Ségur de la santé. La Mutualité française propose de baisser la rémunération des soignants «isolés»…!

La Mutualité française a dévoilé ses propositions dans le cadre du Ségur de la santé. Parmi celles-ci, la baisse de la rémunération des soignants « isolés » pour pousser les médecins de ville à se regrouper.

La Mutualité française veut lutter contre l'exercice isolé de la médecine de ville (photo d'illustration).

Baisser la rémunération des soignants isolés pour les pousser à se regrouper, retirer aux agences régionales de santé (ARS) leur compétence en matière de prévention, renforcer la médicalisation des Ehpad : la Mutualité française a dévoilé mercredi ses propositions dans le cadre du « Ségur de la santé ».

Parmi les 24 pistes avancées, celle-ci risque de braquer bien des soignants libéraux : pour mettre fin à l’exercice isolé des professionnels de santé du premier recours, la Mutualité préconise une minoration sensible de (leur) rémunération.

L’objectif est le même que celui affiché par Emmanuel Macron lors de la présentation du plan « Ma Santé 2022 », qui souhaitait que l’exercice isolé de la médecine de ville disparaisse d’ici la fin de son quinquennat.

«Balkanisation des professionnels de ville»

Le président de la République en parlait il y a deux ans, mais il ne s’est pas passé grand-chose. Il y a eu des incitations qui n’ont pas eu les effets escomptés, a déclaré le président de la Mutualité, Thierry Beaudet, durant un entretien avec des journalistes.

Depuis, le Covid est passé par là et on a fait face à la pandémie avec la moitié de nos ressources, car la balkanisation des professionnels de ville fait qu’on n’a pas su les mobiliser, a-t-il ajouté.

Ce qui aurait dû être fait par les ARS, que la Mutualité veut recentrer sur leurs missions régaliennes, à savoir la sécurité sanitaire et la régulation de l’offre de soins, avec une garantie de neutralité entre l’hôpital public et le secteur privé.

«Renforcer la médicalisation des Ehpad»

Au passage, la compétence en matière de prévention et une partie du budget de la Sécu (le fonds d’intervention régional, 3,5 milliards d’euros en 2020) seraient transférés aux régions – qui n’ont cependant pas été consultées sur le sujet.

Par ailleurs, il faut renforcer la médicalisation des Ehpad, avec davantage de médecins et d’infirmières pour s’adapter aux besoins croissants des résidents, a affirmé M. Beaudet.

Alors que le gouvernement a remis sur les rails la réforme maintes fois repoussée de la dépendance, le patron de la Mutualité défend toujours le principe d’une assurance associée à la complémentaire santé, avec une cotisation obligatoire, par exemple à partir de 50 ans, pour compléter un financement public encore insuffisant et ainsi limiter le reste à charge des ménages.

Source OUEST FRANCE.

 

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