Le premier test salivaire mondial pour dépister le Covid-19 est 100 % français…

À l’initiative du laboratoire Sys2Diag, le premier test salivaire mondial pour dépister le Covid-19 va voir le jour fin juin. Moins désagréable, plus simple à réaliser, moins coûteux, il dispose de nombreux avantages.

 

 

Le premier test salivaire au monde pour dépister le Covid-19 va voir le jour, et il sera 100 % français. EasyCov, comme il s’appelle, a été créé à une vitesse express. Développé par les chercheurs du laboratoire montpelliérain Sys2Diag, le test va commencer à dépister les premiers patients à la fin du mois de juin.

Parmi les scientifiques de Sys2Diag, on trouve Franck Molina, son directeur et l’un des douze membres du comité de chercheurs (Care) qui conseille le gouvernement sur la crise sanitaire.

Et le laboratoire n’est pas tout seul dans cette aventure. Une autre entreprise a pris part au projet, Vogo, une entreprise montpelliéraine spécialisée dans le traitement de l’image.

Un savoir-faire français

Pour le côté biologie médicale, c’est le groupe Inovie qui sera en charge des tests. À la fabrication, on retrouve l’entreprise vendéenne Tronico, et la société alsacienne Firalis.

Côté tests, fini les PCR nasopharyngés, qui consistent à recueillir les cellules en enfonçant un écouvillon, une sorte de long coton-tige, au fond du nez et en frottant pour récupérer les mucus. Pas agréable du tout.

Cette fois, le patient fait le test tout seul. Avec une petite pipette, il attrape quelques gouttes de salives sous sa langue, et délivre ensuite la pipette au professionnel de santé, qui aura été formé par la société Inovie.

Un test avec des avantages

Les gouttes de salive sont ensuite déposées dans un tube à essai qui est chauffé à 65 degrés dans l’appareil de chauffe créé par la société Tronico. Une heure plus tard, selon la couleur du réactif, le résultat est connu.

Un test facile, rapide, indolore, complètement sécurisé pour le personnel de santé, délocalisable et surtout moins coûteux. Avec EasyCov, il sera possible de se faire dépister pour environ 40 €, quand les tests PCR nasopharyngés coûtent environ 54 €, remboursés par la sécurité sociale si le patient dispose d’une ordonnance. Pour ces derniers, il faut également compter environ 24 heures pour recevoir un résultat, quand EasyCov offre un résultat en une heure.

Thomas Hottier, codirecteur de la société Inovie, espère d’ailleurs que ce test deviendra aussi remboursé par la sécurité sociale : « Ce serait mieux car dans tous les cas c’est moins coûteux, tout le monde serait gagnant. »

En termes de transparence aussi, car pour être dépisté avec EasyCov, le processus est bien précis. Le patient doit s’inscrire sur une plateforme internet avant d’aller en laboratoire.

Des données centralisées

Les résultats doivent ensuite être remontés à différents niveaux : « Ils sont directement envoyés aux agences régionales de santé (ARS), à Santé publique France, aux médecins. Car il faut savoir dans quel milieu le patient a été infecté, dans quelle région, afin de recenser les cas et d’éviter les clusters », détaille Thomas Hottier.

Pour se faire tester, il suffira de se rendre à un laboratoire près de chez soi. Ce dispositif pourrait être bienvenu pour les sportifs professionnels, car si les entraînements reprennent au fur et à mesure, ils doivent être régulièrement dépistés avec les tests PCR nasopharyngés. Qui, en plus d’êtres désagréables, commencent à coûter cher aux clubs, car dans ce cas, ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

« De nombreux clubs de football, rugby ou handball professionnels sont très intéressés et on va commencer fin juin à tester les sportifs directement dans leur club, en amenant les appareils et du personnel qualifié pour effectuer les tests », explique le codirecteur d’Inovie.

200 000 tests par semaine

La société avance d’ailleurs que 200 000 tests par semaine vont être produits, car les usages peuvent être nombreux assure Thomas Hottier : « En précisant que notre test vient en complément des tests PCR nasopharyngés, on peut imaginer que les sportifs soient testés avant les compétitions. Et que lorsque des événements avec du public vont être organisés, il sera possible de tester rapidement et sans risque. »

Source OUEST FRANCE.

 

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