« Ne payez pas » : handicap et voitures flasheuses à Bordeaux, la mairie mise sur l’information…

L’adjoint chargé du handicap, Olivier Escots, assure que tout est fait pour lever les réserves émises par le Défenseur de droits et garantir l’accessibilité de la ville ainsi que la gratuité du stationnement.

« Ne payez pas » : handicap et voitures flasheuses à Bordeaux, la mairie mise sur l’information

 

Depuis janvier, pour contrôler le stationnement, Bordeaux a remplacé les rondes à pied par des voitures avec lecture automatisée des plaques d’immatriculation (Lapi).

Les personnes handicapées munies de cartes de stationnement (CMI-S ou CES) sont censées pouvoir se garer gratuitement partout en France, sans autre formalité. Mais le système Lapi, qui ne lit pas ces cartes, les oblige, pour ne pas être verbalisés à tort, à se signaler. Soit en inscrivant leur véhicule à (6 place Rohan ou monstationnement.bordeaux.fr). Soit en prenant un « ticket » à la journée (à l’horodateur ou sur des applis Flowbird et Easypark).

Un système contesté par certains et dont le Défenseur des droits est saisi. Motif : les personnes ignorant cette spécificité locale ont des chances de recevoir un forfait post-stationnement (FPS) indu.

Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux en charge du handicap.

À la Ville de Bordeaux, on se dit engagé pour neutraliser ces FPS intempestifs. « Nous sommes en lien avec une déléguée du Défenseur des droits, explique Olivier Escots, adjoint au maire en charge du handicap. Une des problématiques repose sur l’accessibilité du site. Les services travaillent à optimiser les informations en ligne. Un accompagnement est mis en œuvre, avec la présence de médiateurs numériques dans les équipes d’accueil. Mais il restera un écueil, celui de l’accessibilité de France Connect, outil mis en œuvre par l’État et sur lequel nous n’avons pas la main. »

Concernant « l’entrave aux libertés publiques » pointée par le Défenseur des droits dans un rapport de 2018, Olivier Escots estime que « depuis, plusieurs grandes villes sont passées à la Lapi et les bonnes pratiques qui ont pu être mises en œuvre viennent lever ces risques ».

Les places handicapées sous contrôles

L’élu se veut aussi rassurant sur la constitution par l’opérateur chargé du contrôle (en l’espèce, Moovia), d’un « fichier des personnes titulaires d’une carte de stationnement handicapé », qui a fait tiquer le Défenseur des droits. « Une vigilance accrue a été observée pour que la gestion des données respecte le Règlement général sur la protection des données. »

Sur le risque de verbalisation des visiteurs, Olivier Escots rappelle que « l’inscription est ouverte à tout titulaire de la CMI-S ou CES, qu’il réside à Bordeaux, en Gironde ou ailleurs ».

Sur l’information, l’élu plaide qu’elle « a été relayée par les différents outils à disposition de la Ville (‘‘Bordeaux Mag’’, affichages, Internet…) et par la MDPH. Elle est également disponible sur le site de l’Office de tourisme, dans la partie Bordeaux accessible ».

Et si un FPS est malgré tout émis ? « Je le dis et je le répète : ne payez pas », insiste l’élu. « La mise en œuvre d’un recours administratif préalable obligatoire, avec la présentation des justificatifs, permet d’annuler le FPS. Une information est faite aussi à cette occasion, dans les échanges avec les services, pour inciter les personnes à s’inscrire. »

Source LA DEPÊCHE.

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