Le Royaume-Uni s’apprête à autoriser le cannabis thérapeutique…

Au Royaume-Uni, les médecins pourront prescrire des médicaments dérivés du cannabis à compter de l’automne, a annoncé un ministre britannique.

Le Royaume-Uni s’apprête à autoriser le cannabis thérapeutique

Le cannabis thérapeutique va être autorisé au Royaume-Uni sur prescription à partir de l’automne, a annoncé jeudi le secrétaire d’État britannique à l’Intérieur Sajid Javid. «Cela aidera les patients avec des besoins médicaux spécifiques mais cela ne constitue en aucun cas un premier pas vers la légalisation du cannabis à usage récréatif», a-t-il déclaré dans un communiqué. Plusieurs cas de personnes malades se soignant illégalement à l’aide d’un composé issu du cannabis, dont deux enfants souffrant d’épilepsie, Alfie Dingley et Billy Caldwell, prenant de l’huile de cannabis, avaient récemment été médiatisés.

On retrouve dans le cannabis quelque 80 cannabinoïdes différents. Les plus connus sont le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC). Contrairement au THC, le CBD n’est pas un produit stupéfiant: il n’affecte pas l’activité mentale et le comportement. De nombreuses études ont montré qu’il n’était pas dangereux pour la santé humaine quand il est administré par voie orale sur des périodes allant d’une vingtaine de jours à 6 semaines.

Des effets sur la douleur et les nausées

En janvier 2017, l’Académie américaine des sciences a rendu un rapport sur les effets du cannabis et de ses composés sur la santé. Elle avait alors conclu que certains cannabinoïdes peuvent calmer les nausées chez les patients sous chimiothérapie, atténuer les douleurs chroniques ou encore améliorer les symptômes des personnes souffrant de sclérose en plaques. Mais elle avait aussi souligné qu’il existe une association entre l’usage de cannabis et le développement de schizophrénie ou d’autres troubles psychiatriques.

Le cannabis, qui était classé comme une drogue n’ayant pas de valeur thérapeutique au Royaume-Uni, va changer de catégorie. Le Département des soins de santé et sociaux (DHSC) et l’Agence de réglementation des médicaments et produits de santé (MHRA) vont maintenant «définir clairement ce qui constitue un médicament dérivé du cannabis» afin que ceux-ci puissent être prescrits, a indiqué le ministère.

Ces médicaments peuvent prendre différentes formes: sprays buccaux, comprimés, capsules ou encore huiles. «Les autres formes de cannabis seront strictement contrôlées et ne seront pas disponibles sur ordonnance», précise le ministère. Car contrairement aux médicaments à base de cannabinoïdes, le cannabis récréatif ne permet pas d’ajuster les doses de cannabinoïdes. Or si le THC à petite dose procure un effet relaxant, il peut au contraire provoquer des crises de panique en cas de fortes doses répétées, voire déclencher des maladies psychiatriques chez les personnes ayant un terrain génétique sensible.

Plusieurs autres pays européens ont déjà légalisé le cannabis thérapeutique, comme l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande ou l’Italie. En France, un seul médicament à base de cannabis a été autorisé par l’Agence de sécurité du médicament. Il s’agit du Sativex, un produit destiné à certains patients atteints de sclérose en plaques. Mais plus de 4 ans après son autorisation en 2014, il n’est toujours pas disponible, faute d’un accord sur son prix. En mai dernier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé que le cannabis à usage thérapeutique «pourrait» arriver dans l’hexagone.

Source LE FIGARO.

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