Allergies, intolérances, vaccins… Les réponses à vos questions…

Vous avez posé vos questions sur les allergies au Dr Isabelle Bossé, allergologue.

En voici une sélection.

Le test par un spécialiste sur le bras d’un patient afin de détecter des allergies (photo d’illustration).

 

Nous vous avons donné rendez-vous pour poser vos questions sur les allergies à une allergologue. En voici une sélection, accompagnée bien sûr des réponses et explications d’Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues et vice-présidente de la Fédération française d’allergologie. 

Différence entre allergie et intolérance

« Pourriez-vous m’expliquer la différence (et notamment en termes de gravité) entre une intolérance et une allergie ? Mon fils a fait des poussées d’urticaires à la suite de l’ingestion de pastilles Drill. S’en sont suivis des tests révélant une intolérance ou allergie aux dérivés de l’aspirine. », nous a demandé Dominique.

Dans le cas présent c’est une allergie et non une intolérance. Intolérance et allergie sont deux mécanismes totalement différents, l’allergie fait intervenir le système immunitaire, les intolérances pas du tout, et l’allergie peut être plus grave.

Se faire vacciner contre le Covid-19

« J’ai un profil allergique, je me pose des questions sur le choix du vaccin contre le Covid-19. Lors de mes recherches, j’ai pu voir que les vaccins à ARN messager type Pfizer ou Moderna contenaient un excipient potentiellement allergisant, le PEG et que l’AstraZeneca contenait un allergisant potentiel, le polysorbate. Mes questions sont les suivantes : Me conseillez-vous de me faire vacciner ? » C’est la question posée par Françoise de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Les allergies au PEG et au polysorbate sont exceptionnelles, quand elles sont avérées c’est une contre-indication aux vaccins actuels. Les antécédents d’allergie médicamenteuse comme les antibiotiques et autres médicaments ne sont pas une contre-indication, excepté s’il y a un doute sur un choc anaphylactique après une vaccination antérieure ou l’injection d’un produit de contraste iodé.

Nous conseillons la prise d’un antihistaminique une heure avant l’injection par sécurité, et peu importe le vaccin que vous recevrez.

Eczéma avec le port du masque

« Quand je porte un masque chirurgical plus de 2 h, je fais comme un eczéma aux deux points de contact et de frottement sous les yeux. Obligée de prendre de la cétirizine quelques jours ensuite », explique Laurence, de Longjumeau (Essonne).

En effet certaines personnes sont sujettes à ces irritations cutanées avec les masques, vous pouvez tester l’application d’une crème barrière (en pharmacie), hydrater votre peau le plus possible, et je ne pense pas que la qualité des masques soit en cause.

Piqûre de moustique

« Habitant le sud de la France, je fais de vives réactions aux piqûres de moustiques qui sévissent plus de six mois par an (démangeaisons, gonflements…). Est-ce une allergie ? », demande Michel qui vit à Hyères (Var).

La majorité des réactions aux piqûres de moustiques ne sont pas allergiques, si vous êtes aussi gêné pendant si longtemps, je vous conseille la prise d’un antihistaminique quotidiennement sur toute la période à risque, évidemment la désinfection de la piqûre et l’application d’une crème à la cortisone sur le gonflement en évitant d’en mettre sur la lésion de la piqûre.

Et l’urticaire ?

« Je fais de l’urticaire, j’ai un traitement mais dès que je l’arrête ça recommence, cela depuis plusieurs années. Comment trouver pourquoi ? », demande Pierrette.

L’urticaire chronique n’est pas allergique… Il est dû à une anomalie de certaines cellules immunitaires dans la peau, les mastocytes, qui se déstabilisent et libèrent sans raison de l’histamine dans la peau, d’où la prise continue d’antihistaminiques.

Un bilan minimum est à faire (prise de sang) et il faut rechercher les facteurs déclenchant qui n’existent pas toujours (froid, chaud, effort, transpiration, soleil, stress…) et essayer au mieux de les éviter. Si aucun de ces facteurs ne déclenche votre urticaire, c’est de l’urticaire chronique spontanée dont on connaît le mécanisme mais dont ignore la cause et qui peut durer très longtemps.

La désensibilisation, efficace ?

« Allergique depuis plus de 10 ans au pollen et graminées pendant la forte période printanière je voudrais savoir si la désensibilisation est une méthode efficace et si oui quand le faire ? », se demande Yann.

Oui, la désensibilisation est le seul traitement de la cause des maladies allergiques respiratoires, les autres traitements sont efficaces mais seulement sur les symptômes, la désensibilisation permet de modifier la réaction immunitaire anormale et de tolérer sur le long terme les pollens. Certaines personnes n’y sont pas sensibles, d’autres sont totalement soulagées, d’autres ont une amélioration partielle mais qui leur permet de vivre plus normalement cette saison.

« Quelles sont les différentes formes de traitements de désensibilisation existants actuellement ? Lesquels sont remboursés par la CPAM ? », interroge Murielle.

Actuellement il n’existe que deux formes de désensibilisation : des gouttes à mettre sous la langue remboursées à 30 % par l’Assurance maladie le reste par les mutuelles complémentaires, et des comprimés à mettre sous la langue également mais uniquement pour les acariens et les pollens de graminées (il y en aura bientôt pour d’autres pollens) qui sont remboursés à 15 % par l’Assurance maladie et le reste seulement par certaines mutuelles.

Source OUEST FRANCE.

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