Handicap. Ces combinaisons de plongée uniques offrent « une fenêtre de liberté »…

Cinq patients du Centre médical et pédagogique de Rennes-Beaulieu plongent chaque mois pour aller vers l’autonomie.

Ils ont testé des combinaisons de plongée pour handicapés uniques en France.

Les patients plongent avec un moniteur et un soignant.

 

« J’adore l’eau. Cette sensation de légèreté que nous avons sous l’eau, c’est trop cool », explique Sidnay, le sourire jusqu’aux oreilles. Avec ses compagnons de route, Orphée, Noah, Mathieu et Julien, ils viennent de sortir de la fosse de plongée de la piscine des Gayeulles à Rennes.

Ce mercredi 24 mars, en dépit de la pandémie et pour la quatrième année, l’opération Des Bulles à Beaulieu a encore « gagné un pari ». Proposer à cinq jeunes accidentés de la vie du Centre médical et pédagogique de Rennes-Beaulieu de s’adonner aux joies de la plongée.

Partager la liberté de plonger

« Ils ont été fauchés dans leur vie » explique Haidar Ditto, kinésithérapeute et ostéopathe du centre et moniteur de plongée handisub. Il est à l’origine du projet. « Je voulais faire plonger les patients. » En 2016, le challenge Des Bulles à Beaulieu est né. « J’ai pu partager avec les jeunes la liberté et la libération du corps en plongeant ».

Le projet de chaque jeune est « une réflexion d’équipe. Après ce qui lui est arrivé, le patient a besoin de s’extraire du centre, de se motiver, de revivre. » Haidar s’est entouré d’une équipe de soignants, de kinésithérapeutes, d’infirmières, d’éducateur APA, de médecins, et de moniteurs bénévoles.

La mise à l’eau est une étape longue et précise.

La sélection des patients se fait en septembre, « puis c’est le premier plongeon ». Les trois premières séances se font dans la piscine de Beaulieu, Ce premier cycle a pour objectif de faire connaissance avec le matériel, d’apprendre les fondamentaux de la sécurité et du langage sous-marin. Elles sont suivies de cinq séances dans la fosse de la piscine des Gayeulles. Les apprentis plongeurs descendent alors à six mètres.

C’est lors de cette première séance en fosse que les jeunes ont reçu des combinaisons de plongée réalisées sur mesure, totalement adaptées aux handicaps (tétraplégie, paraplégie…), « Elles n’existent pas dans le commerce. Ce sont des combinaisons avec des fermetures tout du long. Un peu comme les cottes de travail » explique Yvon Ropert, président du comité départemental (Codep35).

Une première en France

Les combinaisons ont coûté 4 500 € et sont financées grâce à une subvention du Codep35 et de la de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM), section handi-plongée. « La société Balaena, de Nice, nous a suivis sur ce projet. On a fait des prototypes et aujourd’hui on a six combinaisons. Il faut encore quelques petites retouches mais c’est plus pratique à mettre. » Un vrai challenge pour cette entreprise, « et une première en France. Si elles sont satisfaisantes, elles vont être commercialisées ».

Le but de la plongée en fosse est de mettre le jeune en confiance.

« La dernière séance, c’est celle qu’ils attendent le plus et appréhendent aussi. Une plongée en pleine mer ». L’aboutissement du projet, en juin, consistera à aller au large de Saint-Malo. Un moment fort pour les plongeurs « ils recevront aussi leur premier niveau de plongée pour être autonomes. Une porte vers la liberté ».

Source OUEST FRANCE.

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