Ce patch redonne la sensation du toucher aux personnes amputées…

Porter une prothèse de bras et pouvoir ressentir une poignée de main : ce n’est plus impossible grâce à la réalité virtuelle.

Un appareil a été mis au point et testé aux États-Unis. D’autres chercheurs œuvrent pour améliorer le sort des personnes amputées.

L’appareil ressemble à un patch en silicone. On le pose sur la prothèse.

L’appareil, décrit dans la revue Nature, ressemble à un grand patch en silicone. Il est mû par une trentaine de petits actionneurs contrôlés à distance via un écran tactile sans fil, comme un smartphone ou une tablette.

Lorsqu’on touche cet écran, les actionneurs du patch vibrent de manière simultanée, produisant une sensation sur la peau équivalente à ce toucher. Si l’on dessine par exemple un X avec le doigt sur l’écran tactile, le porteur du patch ressentira ce même tracé.

Ce patch redonne la sensation du toucher aux personnes amputées. Le patch avec sa trentaine de petits actionneurs.

Testé sur un vétéran

Développé par des chercheurs de Northwestern University dans l’Illinois, aux États-Unis, cet appareil a été conçu pour améliorer la qualité de vie des porteurs de prothèses, mais aussi, dans un optique plus ludique, créer des interactions tactiles à distance.  Nous explorons les capacités et les limites de la réalité virtuelle ou augmentée , explique à l’AFP Yonggang Huang, coauteur de l’étude.

Garrett Anderson, un vétéran américain qui a perdu son avant-bras droit pendant la guerre en Irak en 2005, a testé le nouveau patch. Il est parvenu à ressentir le toucher d’une poignée de main, et ce jusqu’au bout des doigts de sa prothèse. Les vibrations variaient en intensité, en fonction de sa force de préhension.  Je me souviens d’avoir saisi la main de ma mère et de l’avoir presque cassée, parce que je ne mesurais pas ma pression , a-t-il confié à l’AFP. Garrett rêve de pouvoir enfin tenir la main de ses deux enfants.

La recherche très mobilisée

Objectif à présent pour cette équipe américaine : rendre l’appareil  plus fin et plus léger . Ce ne sont pas les seuls à vouloir redonner des sensations tactiles à ceux qui ont perdu un membre. C’est une piste sur laquelle beaucoup de chercheurs travaillent.

Début octobre, une équipe suisse de l’Université de Zurich, associée à une start-up spécialisée dans la conception de prothèses, SensArs Neuroprosthetics, a présenté une prothèse révolutionnaire, dans la revue spécialisée Science Translation Medicine.

Des capteurs et une semelle sensorielle

Grâce à des capteurs dans le genou et une semelle sensorielle fixée sous le  pied , cette prothèse redonne la sensation de la marche à des patients amputés au-dessus du genou. Les signaux sont traduits en impulsions électriques puis acheminés jusqu’au cerveau grâce à de minuscules électrodes dans le nerf périphérique.

La prothèse connectée est reconnue comme un membre à part entière par celui-ci, ce qui n’est pas le cas d’une prothèse classique qui nécessite une réflexion et une adaptation permanentes de la personne amputée.

Les essais doivent être menés à plus grande échelle mais sont prometteurs.

À Brest aussi

Plus près de chez nous, dans l’Ouest de la France, des travaux sont également menés sur des prothèses connectées. Le CHU de Brest a lancé il y a quasiment un an le projet FollowKnee. Un programme ambitieux qui associe chercheurs et industriels.

L’objectif est d’équiper, d’ici à 2023, les prothèses de genou de capteurs capables de déceler une infection ou un défaut mécanique dès les premiers signes. Ce sont les principales sources d’échec après l’opération.

Source OUEST FRANCE.

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