La thalasso de Pornic se défend de discrimination envers des Sarthois handicapés mentaux…

Le foyer Moulin de la Cour, à Saint-Pierre-du-Loroüer en Sarthe, s’est vu refuser la venue de six résidents handicapés mentaux dans une thalasso de Pornic, en Loire-Atlantique.

Face à la polémique, l’établissement concerné a finalement accepté leur séjour, sous réserve d’un encadrement permanent.

La thalasso de Pornic se défend de discrimination envers des Sarthois handicapés mentaux

Saint-Pierre-du-Lorouër, France

Mostafa Labzé, directeur du foyer Moulin de la Cour à Saint-Pierre-du-Loroüer ne décolère pas. Les six résidents handicapés mentaux pour lesquels une thalasso est prévue en janvier prochain à Pornic pourront bien s’y rendre, mais ce n’était pas gagné d’avance. L’établissement a d’abord refusé au motif que l’encadrement par des accompagnateurs était insuffisant. « On a prévu trois employés pour encadrer les six personnes, explique Mostafa Labzé, on n’a pas les moyens de mobiliser plus de personnel ! ».

Une question de sécurité pour la thalasso

Lorsque le foyer de vie s’est renseigné pour organiser ce séjour, « il n’y a eu aucun souci au début, précise Mostafa Labzé, mais ensuite on nous a rappelés pour nous dire qu’on ne pouvait pas nous accueillir ! J’ai ressenti ça comme de la discrimination ». Marie-Noëlle Berry, directrice générale de la thalasso de Pornic, s’en défend : « nous accueillons souvent des personnes handicapées, mais il faut un accompagnateur par personne pendant les soins pour des raisons de sécurité ».

Récemment, le personnel s’est plaint de complications lors de la prise en charge de personnes handicapées moteur. « Certains ne pouvaient pas rester seuls dans les baignoires car ils risquaient de se noyer en raison de leur handicap, précise Marie-Noëlle Berry. Au lieu de gérer cinq cabines en même temps, une employée devait rester avec une personne en permanence ».

Handicap moteur et mental : des prises en charge différentes ?

Pas de quoi calmer la colère de Mostafa Labzé. « Je peux comprendre qu’ils aient eu une mauvaise expérience, mais nos résidents n’ont aucun handicap au niveau physique », lance-t-il. La direction de la thalasso préfère de son côté prendre des précautions. _ »_On ne sait pas comment ils vont réagir au bruit, aux jets, aux bulles… Ça peut être impressionnant quand on ne connaît pas, indique Marie-Noëlle Berry. Nous recevons souvent des personnes handicapées, mais toujours accompagnées ».

L’encadrement, c’est donc le nœud du problème pour la direction. Elle a fini par recontacter le foyer Moulin de la Cour après la parution d’un article dans Ouest France pour proposer que les résidents puissent profiter de la thalasso, s’il y a un accompagnement individuel assuré durant les soins. Ils seront donc deux à les faire en même temps, en présence de deux employés du foyer, pendant que les autres attendront leur tour avec le dernier accompagnateur. « C’est ce qu’on va faire, et c’est d’ailleurs ce que je voulais proposer, mais on ne m’en a pas laissé le temps ! », s’agace Mostafa Labzé. « On n’y a pas pensé au début, c’est une organisation à mettre en place », reconnait la direction qui regrette cette polémique, fruit selon elle d’un « malentendu« . 

Source FRANCE BLEU.

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