Avec la réforme des retraites, tout va changer pour la pension de réversion…!

Au vu du projet de réforme, la pension de réversion attribuée aux veufs – essentiellement des femmes – sera dans de nombreux cas revue à la hausse.

Et tout le monde sera logé à la même enseigne !

Avec la réforme des retraites, tout va changer pour la pension de réversion.

Dans un couple, la pension de réversion profite dans près de 90% des cas à la femme. Pour rappel, après le décès de l’un des conjoints, il s’agit d’une part de revenu versée au survivant. Le gouvernement assure que sa réforme sera favorable aux femmes, « en garantissant au conjoint survivant 70 % des ressources du couple », sans conditions de ressources financières. A l’heure actuelle, le taux est de 54% dans le régime général des salariés, attribué selon un montant de ressources à ne pas dépasser, et de 60% dans les régimes complémentaires obligatoires, mais il s’appliquait à la pension du conjoint décédé (avec des plafonds), pas aux ressources du foyer.

Un exemple pour comprendre

Soit un couple ayant 3 200 euros de ressources mensuelles, composés de 2 200 euros pour l’homme et 1 000 euros pour son épouse. Au décès de l’un d’eux, les revenus du couple devront valoir 70% de 3 200 euros, soit 2 240 euros. Si Monsieur décède en premier, sa veuve percevra 1240 euros de réversion, s’ajoutant à sa pension de 1000 euros. Si c’est l’inverse, la pension de réversion du conjoint survivant sera de 40 euros pour atteindre le revenu de 2240 euros.

Un préalable, la même règle pour tous

En réalité, la réforme va commencer par faire le ménage entre les régimes. Fini donc les taux d’attribution, les conditions d’âge et autres paramètres appliqués différemment ici ou là. Exemples : le régime général exige actuellement de ne pas dépasser un seuil de ressources ; les régimes complémentaires du privé de ne pas être remarié ; celui des fonctionnaires une certaine durée de mariage, etc.

Condition 1 : à partir de 62 ans

Des conditions d’octroi de cette pension de réversion vont bien sûr être fixés. C’est encore à prendre au conditionnel, mais le premier paramètre clé reposera sur l’âge à partir duquel on pourra prétendre toucher la pension de réversion. Ce serait 62 ans, soit un âge plus élevé que ceux fixés actuellement pour l’ouverture des droits à réversion : 55 ans dans le régime général ou aucun âge minimal dans le régime des fonctionnaires par exemple.

Condition 2 : pour les couples mariés au moment du décès

Autre exigence, que le couple soit marié. Cette condition exclura donc les couples divorcés, alors qu’aujourd’hui la pension de réversion est partagée entre les épouses (ou époux) au prorata de la durée de mariage de chacune. En contrepartie, pour les couples divorcés, une compensation financière devrait être fixée dès le divorce. En l’état actuel du projet, les couples pacsés et les personnes vivant en concubinage ne sont pas concernés par l’octroi d’une pension de réversion, comme c’est le cas aujourd’hui.

Bilan : qui sera gagnant ?

La réponse dépendra essentiellement de l’âge auquel survient le décès. Avant 62 ans, c’est évidemment moins favorable qu’aujourd’hui, puisqu’aucune réversion ne serait versée. Le gouvernement devrait toutefois annoncer « des propositions pour garantir aux personnes victimes de ces situations de veuvage précoce la solidarité de la Nation ». En revanche, passé 62 ans (grande majorité des décès), la future règle de 70% des pensions du couple sera plus avantageuse qu’aujourd’hui. Notamment pour les femmes aux petites pensions. Pour l’heure, les modalités de calcul de ce taux de 70% sont toutefois trop floues pour en tirer des conclusions définitives.

Une mise en application très lointaine

Comme pour l’ensemble de la réforme, le passage aux nouvelles règles de la pension de réversion sera très progressif. Ce qui est certain : les retraités actuels percevant une pension de réversion ne seront pas concernés par les nouvelles règles. Et ce qui est probable : les générations nées avant 1975 resteront concernées par le système actuel, ce qui n’est pas forcément de leur intérêt. Seuls seraient alors concernés par les nouvelles règles les personnes atteignant l’âge de 62 ans en… 2037 !

Source MIEUX VIVRE VOTRE ARGENT.

L’espérance de vie augmente mais les travailleurs pauvres profitent moins longtemps de leur retraite…

Retarder le départ à la retraite, c’est évident : on vit mieux et plus longtemps. Oui, surtout si l’on gagne bien sa vie et qu’on est cadre.

Pour les autres, les maladies professionnelles ont doublé en vingt ans.

Au bout, un constat : un homme pauvre vit presque 13 ans de moins qu’un homme riche.

Une salariée d'Ehpad, dans l'une des professions les plus éprouvantes pour les femmes ; et une femme âgée, dont l'espérance de vie découle directement du niveau de revenus au cours de son existence.

L’espérance de vie des Français s’est continuellement accrue de 1947 à 1997. Elle est ainsi passée de 66,7 à 82,3 ans pour les femmes et de 61,2 à 74,6 ans pour les hommes.

Mais ces chiffres sont des moyennes. Elles prennent en compte autant l’âge du décès des nourrissons que celui des personnes très âgées.

