Handicap. Des travailleurs différents, mais compétents… et enfin reconnus !…

Trois mille personnes en situation de handicap ont reçu une attestation professionnelle jeudi 7 novembre. Le but : reconnaître les compétences de tous et changer le regard sur le handicap.

Handicap. Des travailleurs différents, mais compétents... et enfin reconnus !

Stéphane Fixon, trentenaire en situation de handicap psychique, n’est pas peu fier. Agent de production dans l’atelier de sous-traitance de l’Établissement et services d’aide par le travail (Ésat) Espoir à Rennes, il vient d’être reconnu « agent administratif ». Un nouveau métier qui le passionne.

Chargé de superviser une machine qui dépose des rubans adhésifs sur des supports cartonnés, il assure, en même temps, l’évolution de la production de l’atelier et la gestion du stock de matières premières. Accompagné par une monitrice, il a passé en revue toutes les compétences exigées par le « référentiel-métier » officiel : « J’ai découvert que je connaissais déjà pas mal de choses. Alors, je me suis formé et j’ai présenté mon dossier à un jury du Greta (établissement de formation) qui a reconnu mes compétences acquises. Aujourd’hui, j’ai un métier et je suis heureux. »

« Reconnaître les acquis »

En 2002, la loi de modernisation sociale a créé un nouveau droit : la validation des acquis de l’expérience. Mais, pour quatre directeurs de centres d’aide par le travail d’Ille-et-Vilaine, cette mesure risquait d’exclure les personnes qu’ils accompagnent. Ils ont alors imaginé Différent et compétent, un dispositif destiné à reconnaître les compétences professionnelles des travailleurs en situation de handicap.

« Nous partions du principe que personne ne sait rien faire, se souvient Christian Guitton, un des fondateurs du réseau. Nous souhaitions reconnaître tous les acquis, dans une perspective d’évolution et de formation tout au long de la vie. »

L’idée a, depuis, essaimé dans toute la France. Elle est aujourd’hui partagée dans quelque huit cents établissements. Jeudi, dans une vingtaine de villes, quelque 3 000 personnes handicapées ont ainsi reçu leur attestation. Bien souvent la première de leur vie.

« Une fois reconnues, ces personnes gagnent en confiance et développent des capacités à apprendre encore davantage, explique Magdeleine Grison, la directrice du réseau national. Jusqu’à changer de métier, parfois. »

Pour Anne-Laure Bourreau, la nouvelle présidente du réseau national, cela permet de changer le regard des professionnels et des entreprises : « Il s’agit de valoriser ce qui est réussi, de reconnaître les potentiels, au-delà de la situation handicapante. »

Source OUEST FRANCE.

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