Maire et handicapé : l’accessibilité, son combat…

Des alternatives simples existent pour rendre les bâtiments accessibles, assure Yann Jondot, maire d’une commune du Morbihan, qui a fait part de son expérience.

Yann Jondot et Sylviane Guillot, première adjointe de Domloup, présentent le projet d'autocollants permettant de visualiser le niveau d'adaptation des communes, avec trois niveaux : A, réalisé ; B, en réalisation ; C, à l'étude.

Yann Jondot a perdu l’usage de ses membres inférieurs après un accident de moto. Devenu maire de Langoëlan (Morbihan), il se bat pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Jeudi, il a rendu visite aux élus de Domloup, lors de la semaine de sensibilisation au handicap. « La loi Handicap de 2005 a constitué une avancée importante pour l’accessibilité du bâti aux personnes en situation de handicap, a-t-il expliqué. Mais sa mise en oeuvre demeure difficile à respecter pour les acteurs publics et privés et la contrainte qui pèse sur les petites communes est forte ! »

L’élu note aussi que depuis le 1er janvier 2015, les établissements recevant du public, non conformes aux règles édictées, doivent programmer et engager les travaux dans un temps limité pour être en conformité avec la loi. « Beaucoup reste à faire. Plus pour les petites communes, dont les moyens limités ont souffert de réductions importantes des dotations de l’État. »

Yann Jondot a voulu souligner un paradoxe : il a gravi, en fauteuil le sommet africain du Kilimandjaro et partira bientôt en expédition en Amazonie. « Est-ce plus facile pour un paraplégique de gravir le Kilimandjaro que de porter des revendications au sommet de l’État ? », a-t-il écrit au président de la République, en mai.

« La loi ne tient pas ses promesses »

« La loi de 2005 ne tient pas ses promesses. Dresser un agenda des adaptations à venir ne règle ni le problème des handicapés ni celui des petits commerces dans les petits bourgs, qui devront fermer faute de financer les transformations obligatoires. Des solutions alternatives immédiates sont pourtant possibles et peu onéreuses. »

L’élu combatif cite des exemples : l’achat par chaque commune d’une rampe d’accès amovible mise à disposition ; la pose d’une sonnette accessible devant des établissements publics ou des magasins ; une rampe d’appui pour gravir quelques marches ; des bandes de guidage, de marquage au sol, etc. « Ces solutions existent. D’autres sont à inventer ! ».

Source OUEST FRANCE.

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