Maine-et-Loire. Handicapée, elle attaque la ligue de handball…

Le handicap a-t-il sa place à la ligue de handball des Pays de la Loire ? Dorothée Mériau ne le pense pas. Handicapée, l’ex-salariée attaque la structure aux prud’hommes. Pour des « reproches injustifiés » et des « incivilités chroniques ». La ligue conteste.

Maine-et-Loire. Handicapée, elle attaque la ligue de handball

Maine-et-Loire. Handicapée, elle attaque la ligue de handball

 

Dorothée n’est pas née handicapée. Elle l’est devenue. C’était en 2006, pendant ses études. Accident de gymnastique. Voilà pour l’acquis.

Ce qui est inné, chez elle, ce qu’elle a toujours cultivé, c’est son mental de battante. Déterminée à rebondir, à transmettre. À reprendre un autre chemin, même si elle doit le faire en fauteuil roulant.

En 2008, elle est embauchée à la ligue de handball des Pays de la Loire, dont le siège est situé à Segré-en-Anjou-bleu, dans le Haut-Anjou.

Au début, « c’était top »

« Mon boulot, explique-t-elle, c’était de développer le handensemble, la pratique du hand auprès des personnes porteuses de handicap. Qu’il soit physique ou mental. C’était top. »

Elle bosse pour la ligue pendant près de huit ans. Sans souci, avec enthousiasme et à temps partiel. « Je faisais du télétravail (travail à domicile, N.D.L.R.), parce que la ligue n’était pas équipée pour l’accessibilité aux personnes handicapées. »

« J’ai vite déchanté »

En décembre 2015, à l’occasion de son entretien annuel, on lui demande, à partir de janvier 2016, de venir au siège de la ligue une fois par semaine. « Les locaux étant désormais équipés, cela ne me posait pas de problème. Au contraire, j’étais ravie. Mais j’ai vite déchanté. »

Stevann Pichon, le directeur administratif et financier de la ligue, arbitre international, de surcroît, lui causerait des soucis. Des soucis de place, en l’occurrence.

« Cela m’a blessée »

« Systématiquement, il se garait sur la place qui m’était réservée. Forcément, puisque j’étais la seule salariée handicapée. Au début, je lui faisais remarquer avec humour. » Puis, les faits se répétant « de façon quotidienne », selon Dorothée, avec ironie. Puis, avec des actes.

« À un moment, j’en avais tellement marre de ne pas être écoutée que je me suis garée derrière lui, pour qu’il ne puisse pas partir. Il m’a répondu que cela lui importait peu, puisqu’il n’avait pas à sortir, ce jour-là. Ça m’a blessée d’être traitée comme cela. Terriblement. » 

« La place handicapé, il ne fallait pas en parler »

Dorothée dénonce l’attitude de Stevann Pichon auprès de sa hiérarchie. « Le président de la ligue à l’époque, Pierre Orrière, ne m’a jamais répondu. J’ai juste reçu une convocation pour un entretien, en présence, notamment, de Stevann Pichon. »

L’entrevue se passe mal pour la jeune femme. « J’ai été très déçue. Aucune remise en question, beaucoup de mépris. Le compte rendu a remis en cause mon travail. Ces reproches sont injustifiés. Quant à la place handicapé, il ne fallait pas en parler. »

Licenciée en mai 2017

Épuisée psychologiquement, Dorothée est mise en arrêt maladie en octobre 2016. Elle sera finalement licenciée fin mai 2017, pour « inaptitude physique ».

Reste que, même en son absence, la place handicapé serait toujours occupée par des personnes valides. Des responsables de la ligue, en l’occurrence. Et Me Bertrand Salquain, l’avocat de Dorothée, de fournir des photos pour appuyer ses dires. « C’est tout simplement délirant, commente-t-il. Je n’avais jamais vu ça. »

Le président de la ligue « surpris »….

 

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Source OUEST FRANCE.

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