Val-d’Oise : au Févier d’Or, ce sont des personnes en situation de handicap qui fabriquent les chocolats…

Dans cette chocolaterie solidaire de Saint-Ouen-l’Aumône, le cacao provient directement des plantations camerounaises et les employés sont en situation de handicap.

« On revit et on reprend espoir. » Corinne fait partie des sept salariés en situation de handicap qui travaillent au Févier d’Or. Cette chocolaterie solidaire fondée par Nadine Abondo vient d’ouvrir ses portes à Saint-Ouen-l’Aumône, dans la zone d’activité des Béthunes.

L’atelier de confection est visible derrière les grandes baies vitrées qui entourent le showroom, où l’on peut déguster un bon chocolat chaud. Le lieu est tout en transparence, comme le concept de l’entreprise, qui se fournit directement auprès de 150 producteurs de cacao au Cameroun. « La traçabilité de tous les produits est affichée et l’année prochaine, nous aurons l’appellation Bio », précise Nadine Abondo, également présidente de l’association Almoha qui aide les enfants atteints de maladies rares.

Etienne (à droite), le chocolatier, travaille aux côtés de sept personnes en situation de handicap./LP/Julie Ménard

Seul employé qui ne souffre pas de handicap, Etienne travaille la fève de cacao en toute liberté. « Ça me tenait à cœur de participer, car mon frère est handicapé aussi », évoque le chocolatier. Dans l’atelier, Rudy l’assiste afin de découvrir le métier. « Ça nous pousse à aller de l’avant, témoigne-t-il. Ça donne un train de vie et on peut apporter notre pierre à l’édifice. »

Car au Févier d’Or, la notion de hiérarchie n’existe pas. « Tout le monde fait tout, explique Nadine Abondo. On est tous riches de quelque chose, que l’on soit handicapé ou pas. Ici, chacun exprime son talent à sa manière. » Un second souffle pour ces personnes qui ont souvent souffert de l’exclusion. « J’ai galéré pour trouver un emploi, on peut dire que c’est un cadeau, sourit Elodie qui se déplace en fauteuil. Ce travail me permet de sortir de chez moi, d’être plus autonome. »

David, lui, est attaché commercial. « Ce n’est pas parce que l’on est handicapé que l’on ne peut pas faire. Ici, on nous offre l’occasion de le prouver », constate-t-il. « Il faudrait que ce soit l’exemple pour toutes les entreprises car souvent, on est catalogué », ajoute Corinne, l’assistante de direction.

Pour toutes ces valeurs solidaires, Nadine Abondo espère que la clientèle adhérera au principe. « Ce que je vends dans cette chocolaterie c’est ma vision de la vie, conclut-elle. Acheter nos produits, c’est déjà un acte d’engagement. Maintenant notre objectif c’est de grandir. Mais pas trop, pour ne pas se déshumaniser. »

Inauguration du Févier d’Or ce jeudi à 20 heures au 10, avenue du Fief, cellule 25 à Saint-Ouen-l’Aumône. Tarifs : boîte de chocolats à partir de 6 €, tablette à 5 €, prix fixes au kilo. Renseignements et commandes au 01.30.36.50.89.

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