrer aux plus jeunes qu’il est possible de s’en sortir, à force de courage et de volonté.

oulousain d’origine, Romain Galasso est désormais à la tête de sa propre entreprise de communication visuelle, rue de la République à Lunéville. Photo ER /Adeline ASPER

Toulousain d’origine, Romain Galasso est désormais à la tête de sa propre entreprise de communication visuelle, rue de la République à Lunéville. Photo ER /Adeline ASPER

 

S’il avait écouté ce qu’on disait de lui lorsqu’il était petit, Romain Galasso ne serait pas allé bien loin. Victime d’une hémorragie méningée lorsqu’il était encore bébé, il a bien failli « y passer. Oui, j’ai failli mourir. J’ai été plongé dans le coma pendant plusieurs jours et j’ai été hémiplégique et paralysé sur tout le côté gauche jusqu’à mes 3 ans ».

Les soins de rééducation, les séances d’orthophonie et de kinésithérapie, il les connaît par cœur. « J’avais la cage thoracique rétractée et j’ai dû apprendre à bien respirer. J’ai été suivi jusqu’à mes 18 ans dans un centre spécialisé et comme le petit Lucas dont vous parliez dans le journal il y a quelques mois, j’ai aussi subi les moqueries des autres ».

Il crée son entreprise de communication visuelle

Pourtant, son handicap, Romain Galasso en a fait une force. « J’ai fait des stages dans des entreprises où le handicap n’était pas forcément pris en compte et j’ai vécu pas mal d’expériences compliquées dans le monde du travail, parce qu’au niveau de la motricité fine, je ne peux pas travailler aussi vite et aussi bien quelqu’un de valide. »

Après plusieurs expériences dans le Sud de la France, Romain Galasso est arrivé à Lunéville, pour rejoindre sa compagne. Depuis, il a créé une entreprise de communication visuelle « parce que c’est ce que je voulais faire. De l’art, de la culture, être mon propre patron aussi, travailler à mon rythme comme je l’entends. Et puis, être avec des gens qui m’acceptent comme je suis ».

« Je me suis beaucoup battu. Et j’ai trouvé des combines pour combler mes manques. » Romain Galasso

S’il a aujourd’hui 33 ans, cela ne fait pourtant que 5 ans que le néo-Lunévillois accepte son handicap. « Enfant, je ne pouvais pas escalader un mur et à 12 ans, j’avais encore les roulettes sur mon vélo. En sport, le dernier qu’on choisissait, c’était moi et à l’école j’étais en échec en physique et en mathématiques. »

Le théâtre l’a alors aidé à améliorer son élocution. Il passera un BEP comptabilité, un bac pro commerce international à Dublin et un BTS infographiste à Toulouse.

« Je suis aujourd’hui plus productif »

« Je me suis beaucoup battu. Et j’ai trouvé des combines pour combler mes manques. Alors oui, j’ai dû me battre mais je suis aujourd’hui plus productif et je veux montrer aux autres que même avec un handicap, on peut toujours s’en sortir. Il faut juste croire en ce qu’on veut et en ce qu’on fait. Peu importe ce que peuvent dire les gens. À partir du moment où tu as la volonté, tu peux renverser des montagnes. »

Et Romain Galasso de conclure : « Le pire des handicaps, c’est le handicap invisible. C’est tellement compliqué d’expliquer quelque chose qui ne se voit pas. Mais je le redis, il ne faut rien lâcher. Jamais rien. »

Source EST REPUBLICAIN.

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