Combien coûte une place en EHPAD ?…

Comment choisir, au mieux, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ? Quels sont les tarifs, quels équipements, quels services sont proposés ?

Pour aider les familles dans ce choix difficile et douloureux (le premier vœu reste encore le maintien à domicile), la Mutualité Française Occitanie a interrogé les 800 EHPAD de la Région entre janvier et septembre 2018. Les données recueillies ont permis de renseigner un nouveau site internet (www.masanteenoccitanie.fr) qui remplace les éditions papier de 2013 et 2016 et dont les actualisations permettront de fournir les informations les plus fraîches possible. Certains établissements – 57 en Haute-Garonne soit 45 %- bénéficient d’un logo «conseillé» basé sur des critères de tarification et de qualité. Le département, qui compte 126 établissements (dont 40 % en statut privé lucratif), affiche les «reste à charge» les plus élevés de la région : 2 118 € contre 1 654 € en Aveyron et 1 880 € en moyenne dans le reste de l’Occitanie.


Pierre-Jean Gracia, Président de la Mutualité Française Occitanie

«Réfléchir à un principe de solidarité nationale et à l’accompagnement»

Vous venez de publier un état des lieux des EHPAD d’Occitanie, quel est votre constat pour la partie ouest de la région ?

Il est très disparate, avec une offre plus importante dans certains départements (152 places pour 1 000 personnes de plus de 75 ans en Aveyron contre 109 dans les Hautes-Pyrénées) et, à l’intérieur de certains départements, des zones urbaines moins bien servies. Les différences viennent aussi des tarifs liés au statut des établissements. Sans surprise, les établissements publics sont nettement moins chers que les établissements privés à but lucratif surtout si ces derniers sont situés en zone urbaine et si le niveau de vie de la population du secteur est plus élevé. Côté prise en charge, depuis 2013, nous constatons aussi une augmentation du nombre de places pour les personnes souffrant de troubles cognitifs et Alzheimer. Les EHPAD s’adaptent de plus en plus aux besoins de la population mais cette question de l’accompagnement reste problématique. Enfin, il reste un point noir qui n’est pas une spécificité régionale et que l’actualité de 2018 a bien rappelé : la difficulté de recrutement du personnel aide-soignant. La rémunération et la pénibilité du travail rendent ce secteur peu attractif.

Le tarif est-il le premier critère dans le choix d’un EHPAD ?

Je pense que le premier critère reste la proximité avec le logement de l’aidant ou des aidants. Le prix intervient aussi puisqu’on nous rapporte des cas de retour au domicile suite à des difficultés financières. Et puis lorsqu’on se trouve en très grande perte d’autonomie, on va là où on est accepté. Il faut quand même rappeler qu’en terme de fin de vie, le domicile reste le premier souhait et qu’on ne pourra pas construire des EHPAD partout. Il faut donc faire des efforts dans la prise en charge à domicile même pour la très grande dépendance.

Pourquoi existe-t-il autant de différences de prix ?

Incontestablement, le statut de l’établissement influe sur le prix, tout comme le foncier et la solvabilité de la population dans certaines zones. Les tarifs restent élevés et ils grimpent aussi avec la lourdeur des personnes prises en charge : on rentre de plus en plus tard en EHPAD et de plus en plus dépendant. Il faut donc réfléchir à un principe de solidarité nationale mais la pression fiscale est telle que la mesure devra être pédagogue.


Comment choisir un établissement

Le prix n’est pas le seul guide. Voici quelques conseils à retenir.

La proximité.Regarder l’offre existant près du domicile afin de ne pas isoler le résident. L’accompagnement humain. Difficile à évaluer, il fait souvent la réputation de l’établissement. Ne pas hésiter à se renseigner auprès d’autres familles, à visiter. Les équipements. La climatisation est obligatoire dans au moins une pièce commune. Actuellement, les efforts se concentrent sur les espaces sensoriels (type snoezelen) qui permettent la décontraction. Pouvoir personnaliser la chambre permet de garder un lien avec son chez-soi. Vérifier si l’entretien du linge du résident est compris dans le tarif afin de ne pas se retrouver avec une charge supplémentaire. Les conventions. Celles prises avec d’autres structures (Hospitalisation à domicile, soins palliatifs) permettent une prise en charge continue, sans rupture jusqu’à la fin de vie.

Source LA DEPECHE.

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