Haute-Loire : un « hôpital des nounours » pour les enfants en situation de handicap…

Du 29 avril au 3 mai, l’ADAPEI de Haute-Loire à Chadrac a accueilli des enfants en situation de handicap qui venaient faire examiner leur doudou.

Objectif : dédramatiser les soins et faire tomber la peur face aux blouses blanches.

A Chadrac, en Haute-Loire, les enfants ont pu confier leur doudou à des médecins joués par des élèves infirmières. Une manière de dédramatiser les soins. / © G. Rivollier

A Chadrac, en Haute-Loire, les locaux de l’ADAPEI (Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales) ont accueilli un petit hôpital reconstitué, dans lequel les enfants en situation de handicap étaient invités à faire soigner leur doudou. Sur place, tout a été soigneusement pensé : il y a un service d’accueil, de radiologie, de kinésithérapie, un bloc opératoire ou un espace pour le dentiste, avec des accessoires bien réels ou factices. L’enfant vient faire examiner sa peluche, il est pris en charge par des médecins, en l’occurrence des élèves en école de soins infirmiers qui participent bénévolement à cette opération « Hôpital des nounours ». Une première en Haute-Loire, à l’initiative de Chantal Maurin, infirmière à l’ADAPEI de Haute-Loire.

L’hôpital des nounours pour soigner les peurs

« Dans le cadre de mon travail, je me suis aperçue que très souvent les enfants ont peur des prises de sang, des vaccins, des opérations ou de quand il faut aller chez le dentiste. Je travaille là-dessus en individuel, je suis à temps partiel – un jour par semaine –  et ça met beaucoup de temps, il faut 6 mois pour qu’ils aient moins peur, mais ça marche. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas faire quelque chose en groupe… », raconte Chantal Maurin.
Le concept de « l’hôpital des nounours » existe déjà, il a été créé par des étudiants en médecine en Allemagne, avant d’être repris en France. Cette Altiligérienne a souhaité reprendre l’idée pour l’ouvrir aux enfants en situation de handicap. « Ils ont souvent un vécu, ils ont déjà été à l’hôpital ou fait des prises de sang, ce sont souvent des enfants plus anxieux », observe-t-elle.

Le doudou, un objet de transition

Chantal Maurin a sollicité plusieurs partenaires pour pouvoir recréer cet hôpital. Avec leur doudou, les enfants arrivent dans la salle d’attente « Il y a des jeux, des coloriages et des petites chaises. Ils apprennent déjà à attendre », détaille l’infirmière. Selon la pathologie dont souffre le doudou, l’enfant est orienté vers un circuit de soins adaptés. « C’est un objet de transition, en psychologie on appelle cela ainsi. Ca permet de reporter l’angoisse sur le doudou », poursuit-elle. « On explique ce qu’on va faire au nounours, on le fait, et ensuite on demande à l’enfant s’il veut refaire les mêmes gestes. Ca dédramatise beaucoup », ajoute-t-elle. D’un stand à l’autre, c’est l’occasion de proposer une évaluation de la douleur, d’essayer de petites béquilles ou un chariot roulant, de parler des caries et du brossage des dents. « A la fin, on leur délivre un diplôme du courage pour eux et le nounours », conclut Chantal Maurin.

Renouveler l’opération tous les ans

Durant 4 jours, l’opération a permis d’accueillir des enfants en situation de handicap, mais aussi de travailler « en inclusion ». Ainsi, des élèves de grande section et de CP ont été accueillis en même temps que des enfants de l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie. « Certains souffrent d’autisme, de phobies sociales, mais ils ont bien réagi malgré le nombre, le bruit », observe encore Chantal Maurin. Une expérience concluante. L’objectif, désormais : renouveler l’opération tous les ans.

Source FR3.

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