Montbéliard : les limites de l’intégration scolaire des jeunes handicapés…

L’A.R.S, l’Agence Régionale de Santé, propose d’étendre l’inclusion scolaire à tous les enfants et adolescents présentant des troubles du développement ou souffrant de handicap.

Un objectif trop ambitieux selon certains spécialistes. 

Montbéliard : les limites de l’intégration scolaire des jeunes handicapés

L’I.M.E de l’Espèrel à Montbéliard, Institut Médico-Educatif, fait partie de la dizaine de structures du nord Franche Comté qui prend en charge des jeunes en situation de handicap ou atteints de troubles du développement. C’est aussi la mission des Adapeï ou d’associations comme Sésame Autisme. Cette année, la structure montbéliardaise s’occupe de 42 jeunes de 5 à 14 ans. Deux sur trois en moyenne sont déjà scolarisés en milieu scolaire ordinaire. Et les effets sont positifs. « Quand les enfants sont à nouveau dans une classe en scolarité partagée, ils ont un bénéfice immédiat et exprime une joie. Et c’est aussi positif pour les autres élèves du milieu ordinaire » explique Bernard Triponey, directeur de l’établissement.

Un accueil à l’école Victor Hugo de Montbéliard

Les enfants de l’Espèrel sont accueillis dans deux classes externalisées à l’école Victor Hugo à Montbéliard. L’une d’elle regroupe des enfants autistes souffrant de troubles envahissant du développement ce qui constitue une première dans le pays de Montbéliard. Ces enfants-là ne sont pas mélangés aux autres. Ils ne se voient qu’à la récréation et sur le temps activités périscolaires. Ils sont encadrés par des éducateurs, psychomotriciens ou encore orthophonistes. Nessim y est épanoui. « Ca se passe bien. Cela fait deux ans que je suis à Victor Hugo. J’aime bien ma classe. Je fais des activités, du sport, de la pâtisserie. En maths, j’ai un peu de difficultés mais mes résultats sont bons » indique ce jeune garçon de 11 ans.

L’objectif 100 % semble trop ambitieux

Placer 100% des enfants souffrant de troubles ou de handicap en milieu scolaire ordinaire ne semble pas être un objectif raisonnable selon certains spécialistes. Ce que propose l’A.R.S dans le cadre de son plan régional de santé est trop ambitieux. Ce plan ne peut pas s’appliquer à tous les jeunes. Tout simplement parce que certains handicaps sont trop lourds. Comment faire avec des enfants grabataires, des jeunes qui vivent avec des coques rigides ou cloués sur des lits ? « L’établissement d’accueil doit s’adapter aux enfants. Ceux que nous accueillons ici par exemple sont en trop grandes difficultés pour s’intégrer à un cadre scolaire normal » indique Laurent Laplace, éducateur à l’I.M.E de l’Espèrel.

Des expériences parfois douloureuses en milieu scolaire

90% des familles veulent que leurs enfants soient accueillis à l’école. Il y en a en revanche pour qui ça ne s’est pas bien passé. « Je préfère rester ici à l’I.M.E. J’ai des éducateurs qui sont gentils avec moi. Je ne me vois pas retourner à l’école » raconte un jeune garçon de 11 ans qui a vécu une expérience difficile en milieu scolaire. Tous les enfants ont le droit d’intégrer l’école de la république. Tout le monde est d’accord là-dessus mais l’expérience peut être douloureuse si le profil de l’enfant n’est pas adapté. C’est tous le danger de la proposition de l’ARS.

Source FRANCE BLEU.

Pour marque-pages : Permaliens.