Semaine du handicap : la galère d’une Orléanaise dans les transports en commun pour se rendre au travail…

C’est la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. C’est l’occasion de mettre le projecteur sur les personnes aveugles et malvoyantes.

Mais les problèmes ne sont pas forcément où on les attend, notamment pour se rendre au travail avec les transports en commun. Nadia est un cas exemplaire.

Ce n'est pas d'être aveugle qui pénalise Nadia, mais ses douleurs aux jambes depuis sa chute (photo d'illustration)

C’est la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Près de 50% des déficients visuels sont au chômage. Mais les problèmes ne sont pas forcément où on les attend : notamment pour se rendre au travail avec les transports en commun ! C’est le parcours du combattant pour Nadia Boudiaf. Elle travaille à l’ESAT Rodin dans le quartier de la Source à Orléans. Mais Nadia passe pratiquement deux heures dans les transports chaque jour. Le tram et le bus en temps normal ne lui posent pas trop de problèmes. Depuis son grave accident, il y a 1 an, « c’est une vraie galère pour aller travailler, » explique-t-elle.

Une chute d’1m50 dans un trou non protégé sur la voie publique

Le 2 décembre dernier, elle a fait une chute dans un trou d’1 mètre 50 pas sécurisé et sur un chantier mal balisé. Gravement blessée au talon droit, elle a dû subir de lourdes interventions chirurgicales, plusieurs mois d’immobilisation dont une longue période en fauteuil roulant. Actuellement, elle poursuit des séances de kinésithérapie. Mais « c’était pour moi très important de reprendre le travail, » explique Nadia Boudiaf, « j’en ai besoin pour ne pas tourner en rond. »  

Le travail, c’est quelque chose d’important pour moi, c’est un besoin et le problème, ce n’est pas ma déficience visuelle mais mon handicap au talon depuis mon accident – Nadia

Nadia a repris son activité professionnelle fin juillet, mais les douleurs au talon et à la cheville, au tibia étant encore présentes. Les douleurs sont accentuées par le fait qu’elle doive effectuer un trajet de deux heures, aller-retour, par les transports en commun dans des conditions peu confortables.

Pas de transport adapté

Plusieurs fois, Nadia a fait appel à son médecin pour bénéficier d’arrêts de travail, trop mal en point par les fortes douleurs provoquées par les conditions de transport inadaptées. Mais elle peut compter sur son ami Christelle Koehlofer, membre de la fédération des Aveugles Val de Loire, qui multiplie les démarches pour trouver une solution, « toutes sans réponses, » ajoute celle qui est également non-voyante.

Ce qui vit Nadia, c’est inadmissible et injuste, alors il faut que cela se sache – Christelle Koehlofer, bénévole et administratrice à la fédération des Aveugles Val de Loire

« J’ai commencé par contacter le service de Transport pour mobilité réduite de Keolis, » explique-t-elle, « mais on me répond qu’il n’y a pas de solution pour la transporter, alors qu’il y est inscrite depuis des années et qu’il est impossible de faire un détour pour aller la chercher. » De mails, en coups de fil, la situation ne se débloque pas. « Il a même été suggéré à Nadia de prendre le taxi, mais qui paye ? » ajoute Christelle Koehlofer.

Un cri du cœur

C’est un appel aux bonnes volontés que lance l’association en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée auprès de Keolis, et du transport à la demande.

Nadia est très autonome au quotidien, c’est une battante, elle donne tellement d’énergie pour avancer dans ses épreuves, mais le fait de se heurter à tant d’incompréhension lui cause de la fatigue morale – Christelle Koehlofer

La jeune femme est même prête à envisager une solution de covoiturage pour quelques mois, le temps qu’elle récupère et « que la vie reprenne son cours comme avant, » positive Nadia.

Source FRANCE BLEU.

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