Vingt ans qu’à Nanterre, ils peuvent jouer au foot fauteuil…

Le club local a organisé un week-end de Championnat de France à l’occasion de son vingtième anniversaire.

Nanterre, gymnase Chenevreux, samedi 26 janvier 2019. Thierry Vasram, joueur de foot fauteuil, avec Mary Delaunay, présidente du club Nanterre foot fauteuil.

La compétition de football en fauteuil roulant organisée à Nanterre ce week-end fut aussi l’occasion de rendre hommage à Thierry Vasram, l’un des inventeurs de la discipline en France. Cet homme de 44 ans était un peu la star de ce week-end organisé par Nanterre foot fauteuil, qui fêtait aussi les vingt ans du club.

Lourdement handicapé dans ses mouvements, Thierry Vasram est coincé dans un fauteuil depuis toujours. « J’ai manqué d’oxygène à la naissance et j’ai une infirmité moteur cérébrale, explique-t-il en articulant difficilement. Le quadragénaire est parfaitement clairvoyant mais il est privé de sa liberté de mouvement et l’expression verbale lui demande d’importants efforts. « Quand j’étais petit, je voulais être footballeur, raconte-t-il en souriant. Avec les copains, on a commencé à jouer avec le fauteuil. »

Scolarisé ensuite à Vaucresson, au lycée spécialisé dans l’accueil des élèves handicapés, Thierry a participé, avec d’autres camarades, à la création du club de Nanterre. Désormais trop atteint par des douleurs au dos, il ne participe plus aux compétitions nationales mais, samedi soir, Thierry Vasram a participé à un match de gala. Il aime « gagner les matchs, l’esprit de compétition » et le foot fauteuil, c’est aussi un moyen de « voir du monde ».

« Ça permet de garder un peu de physique »

Deux heures par semaine, les neuf licenciés du club s’entraînent pour être prêts à disputer les matchs du championnat qui s’étalent sur cinq week-ends dans la saison.

« Mais c’est dur, on fait jusqu’à huit heures de bus. Pour les joueurs, ce n’est pas facile », souligne Mary Delaunay, la toute jeune présidente du club. A 22 ans, maintenant qu’elle a son diplôme de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) et avant d’entamer une formation de kinésithérapeute, la jeune femme s’investit « à fond » dans le club, entre autres pour trouver le financement des fauteuils adaptés à la discipline, qui valent 15 000 €.

Vingt ans qu’à Nanterre, ils peuvent jouer au foot fauteuil

Bruno Corgne, 52 ans, parmi les historiques de l’association. LP/V.M

Parmi les historiques de l’association, il y a aussi Bruno Corgne, 52 ans. Les muscles bloqués par l’arthrogrypose dont il souffre depuis la naissance, lui aussi a trouvé des satisfactions dans le foot fauteuil. « Ça permet de garder un peu de physique, ça oblige à faire des mouvements, à faire marcher le cerveau et entretenir la volonté. Et on rencontre des gens ». « Bruno s’investit au-delà des matchs, souligne Mary Delaunay, en faisant de l’information dans les écoles. »

Source LE PARISIEN.

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