Laëtitia Milot dans « Liés pour la vie » : « Le regard des autres sur le handicap peut être ravageur »…

La comédienne est l’héroïne de « Liés pour la vie », une fiction autour du handicap diffusée sur TF1 lundi 7 juin et tirée de son roman sorti en 2017.

Nouveau succès en vue !

Laëtitia Milot dans "Liés pour la vie", la fiction inspirée de son roman.

 

C’est un projet, une cause, qui lui tient à cœur. Six ans après le succès de On se retrouvera, inspiré de son premier roman, Laëtitia Milot est à l’affiche de Liés pour la vie, la nouvelle fiction de TF1 diffusée lundi 7 juin, tirée de son livre sorti en 2017. L’histoire ? Celle de Lucie, une cavalière émérite promise à un bel avenir, mais dont la vie bascule après un accident de la route.

Dévastée, la jeune femme qui a perdu l’usage de ses jambes fait la connaissance de Marc (François Vincentelli), un homme brisé par la vie qu’elle croise par hasard à l’hôpital et dont elle tombe amoureuse. Mais ce que Lucie ignore, c’est que Marc est le chauffard qui l’a renversée ce fameux soir…

Liés pour la vie est la deuxième fiction adaptée de votre livre…

Je suis très fière qu’on puisse parler ce sujet aussi fort à la télé. C’est un honneur que TF1 me fait une fois encore d’adapter mon deuxième roman.

La fiction parle de handicap, mais aussi de pardon, d’équitation et d’alcoolisme. Qu’est-ce qui a inspiré cette histoire ? 

Elle est née alors que je regardais les jeux Paralympiques. J’ai été très émue lors de la victoire d’un cavalier et de son cheval. Je me suis dit qu’on ne parlait pas assez de ces athlètes incroyables et j’ai eu envie d’écrire un livre sur ça. Pour le personnage de Lucie, je me suis inspirée de l’histoire de Cécile, une championne paralympique devenue paraplégique à la suite d’un accident. Elle a une force et une résilience incroyables.

Connaissiez-vous le monde de l’équitation ? 

J’adore les animaux, mais je n’étais pas du tout une cavalière, j’ai d’ailleurs mis deux semaines pour passer du trot au galop ! Et je ne savais pas à quel point on pouvait avoir une relation aussi fusionnelle et complice avec un cheval. Je l’ai vécu durant la préparation physique de ce film avec Nubi, le cheval qui joue le rôle de Saphir. On a noué une belle complicité, c’était magique.

« J’ai voulu faire passer un message d’espoir et de résilience : on peut se relever de tout » – Laëtitia Milot
Avant ce téléfilm, le monde du handicap vous était-il familier ?

J’ai grandi avec un parrain et une marraine qui étaient malheureusement handicapés et qui sont partis trop tôt. Et il y a aussi eu mon ancien compagnon qui a été non-valide dans ses derniers mois. Ces trois personnes m’ont donné une leçon de vie et une approche différente du handicap. J’ai compris que le regard des autres peut être ravageur parfois. C’est ce que j’ai voulu montrer dans le livre et dans la fiction. C’est fou aussi qu’en 2021 il n’y ait pas plus de choses faites pour les personnes non valides.

Comment avez-vous appréhendé le fait de jouer en fauteuil ? 

C’était très émouvant. Je l’avais reçu un mois avant le tournage, et j’ai passé beaucoup de temps dedans à la maison pour m’entrainer. J’étais complètement dans la peau de Lucie et ça m’a beaucoup touchée.

Lucie est une battante. Comme vous… 

Elle ressemble surtout aux trois personnes dont je vous parlais avant. C’est grâce à elles que j’ai cette force aujourd’hui. À travers Lucie j’ai voulu faire passer un message d’espoir et de résilience : on peut tout surmonter.

« J’ai tendance à être rancunière mais j’ai beaucoup changé parce que j’ai réalisé que ça ne servait à rien de ruminer » – Laëtitia Milot
Le film parle aussi du pardon, qui est parfois très compliqué…

Oui, ce n’est pas facile de pardonner. Moi j’ai tendance à être rancunière, mais j’ai beaucoup changé parce que j’ai réalisé que ça ne servait à rien de ruminer, à un moment donné il faut avancer. Pour Lucie cette histoire d’amour est complexe, car même si Marc a détruit sa vie, il l’a aussi sauvée.

Vous venez de publier un nouveau livre, Sélia. De quoi parle ce roman ? 

C’est un thriller psychologique qui suit le parcours d’une ex-chanteuse de la « Star Ac » qui rêve d’intégrer une comédie musicale. Alors qu’elle intègre le casting, les choses vont virer au cauchemar. On change complètement de registre, là on est dans le monde du showbiz, de la machination, de la maladie mentale et de l’enfance difficile.

Le sujet idéal pour une fiction, non ? 

Ça, je n’en sais rien ! Je suis superstitieuse et je n’aime pas vendre la peau de l’ours. Je préfère être agréablement surprise plutôt que de m’imaginer monts et merveilles et que ça ne fonctionne pas.

D’où vous vient cette envie de parler de sujets complexes ?

Je suis devenue une personne publique malgré moi, car au départ, je n’ai pas fait ce métier pour ça. Je me suis dit qu’il fallait que je me serve de cette notoriété pour parler de sujets qui me touchent, comme l’endométriose notamment. Je viens d’ailleurs de tourner un spot avec TF1 pour sensibiliser le public à cette maladie.

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