Élèves handicapés : les accompagnants en grève pour « la reconnaissance d’un vrai métier »…

Des syndicats de l’Éducation national appellent à la grève, ce jour, pour réclamer une hausse des salaires et un véritable statut en faveur des personnels s’occupant des élèves en situation de handicap.

Élèves handicapés : les accompagnants en grève pour "la reconnaissance d'un vrai métier"

Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), en grève mercredi 6 février, réclament de meilleurs salaires et un vrai statut pérenne. Pour une partie d’entre eux, les conditions de travail sont précaires. Et les familles le ressentent.

340 000 élèves handicapés scolarisés

« Sans exagérer, c’est un parcours du combattant, un combat quotidien pour avoir un accompagnement », explique Myriam en évoquant la scolarisation de son fils Yannis, 7 ans, handicapé moteur. Scolarisé depuis trois ans, il a déjà changé trois fois d’accompagnant. Sa mère a vécu une mauvaise expérience l’an dernier avec la jeune femme choisie pour l’aider, « inscrite à Pôle emploi, et là par hasard ». « Elle n’avait aucune conscience, aucune connaissance du handicap. Elle était immature, avec un langage inadapté et passait ses journées sur le portable », explique Myriam. Mais la mère de famille souligne aussi que cette situation reste minoritaire. La majorité des accompagnants fait bien son travail, dit-elle.

Du personnel parfois soumis au temps partiel

« Si parfois des accompagnements dysfonctionnent, c’est que ces personnes ont elles-mêmes un lourd fardeau à porter parce qu’elles ne s’en sortent pas », avance Virginie Cassand, accompagnante d’élèves handicapés à Paris. C’est une illustration, dit-elle de la conséquence de la précarité dans laquelle se trouvent encore certains collègues : salaire bas, temps partiel subi, formation minimale.

Je fais 41 heures et je gagne 1 300 euros. Donc, imaginez pour des personnes qui travaillent 24 heures et qui ont à peu près 700 euros.Virgine Cassandà franceinfo

Selon Virginie Cassand, l’instabilité se ressent dans l’implication professionnelle : « Quand on est soi-même fragile, c’est difficile de s’investir dans l’accompagnement d’un enfant. Quand on gagne 700 euros, qu’on ne sait pas si on va être renouvelé, on ne va pas rester dans le métier si on n’est pas solide. »

Une « reconnaissance » attendue

Il semble difficile dans ces conditions d’attirer, de retenir les personnels, même les plus motivés, d’où leur demande en faveur d’un vrai statut. « C’est un vrai métier et il faut qu’on en vive décemment. C’est un métier dont on ne plus se passer parce que de plus en plus d’enfants pourront aller à l’école, estime Virginie Cassand. Ce n’est pas un métier tampon, bouche-trou. On s’investit, donc ça veut dire qu’on aime ce qu’on fait. Il faut que l’État le valorise, le reconnaisse. »

Le gouvernement assure que la professionnalisation est aussi son objectif. Depuis la dernière rentrée, il y a davantage d’accompagnants embauchés en CDD qu’en contrat aidé. L’exécutif fait aussi la promesse que tous les recrutements se feront en contrat pérenne dès la rentrée 2019, avec 60 heures de formation annuelle.

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