Handicapés, ils font des sacs en voiles recyclées…

À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), des handicapés ont créé leur propre marque : « 15 marins ».

Presque 400 sacs faits de vieilles voiles sont vendus par an. Ils ouvrent un magasin en centre-ville.

Des sacs fabriqués à partir de vieilles voiles. Oui, l’idée n’est plus nouvelle. Mais à Saint-Nazaire, c’est tout de même l’histoire d’un beau succès. Et elle fait la fierté de ceux qui en sont à l’origine : un groupe de handicapés et de déficients intellectuels, salariés d’un établissement d’aide par le travail, l’Esat Marie-Moreau.

Désormais, ils franchissent une autre étape : un magasin va être ouvert en centre-ville, pour commercialiser les produits. Jusque-là, les produits étaient vendus sur internet et chez Artisans du monde. Et avant Noël au sein d’une boutique éphémère.

D’ailleurs, tout l’établissement participe à cette aventure de quelques semaines chaque année. « Les salariés ont de très bons retours des clients, assure Didier Chapeau, le directeur de l’Esat. Cette activité leur apporte beaucoup et contribue au développement de l’estime de soi. Un objectif important pour nous ! »

La marque « 15 marins », créée en 2010, est parrainée par Damien Seguin, skipper handicapé et champion olympique. L’année dernière, 380 sacs ont été commercialisés par ces différents moyens. « On s’était lancés dans cette activité après des baisses de contrats dans le textile, dans un contexte de crise économique », rappelle Dominique Chapeau.

L’association Marie-Moreau emploie 90 handicapés psychiques et déficients intellectuels dans deux établissements. Ils travaillent en sous-traitance pour de grands donneurs d’ordres comme les chantiers STX ou 3M montage, et parfois même directement sur site. Des heures d’espaces verts et de nettoyage sont aussi assurées.

Des modèles uniques

Conception, fabrication, commercialisation… Les modèles de sacs ont été créés et dessinés par les encadrants. Ensuite, les salariés font tout à la main et à la machine. « Chaque modèle est unique. » Ils utilisent de vieilles voiles données par des particuliers ou des clubs. « Des voiles de bateaux, un peu de planches à voile ou quelques drapeaux… On a un stock mais on est toujours preneurs de dons ! »

Au final, les trois modèles principaux sont vendus de 45 à 60 €. Dans les cartons à présent : des vareuses pour le centre de formation Skol ar mor, à Mesquer.

Le futur magasin commercialisera ces produits et d’autres fabriqués par des centres d’aide par le travail un peu partout en France, ou encore des objets du réseau Artisans du monde, installé à proximité. « C’était le principe de notre boutique éphémère. L’idée est de pérenniser le concept, le rendre viable sur le plan économique, indique le responsable. On espère atteindre 150 000 € de chiffre d’affaires. »

Un local, racheté par l’agence d’urbanisme de la collectivité, est actuellement en travaux rue de la République, entre la gare et le centre de Saint-Nazaire. La structure juridique sera une « entreprise d’insertion », financée en partie par l’État, comme une soixantaine de structures similaires dans le département. « Nous venons de déposer le dossier. Le magasin tournera avec deux encadrants que nous allons recruter et trois salariés en insertion. C’est l’idée que chacun puisse apporter une richesse dans l’économie et la vie locale. »

Source OUEST FRANCE.

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