Toulouse : Prison avec sursis pour des militants handicapés qui avaient bloqué les pistes de l’aéroport…

JUSTICE L’élue d’opposition et égérie de l’accessibilité Odile Maurin a écopé de la peine la plus lourde : six mois de prison avec sursis.

Toulouse : Prison avec sursis pour des militants handicapés qui avaient bloqué les pistes de l’aéroport

 

  • 16 militants toulousains pour l’accessibilité ont été condamnés ce mercredi à Toulouse pour avoir bloqué un TGV et pénétré sur les pistes de l’aéroport.
  1. Onze des condamnés sont porteurs de handicap. Ils vont tous faire appel.
  2. Au-delà de ces condamnations jugées sévères, ils estiment surtout que la conduite de l’affaire et de leur procès illustre parfaitement leur combat.

Le couperet est tombé ce mercredi pour les 16 militants de l’accessibilité, dont 11 personnes en situation de handicap. Le tribunal correctionnel de Toulouse a prononcé des peines de prison avec sursis inédites à l’encontre de 15 des prévenus pour le blocage d’un TGV en gare Matabiau puis l’envahissement des pistes​ de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Des faits qui remontent à octobre et décembre 2018.

En mars, les mis en cause avaient profité de l’audience pour poursuivre leur combat en soulignant le manque d’accessibilité du Palais de justice. A l’heure du « verdict », dans une salle de nouveau bondée, leurs avocats dénoncent désormais des peines « scandaleuses » et « incompréhensibles ». Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social mais aussi élue d’opposition siégeant au Capitole, a écopé de la plus lourde peine : six mois de prison avec sursis. Un autre militant en fauteuil, l’étudiant en droit Kévin Fermine, présent lui aussi sur les deux actions, est condamné à quatre mois avec sursis. La peine est de deux mois avec sursis pour 13 autres prévenus et une seizième militante devra payer une amende de 750 euros.

« On peut clairement reprocher à la justice un problème d’accessibilité et d’écoute »

« Souvent on représente la justice par une femme avec un bandeau sur les yeux. Là, j’ai plutôt l’impression qu’elle a été sourde. Et que ce bandeau va servir à faire taire des militants », déplore Christophe Lèguevaques un des avocats de la défense qui annonce son intention de faire appel.  « Je suis scandalisé par ce lourd verdict, abonde Kévin Fermine. On a tenté de nous clouer le bec ce qui ne fait que renforcer notre détermination dans notre combat ». Pour Odile Maurin, « la justice s’acharne à vouloir condamner pour l’exemple des gens qui ne font que se défendre ».

Les condamnés ont surtout constaté que le délibéré – rendu à 9h30 du matin, dans le brouhaha et non traduit pour les personnes malentendantes ou malvoyantes – montrait que le message envoyé au moment de l’audience n’a pas été entendu. « On peut clairement reprocher à la justice un problème d’accessibilité et d’écoute, analyse l’avocat Arié Alimi. Nous devons tous avoir une réflexion sur la dignité que la justice doit réserver aux personnes atteintes d’un handicap ».

Source 20 MINUTES.

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