Etudiants en situation de handicap : souvent un parcours du combattant, un peu moins à l’Université de Strasbourg…

Pouvoir étudier à la fac relève souvent du parcours du combattant pour les étudiants en situation de handicap.

Depuis neuf ans, l’Université de Strasbourg s’emploie à favoriser leur intégration et leur formation jusqu’au plus haut niveau de qualification grâce à sa mission handicap.

Etudiants en situation de handicap : souvent un parcours du combattant, un peu moins à l'Université de Strasbourg

Inciter les étudiants handicapés à franchir le seuil de la faculté, c’est ce que l’Université de Strasbourg s’emploie à réaliser depuis neuf ans avec mission handicap, un service de la vie universitaire. Rampe d’accès, transcripteur en braille : cette structure met tout en oeuvre pour soulager la vie déjà bien assez compliquée de ces étudiants courageux, qui ont décidé de poursuivre des études supérieures en présentiel, et non via des cours par correspondance.

C’est le cas de Floriane Lutrat, sourde de naissance, qui a toujours suivi une scolarité classique. Elle a appris la lecture labiale, une technique qui consiste à « interpréter les mouvements des lèvres et les expressions du visage qui accompagnent la parole » et lui permet de suivre les cours, même si cela reste compliqué. Cette jeune femme, doctorante en sciences sociales du sport, souligne qu’à la fin d’une journée, elle est épuisée.

« Il faut faire beaucoup d’efforts, surtout d’attention. Il faut réussir à se maintenir, si on perd le fil deux secondes, pour récupérer ce que dit l’enseignant, ça devient très très dur. » Elle a pu compter sur l’aide d’autres étudiants tout au long de son parcours universitaire, qui comprenaient qu’elle avait besoin de regarder de temps en temps leurs notes, même si elle a aussi dû faire face à « quelques petites remarques, pas méchantes, mais à force, ça peut devenir assez lourd ».

Guila Lafond-Brina se destinait au départ à faire médecine ou biologie, « mais, si il y a eu des progrès depuis, à l’époque ce n’était pas accessible, pas adapté », comme par exemple participer aux travaux pratiques. Suivre un cursus de psychologie n’a donc pas été un premier choix, c’est son fauteuil roulant qui l’a fait pour elle. Il lui a imposé cette filière, « un entre-deux », qu’elle « ne regrette pas ». Et la faculté la plus accessible a été celle de Strasbourg. L’étudiante en master 2, qui envisage de faire une thèse en neurosciences, y a trouvé « une certaine sensibilisation au handicap, un vrai travail de mise aux normes (du bâti) et pour l’intégration des étudiants et du personnel à l’université ».

« On a une volonté d’intégrer les étudiants en situation de handicap quelle que soit la filière, parce que c’est une obligation légale, et que tout étudiant a le droit de suivre un cursus d’études comme tout un chacun », explique Fabienne Rakitic, coordinatrice mission handicap à l’Université.

« C’est à nous de trouver les solutions, qui peuvent être des combinaisons d’aide – technique, humaine, numérique -, on va par exemple engager des assistants d’étude, ou mettre en ligne des documents » ou encore développer l’accessibilité des bâtiments. L’Université de Strasbourg compte actuellement 735 étudiants handicapés, un nombre en progression de 10% chaque année.

Source FR3.

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