Handicap : une Rémoise attend depuis deux ans une place pour son fils en institut spécialisé…

C’est un nouvel exemple de la difficulté de scolariser un enfant handicapé.

Une Rémoise attend depuis deux ans que son fils de 11 ans et demi obtienne une place en institut médico-éducatif, indispensable pour lui apprendre à devenir autonome. Elle témoigne et dénonce le manque d’humanité du système.

Handicap : une Rémoise attend depuis deux ans une place pour son fils en institut spécialisé. Photo illustration

Stan est un « p’tit blond beau gosse » comme dit sa maman, un enfant qui physiquement a tout d’un pré-ado de 11 ans et demi. Sauf que psychologiquement, Stan a la réflexion et le comportement d’un enfant de 5-6 ans. « Son handicap n’a pas de nom », explique Amandine Smidts, la maman, « C’est un retard global ». Au quotidien, cela se traduit par un retard de langage, mais aussi des problèmes d’addictions à la nourriture et aux écrans : « Il se lève la nuit pour manger ou pour regarder la télé ». Mais pour sa maman le plus difficile c’est la gestion de sa frustration : « Dès qu’on lui dit non, _il peut avoir des réactions totalement disproportionnées_, jusqu’à s’étrangler lui-même par exemple ».

C’est à l’âge de 6 ans que Stan est testé et que son handicap est diagnostiqué. Comme toute maman, Amandine tente alors de lui apporter une vie la plus « normale » possible : « Il est allé en colonie, à l’école, il a fait plein de choses, mais plus il grandit et plus l’écart entre ses besoins physiques et ses capacités psychologiques se creusent ». Stan a besoin de soins adaptés et la scolarisation en milieu classique ne suffit plus.

Deux ans d’attente et toujours rien

Dès le début, scolariser Stan s’est avéré être un parcours semé d’embûches pour Amandine. Après plusieurs années de bataille et alors qu’il a déjà presque 8 ans, il fait son entrée en ULIS (classe spécifique pour enfant porteur de handicap en milieu scolaire ordinaire). Mais ce système ne peut durer toute une vie : « Il existe un ULIS collège, il resterait dans un cocon, mais devra quand même changer de classe comme tout élève de collège, or il en est incapable ! Il va se sentir en échec et je pense qu’il deviendra complètement réfractaire à l’école », déplore sa maman.

Depuis deux ans, elle se bat donc pour que Stan obtienne une place en IME, Institut médico-éducatif, où il apprendrait non seulement à lire et compter, mais surtout à devenir autonome : « A gérer de l’argent, prendre le bus tout seul et éventuellement apprendre un métier et avoir un emploi ». Sauf que depuis deux ans, Amandine Smidts se confronte au manque de places et son fils reste sur liste d’attente : « Il faudrait qu’un enfant qui ait plus ou moins le même âge et le même profil que Stan s’en aille de l’IME pour qu’il prenne sa place ».

Maman de trois autres enfants, Amandine se rend parfaitement compte que son fils n’est pas un cas isolé et que le manque de places en instituts spécialisés ne peut se régler d’un coup de baguette magique, mais ce qu’elle aimerait, c’est avoir un peu plus de considération : « Nos enfants ne sont pas des numéros sur des listes d’attente », dit-elle, avant d’évoquer ce jour où l’IME la convoque avec son fils pour prendre contact : « On a visité les lieux, on a rencontré le psychologue de l’établissement, Stan était enthousiaste, il s’est projeté parce qu’il trouvait les locaux jolis… tout ça pour qu’on me dise : « Il n’y a pas de place » ! Je demande juste des rapports humains et que de temps en temps on nous écrive pour nous dire où en est notre dossier. _On a besoin de savoir que l’on existe_« , conclut-elle.

Source FRANCE BLEU.

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