« Peut-on se passer de leur avis ? » : la délicate question de la contraception des femmes handicapées mentales…

Si la stérilisation est strictement encadrée par la loi, le flou persiste sur le consentement de ces patientes pour toutes les autres méthodes contraceptives.

"Peut-on se passer de leur avis ?" : la délicate question de la contraception des femmes handicapées mentales

Pour la quasi totalité des femmes, la contraception dépend avant tout de leur bon vouloir. Veulent-elles un enfant ? Préfèrent-elles la pilule ou le stérilet ? Pour les femmes handicapées mentales, cette liberté de choix est entravée par leurs déficiences. Faute de cadre légal strict, les professionnels de santé jonglent au cas par cas avec le consentement des patientes et les craintes de grossesse de leurs proches. Quelles sont les règles permettant de mettre en place une contraception pour ces femmes ? Et comment obtenir un consentement libre et éclairé de leur part ? Franceinfo s’est penché sur ce sujet sensible, parfois douloureux.

« Ma fille n’aura jamais d’enfant »

Il y a une dizaine d’années, Sandrine Province a décidé pour sa fille qu’il valait mieux qu’elle commence à prendre une pilule contraceptive. À 17 ans, Léa, handicapée mentale, commençait à s’intéresser aux garçons. « Intellectuellement, elle n’avait pas du tout les capacités de comprendre d’elle même les enjeux de la procréation, c’est moi en tant que maman qui ait pris cette initiative, pour la protéger, raconte-t-elle. Avec mon médecin traitant, on lui a expliqué que c’était pour faire attention à ce qu’elle n’ait pas de bébé, parce qu’elle ne pourrait pas s’en occuper. » Aujourd’hui, Léa a 27 ans et un petit ami. Régulièrement, elle exprime son désir de maternité. « Elle me dit ‘Maman, quand je serai plus grande, j’aurai un bébé' », raconte Sandrine par téléphone, la voix serrée.

« C’est hors de question que je la laisse sans protection. C’est inenvisageable qu’elle se retrouve enceinte. »  Sandrine Province à France info

Léa n’est pas autonome et a les capacités intellectuelles d’une enfant. « Je ne veux pas trop la brusquer ou lui faire de mal, témoigne Sandrine. Mais je lui explique que pour elle, ça serait trop difficile, je la mets face à ses responsabilités, et elle en prend conscience. » Des aides à la parentalité existent, pourtant, mais dans le cas où les déficiences intellectuelles sont trop grandes, la garde de l’enfant est retirée. « On lui a donné une grande place en tant que tante. Ça pallie un petit peu. Pour l’instant, cela lui est un peu passé », se rassure Sandrine.

Un passé de stérilisations forcées…

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Source France Info.

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