Handicap : les allocataires de l’AAH sont trois fois plus souvent isolés que les autres Français…

14 % des titulaires de l’AAH sont isolés, selon la définition retenue par la Drees. Et l’isolement est encore plus souvent éprouvé par les personnes elles-mêmes.

Plus d’un allocataire sur deux se sent seul.

 

La solitude : un fardeau pour les titulaires de l’allocation adulte handicapé (AAH). 53 % déclarent se sentir, souvent ou parfois, seuls, pointe une récente étude de la Drees, un organisme du service statistique public.

Il est vrai que 44 % vivent seuls, dans leur propre logement. C’est beaucoup plus que dans l’ensemble de la population française (20 %).

12 % sans contact avec leur famille

De plus, 10 % n’ont pas pas vu leur famille au cours des douze derniers mois (contre 3 %). Et 12 % n’ont même eu aucun contact (téléphone, courrier…).

Par ailleurs, 12 % affirment ne pas avoir d’amis (contre 3 %). Et même lorsqu’ils en ont, près d’un sur cinq assure ne pas avoir communiqué avec eux durant l’année écoulée.

Davantage de risques d’êtres isolés que les bénéficiaires d’autres minima sociaux

Pour synthétiser ces résultats, la Drees a construit un indicateur d’isolement. Une personne est considérée comme isolée si elle n’a pas de famille ou d’amis ou si elle voit moins d’une fois par mois au moins l’un d’entre eux. Cela concerne 14 % des allocataires de l’AAH. C’est quasiment trois fois plus que dans l’ensemble de la population (5 %).

Pourquoi ? Ce n’est pas lié au particularités socio-démographiques de cette population, constate la Drees. Toutes caractéristiques égales par ailleurs (âge, sexe…), les bénéficiaires de l’AAH et du minimum vieillesse ont plus de risques d’être isolés que les autres bénéficiaires de minima sociaux. L’âge isole. Le handicap aussi.

40 % privés d’élections

Seuls 63 % des allocataires de l’AAH sont inscrits sur les listes électorales contre 94 % des Français en âge de voter. Ce faible score s’explique sans doute par un moindre investissement dans la vie citoyenne. Mais aussi en partie par le fait que les personnes sous tutelle pouvaient se voir privées du droit de vote par le juge. L’étude a été réalisée en 2018 avant l’adoption de la loi ayant supprimé cette disposition du code électoral. Et puis à quoi bon s’inscrire sur les listes lorsqu’on n’est pas sûr de pouvoir déposer son bulletin dans l’urne, en raison de l’inaccessibilité du bureau de vote ?

Source OUEST FRANCE.

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