Autisme : attention aux pseudo-thérapies dangereuses…

La chélation est un procédé médical visant à éliminer la présence dans l’organisme de métaux nuisibles  (des métaux lourds, huile de cannabis, médicaments détournés…).

Par désespoir, certains parents se tournent vers des méthodes dangereuses pour tenter de venir en aide à leur enfant autiste.

Autisme : attention aux pseudo-thérapies dangereuses

«En tant que mamans d’enfants autistes, nous avons été alertées par des parents sur des dérives qui nous inquiètent au plus haut point», écrivent Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme, et Estelle Ast, dans leur tribune publiée le 23 juillet dans le Huffington Post . Les deux femmes y dénoncent les «pratiques alternatives», qui «aimeraient nous faire croire qu’il existe un remède miracle qui aiderait nos enfants». Le «désert médical en matière d’autisme» et l’absence de traitement poussent les familles au désespoir, expliquent-elles, et certaines recherchent de l’aide dans ces médecines alternatives dont l’efficacité n’a pas été prouvée, voire, qui peuvent être dangereuses.

La recherche offre des pistes

Il faut d’abord distinguer les pistes thérapeutiques qui font l’objet de véritables recherches scientifiques des médecines dites «alternatives» qui, elles, ne reposent sur aucune base médicale. Mais, comme le rappelle le Pr Marion Leboyer, responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Henri Mondor (Créteil) et directrice de la fondation FondaMental, «il n’existe aucun traitement curatif pour guérir l’autisme». En revanche, poursuit-elle, «certains symptômes associés à l’autisme peuvent être soulagés et les recherches dans ce sens doivent se poursuivre».

Quelques études encourageantes ont été publiées ces dernières années, notamment sur l’ocytocine, une hormone impliquée dans la construction de nos relations sociales. En 2012, une équipe de chercheurs du CNRS et de l’INSERM a obtenu des résultats préliminaires prometteurs avec un spray nasal d’ocytocine qui avait alors permis d’améliorer transitoirement les capacités d’interactions sociales d’une poignée d’adultes autistes. Même chose pour le bumétanide. Cela fait plusieurs années que les équipes du Pr Yehezkel Ben-Ari et du Dr Eric Lemonnier utilisent cette molécule pour tenter de faire diminuer la sévérité des troubles autistiques. Des résultats prometteurs ont été publiés en mai 2017 dans la revue Translational Pyschiatry .

«Ce sont des études très sérieuses et je ne le conteste pas», reprend Olivia Cattan. En revanche, la présidente de SOS Autisme dénonce «le grand n’importe quoi» de l’automédication dans l’autisme. «Les parents sont impatients et n’ont pas envie d’attendre la fin des essais cliniques. Ils lisent une étude et se disent «on va essayer», constate-t-elle. De plus, certains médecins «prescrivent le Burinex (nom commercial du bumétanide, NDLR) sans suivi, sans savoir si cela fonctionne», poursuit-elle.

«Des parents passent des heures et des heures à lire des choses sur internet, et certaines personnes ont bien compris que, compte tenu de leur désespoir, il existe un marché économique»

Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme

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Source LE FIGARO.

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