En l’occurrence, jusqu’à il y a une vingtaine d’années, c’est surtout la baisse de la mortalité infantile qui a fait remonter l’espérance de vie de l’ensemble de la population. Autrement dit, jusqu’à la veille des années 2000, les vieux n’ont pas tellement vécu plus vieux, mais on a moins perdu d’enfants.

En revanche, depuis vingt ans, on observe une baisse de la mortalité des personnes âgées. L’espérance de vie atteint désormais 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes.

Pour les deux sexes, la France est sur le podium européen. Mais les moyennes cachent, là encore, de fortes disparités liées, cette fois, au niveau de vie. Sur l’espérance de vie, il joue un rôle majeur.

13 ans de vie en moins pour les pauvres

Les hommes les plus pauvres vivent jusqu’à 71,7 ans. Ceux qui gagnent au moins 6 000 euros par mois vivent 12,7 années de plus. Chez les femmes, les plus pauvres vivent jusqu’à 80 ans, les plus riches, 8 ans de plus.

Les Français ne sont pas plus égaux face aux accidents du travail : 43 % concernent des ouvrier(e) s et seulement 2,5 % les cadres, selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, du ministère du Travail) sur des données 2016.

Il y a, certes, une bonne nouvelle : le nombre d’accidents du travail baisse régulièrement : 740 000 en 2000, 651 000 en 2018. Mais, grande ombre au tableau, la baisse ne concerne que les hommes. Chez les femmes, ils ont augmenté de 30 %.

Il en est de même pour les accidents de trajet (entre le domicile et le lieu de travail). De 2001 à 2016, ils ont peu progressé : de 86 100 à 87 400. Mais ce sont les femmes qui payent l’addition. Pour elles, ils ont progressé de 18,6 %, contre une baisse de 13 % pour les hommes.

En très forte hausse, le nombre de maladies professionnelles déclarées chaque année. On en comptait 49 500 en 2018 contre 20 700 en 2000. Là encore, les femmes sont de très loin les plus mal loties : la hausse les concernant est deux fois plus forte que pour les hommes.

Champions toutes catégories des pathologies professionnelles, les troubles musculo-squelettiques (TMS). Ils représentent 87 % des maladies indemnisées. Près de la moitié d’entre eux donnent lieu à des séquelles irréversibles. Et encore, le nombre est très sous-estimé selon Santé Publique France, qui estime qu’entre la moitié et les deux tiers des TMS ne sont pas déclarés.

Dur, le BTP ? Le ménage et les Ehpad aussi

Par ailleurs, les idées reçues sur la dangerosité des activités sont bousculées : les hommes victimes dans le secteur du bâtiment-travaux publics sont moins nombreux (87 000) que les femmes dans le secteur santé-nettoyage-intérim (95 300).

Du côté des maladies professionnelles, les deux domaines d’activité les plus pathogènes pour les hommes sont, là encore, le bâtiment-travaux publics (6 500 cas) et la métallurgie (4 600). Mais, de nouveau à rebours des idées reçues, les femmes atteintes de maladies professionnelles sont plus nombreuses dans les secteurs services-commerce-industries alimentaires (6 700) et santé-nettoyage-intérim (6 500).

« Ce sera davantage d’arrêts maladies… »

La mauvaise santé au travail a un coût : chaque année, 13 milliards d’euros de congés maladies, invalidité, etc.

La facture risque de s’alourdir, estime le Dr Anne-Michèle Chartier, présidente du syndicat CFE-CGC des médecins et des professionnels des services de santé au travail. « Des gens qui travaillent plus vieux, ce sera davantage d’arrêts maladies, de maladies professionnelles, d’invalidités et de personnes licenciées pour inaptitude. »

Pour le Dr Anne-Michèle Chartier, même si « l’état de santé général de la population s’améliore », il y a encore « une frustration vis-à-vis de cette pénibilité, que l’on constate et face à laquelle on a du mal à intervenir ». Et ce d’autant plus que le développement de la sous-traitance et de l’intérim « revient à externaliser le risque » en matière de santé au travail. « C’est le cas des veilleurs de nuit dans les parkings. On sous-traite l’activité, on sous-traite le risque ».

Une nécessaire politique de prévention

La prévention, cœur de métier de la médecine du travail, n’est pas facilitée par « la régression du compte pénibilité ». Mis en place durant le mandat de François Hollande, « il a été vidé de sa substance par pression du patronat ». Comportant alors 10 facteurs (travail de nuit, port de charge, exposition aux produits chimiques, etc.), il était certes « compliqué à appliquer », car « il est difficile de calculer la pénibilité de certaines expositions ou tâches ». Mais la réduction du nombre de facteurs et le renvoi à des négociations par branches professionnelles ont « dévoyé » le dispositif.

Il subsiste de plus, selon le Dr Chartier, une absence fâcheuse de prise en compte d’un certain type de pathologies, « les infarctus, les burn-out, les troubles psychiques » pourtant bel et bien « liés au stress professionnel »,, qui touchent « aussi les cadres », mais dont « le patronat ne veut pas entendre parler ».

Le Dr Chartier estime qu’un report de l’âge de la retraite rendra « d’autant plus urgent de développer une politique de prévention ambitieuse, qui soit bien déclinée sur le terrain, auprès des médecins et des inspecteurs du travail ».

Source OUEST FRANCE.