Trisomie 21 – « Mention particulière », un film sensible sur le handicap…

Trisomie 21 – TF1 présentait Mention particulière, ce jeudi, au festival de la fiction télé à La Rochelle. Un téléfilm réussi qui raconte l’histoire d’une jeune fille trisomique qui passe son bac.

Hier, jeudi, Hélène de Fougerolles et Bruno Salomone étaient présents au festival de la fiction télé à La Rochelle pour présenter Mention particulière.

Une jeune trisomique qui passe son bac. Si, c’est arrivé : en 2012, un Italien l’a obtenu, et en 2014 une jeune Marocaine l’a elle aussi décroché, avec mention. C’est le point de départ de Mention particulière, un téléfilm en deux parties que diffusera TF1 d’ici Noël.

Le pitch

Laura, 21 ans, veut passer son bac car elle aimerait devenir journaliste. Son père (Bruno Salomone) y croit et met tout en œuvre pour qu’elle y parvienne. Sa mère (Hélène de Fougerolles) est plus circonspecte. Tout ce qui est simple pour un jeune de son âge est une montagne à soulever pour Laura. Se préparer au bac évidemment, mais aussi et surtout le regard des autres, l’intolérance, la bêtise, voire la méchanceté. Elle aussi aimerait avoir des copains, sortir, s’amuser…

Bluffante

Pour être honnête, on craignait que Mention particulière soit vraiment mièvre. Et pourtant, on s’est facilement laissée convaincre. D’abord parce que l’actrice qui interprète Laura, la jeune trisomique, elle-même trisomique, est étonnante. Notamment dans une première séquence où elle déboule sur un plateau de théâtre scotchant le jury dans la fiction comme les téléspectateurs derrière leur écran…

« Le casting, ça a été tout une aventure, raconte les responsables de la production. Pour jouer Laura, il fallait trouver une jeune fille qui puisse porter le film, ce n’était pas rien. On a vu trente ou quarante personnes. Marie (Dal Zotto) était tellement bluffante qu’on s’est dit, mais qu’est-ce que c’est que ce phénomène ? Et Clémence aussi. » Clémence, c’est la bonne copine de Laura dans le film, elle aussi trisomique.

Se battre tous les jours

Marie Dal Zotto, 29 ans, fait du théâtre depuis quatorze ans. « Ce film, c’est ma vie de tous les jours. Ma vie, c’est un défi, j’aurais toujours des barrières à sauter, des portes à claquer. C’est comme courir un cent mètres avec des haies », explique la jeune femme.

« Dans la vie, ça m’est arrivé d’avoir des conflits mes parents. Mais jamais je ne suis embrouillée avec mes parents comme j’ai pu m’embrouiller dans le film avec Bruno Salomone ! » lance-t-elle, déclenchant un éclat de rire général.

L’acteur dit « avoir chialé » en lisant le scénario. Hélène de Fougerolles aussi. « Depuis que je suis toute petite, on m’a dit que je ne ferai jamais rien, que je suis trop émotive, que je pleure pour un rien. J’ai arrêté l’école en 3e, je ne rentrais dans aucune case. J’ai beaucoup eu l’impression d’être différente et je l’ai très mal vécu, raconte-t-elle, émue. Jusqu’au jour où j’ai décidé de considérer la différence comme un don. » Bruno Salomone reconnaît que lui avait des a priori avant de démarrer le tournage. Mais « au bout d’un moment, on oublie ».

On était tous d’accord pour ne pas faire un film pathos. On voulait faire un film solaire », insiste le réalisateur Christophe Campos.

Avec ce film, soutenu par l’Unesco et par le ministère de la Santé, tous, et d’abord Marie et Clémence, espèrent faire changer le regard des gens sur le handicap.

Source Ouest France.
Pour marque-pages : Permaliens.