Brest. Avec la Handibox,  » tout le monde est autonome »…

Innovante, la Handibox permet de venir et participer facilement, pour n’importe quel événement culturel, pour tous les types de handicap et dans tous les domaines culturels : « Une solution qui vient lever les obstacles matériels à l’accès à la culture ».

La Handibox, présentée par Arnaud Le Deun, de l’association Valentin Haüy ; les adjoints Anne-Marie Kervern, Réza Salami et Fortuné Pellicano, et Véronique Abaléa, chef du projet.

« Une ville qui n’est pas capable d’accueillir ses habitants en situation de handicap est une ville elle-même en situation de handicap , commente Réza Salami, adjoint au maire à la culture. On doit se donner les moyens d’une politique inclusive. »

Alors, comment, « sans aucune exclusion » , favoriser l’accès à la culture des personnes en situation de handicap ? Grâce à cette première et « innovante » Handibox, « tous handicaps confondus » , conçue aussi bien pour les personnes non-voyantes, sourdes et malentendantes, que pour les personnes handicapées mentales et à mobilité réduite.

« Les citoyens sont tous égaux, certains ont des besoins différents, spécifiques, auxquels la Handibox répond, insiste Anne-Marie Kervern, aux droits des personnes en situation de handicap. L’idée, c’est que tout le monde soit autonome. »

Une personne sur quatre souffre d’un handicap

Conçue pour les événements en plein air, organisés sur l’espace public, la Handibox, testée en 2018 aux Jeudis du Port, sera mise à la disposition des associations. Elle contient un matériel impressionnant : un stand et un comptoir d’accueil, deux rampes d’accès, 10 casques auditifs, 10 boucles auditives mobiles, un micro-cravate, un émetteur mobile de poche, deux fauteuils roulants, 8 sièges-cannes, deux bornes sonores, deux gamelles pour les chiens d’aveugle, des gilets avec des logos « LSF » et « PMR », deux dictaphones numériques…

Son coût ? 40 000 €. Avec les salaires de ses concepteurs, sur deux ans de travail : 63 000 €. « À la hauteur de ses avantages, détaille Véronique Abaléa, chef du projet. Simple à utiliser, utile à tous, la Handibox permet de venir et participer facilement. »

Tout le monde pourra s’en servir. Et pas uniquement les 3 % de la population qui vit en fauteuil roulant. « Avec le vieillissement, en 2025, c’est inéluctable, 12 % de la population aura des problèmes de motricité, argumente Anne-Marie Kervern. Incapables de supporter la station debout le temps d’un concert, ces personnes apprécieront de se poser sur un siège-canne de la Handibox. »

Sensation de sécurité

De là à devenir universelle, comme la télécommande ? « Au départ inventée pour les tétraplégiques, la télécommande est utilisée aujourd’hui par 100 % des téléspectateurs, continue Anne-Marie Kervern. La Handibox trouvera facilement sa place dans une société où plus d’un Français sur quatre souffre d’une incapacité, d’une limitation d’activité ou d’un handicap. »

Sur les seuls problèmes d’audition, 16,9 % des Français de 18 à 80 ans, 8 millions de personnes, présentent une perte d’audition modérée ou importante qui nécessite une communication adaptée : appareil auditif, langues des signes… Alors Brest ville pionnière ?

« Quand, au handicap, se superpose une sensation d’insécurité, ça bloque toute envie de sortir de chez soi. Mais on peut, aussi, se retrouver très isolé en plein milieu d’une foule , juge Arnaud Le Deun, président de l’association Valentin Haüy, au service des aveugles et des malvoyants. Alors quand, à l’entrée d’un site comme les Jeudis du Port, une balise sonore nous guide vers un stand où nous sommes accueillis, c’est, sans aucun doute, une réelle amélioration. »

Source OUEST FRANCE.

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