Elle rêvait d’intégrer le monde du travail ordinaire : Maud, handicapée, vient de signer un CDI à Montélimar…

La jeune femme, qui a un retard mental, vient d’être embauchée par le magasin L’Entrepôt du bricolage à Montélimar.

Un cas exceptionnel et rare que salue l’association qui l’a aidée, l’Adapei.

Maud, dans les rayons de l'Entrepôt du bricolage à Montélimar.

Elle rêvait d’intégrer le monde du travail ordinaire et c’est désormais chose faite ! Maud, qui est handicapée intellectuelle, vient de signer un CDI dans le magasin L’Entrepôt du bricolage à Montélimar (Drôme). Depuis le 6 janvier, la jeune femme d’une trentaine d’années rejoint chaque matin le service logistique.

Et au quotidien, elle fait exactement la même chose que ses collègues : du déchargement de marchandises, de la préparation de commandes ou de la mise en rayon. « Ça redonne la patate, sourit-elle. Je ressens que les gens ici sont très bien avec moi. Par rapport à mon handicap, je ne pensais pas qu’on m’embaucherait comme ça ».

Pourtant son patron, Richard Brun, n’a pas hésité à l’embaucher après un stage dans l’entreprise. « Tout de suite, chez elle, on a décelé le savoir-être : des yeux qui brillent, un sourire quotidien et une envie et une énergie débordante. Ça montre à tous les collaborateurs du magasin que dans l’entreprise, il y a la place pour tout le monde, même pour des gens qui ont un handicap ».

Avec l’aide de l’association Acc’ent, Maud a d’abord effectué un stage de plusieurs mois dans son équipe. La jeune femme avait plusieurs fois fait part de son envie de quitter le monde du travail protégé. Aujourd’hui, elle exerce le même métier que ses collègues. Elle est accompagnée mais son poste n’est pas adapté et elle touche le même salaire que les autres employés.

Un cas qui reste rare et exceptionnel, selon le président de l’Adapei de la Drôme, l’association qui aide à l’intégration des personnes handicapées, dont Maud. « On manque un peu d’entreprises prêtes à dire : allez, banco, j’essaie d’intégrer une personne, résume Jean-Luc Chorier. Si ça marche, on a le CDI comme Maud. Et si ça ne marche pas, on a un retour à l’Ésat, [l’Établissement et service d’aide par le travail]. Mais pour aller loin il faut avoir la possibilité d’un retour en arrière. »

« Le monde de l’entreprise n’est pas complètement prêt à accueillir des personnes en situation de handicap »

Si jamais ça ne se passe bien, Maud a d’ailleurs trois ans pour revenir travailler en Ésat, en établissement d’insertion. « La finalité, c’est de faire que les personnes se sentent bien là où elles sont, explique Philippe Bochu, le directeur de l’Ésat Adapei 26 où travaillait Maud auparavant. Maud, depuis qu’elle est arrivée, demande à aller dans le monde ordinaire donc je pense qu’on a fait notre boulot avec elle en l’emmenant là où elle voulait aller. Maintenant, si jamais elle constate que c’est quand même trop dur, le regard des autres par exemple, elle peut toujours revenir à l’Ésat. »

Maud, entourée de ses collègues, de son patron et des membres de l'Adapei. - Radio France

Car selon lui, « le monde de l’entreprise n’est pas complètement prêt à accueillir des personnes en situation de handicap. Ici, on a une entreprise structurée, avec un manager qui pilote les choses pour que ça fonctionne avec du tutorat. Elle s’intègre bien, mais elle s’intègre bien aussi parce qu’il fait en sorte qu’elle soit prête à l’intégrer ».

Source FRANCE BLEU.

 

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