Pas-de-Calais : Les patients d’un centre de rééducation fabriquent leurs propres aides techniques…

Le centre de rééducation et de réadaptation Jacques-Calvé dispose d’un « rehab lab » dans lequel les patients participent à des ateliers pour modéliser et imprimer en 3D des objets pour leur faciliter le quotidien.

Pas-de-Calais : Les patients d’un centre de rééducation fabriquent leurs propres aides techniques

 

  • Le centre de rééducation Jacques-Calvé de Berck-sur-Mer possède son propre « rehab lab ».
  • Supervisés par des soignants, les patients y fabriquent les aides techniques dont ils ont besoin.
  • Au centre de cet atelier, une imprimante 3D matérialise les idées modélisées grâce à un logiciel spécifique.

Aide-toi et le rehab lab t’aidera. Lorsque l’on importe le principe du « do-it-yourself » dans un centre qui prend en charge des personnes porteuses d’affections neurologiques et orthopédiques, cela donne un « rehab lab ». A Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, le centre Jacques Calvé de la fondation Hopale à ouvert le sien en mai dernier. Depuis, l’imprimante 3D ne cesse de tourner pour réaliser les projets des patients.

« L’idée est de faire du patient l’acteur de la réalisation de sa propre aide technique », résume Julien Pager, responsable du pôle de réadaptation physique et cognitive du centre. Et pour ces patients, porteurs d’affections neurologiques et orthopédiques, une aide technique prend la forme d’un objet adapté pour faciliter la vie au quotidien. « Cela peut être une fourchette adaptée, un ouvre-bouteille, un porte-gobelet ou un jeton de chariot de supermarché », énumère-t-il. Sauf qu’au lieu d’acheter ces objets dans le commerce, ce sont les patients qui les conçoivent et les fabriquent eux-mêmes.

« Une occupation qui valorise les patients »

Cela se passe donc au sein du rehab lab, une pièce équipée d’une imprimante 3D et d’un ordinateur servant à la modélisation des objets. En amont, il aura fallu aux équipes du centre collecter des fonds pour acheter le matériel puis se former à l’utilisation de l’imprimante, et surtout du logiciel de modélisation. Ce savoir est ensuite transmis aux patients. « Au cours d’ateliers, les patients déterminent l’aide technique dont ils ont besoin. Cette aide est modélisée sur le logiciel puis imprimée en 3D. Ils sont accompagnés par le personnel mais ceux qui le peuvent utilisent le poste informatique grâce aux commandes vocales, oculaires ou avec une souris adaptée », explique le responsable du pôle de réadaptation.

Certes, la plupart des objets créés, à l’instar des supports de téléphone ou porte-bouteilles, peuvent se trouver dans le commerce. Mais ce n’est pas le but. « C’est avant tout une occupation qui valorise les patients. Cela leur permet aussi de fabriquer des aides sur mesure parfaitement adaptées à leur morphologie », assure Julien Pager. Le but n’est pas non plus de faire des économies, même si c’est effectivement le cas. « On peut fabriquer à moindre coût des accessoires pour réparer des fauteuils roulants par exemple au lieu d’acheter des pièces souvent chères », poursuit-il.

Soignants et patients commencent juste à découvrir les infinies possibilités offertes par l’impression 3D. Côté personnel, à moyen terme, on imagine déjà concevoir des orthèses ou des prothèses avec ce procédé. « Pour certains patients, il n’est pas impossible que cela fasse naître des vocations de reconversion », espère Julien Pager.

Source 20 MINUTES.

 

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